Belhadj perd patience

Recruté à Sedan dès le mercato d'hiver, en janvier 2007, pour 3,24 millions d'euros, Belhadj, 25 ans et originaire du Jura, avait été prêté dans la foulée au club sedanais, qui avait pu ainsi l'utiliser pendant la seconde moitié de la saison, à la fin de laquelle les "Sangliers" avaient été relégués en L2. Après avoir disputé les matches de préparation et notamment la Coupe de la Paix en Corée du Sud, Nadir Belhadj est rentré dans le rang d'un effectif riche en joueurs internationaux, malgré sa polyvalence dans le couloir gauche. Une fois la saison débutée et l'intégration de l'arrière international italien Fabio Grosso, champion du monde en 2006, effectuée, il a passé le plus clair de son temps sur le banc de touche, dans les tribunes, comme face à Monaco il y a dix jours, ou encore en réserve.

Avant de jouer au Parc des Princes, il n'avait été titularisé qu'une fois cette saison, à Barcelone, contre toute attente, pour l'ouverture de la Ligue des champions. "C'est difficile pour moi, je ne m'attendais pas à cela mais maintenant je vais m'accrocher et travailler en espérant que cela finira par payer", dit-il, déçu de son maigre temps de jeu, qu'il estime insuffisant pour faire ses preuves. "Je ne joue pas. Cela tourne partout sauf où je suis", déplorait-il il y a quelques jours encore, évoquant même le marché d'hiver des transferts alors qu'il bénéficie d'un contrat de quatre ans et demi.

Malgré sa polyvalence, il doit faire face à une forte concurrence avec, outre Grosso, le milieu offensif Hatem Ben Arfa, qui monte en puissance et qui a marqué deux des trois buts de l'OL contre le PSG (3-2), voire Sidney Govou, lorsque Kader Keita est titularisé sur le flanc droit de l'entrejeu. "Je connais ma valeur, je sais que je suis un bon joueur et que je peux jouer. J'espère que cela va tourner", clame le joueur, passé par Jura Sud puis Besançon avant d'opter pour le centre de formation du RC Lens, puis Gueugnon (L2) et Sedan, mais qui découvre à Lyon un autre monde, où la concurrence est plus féroce qu'ailleurs en France.

Interrogé sur la gestion de son effectif, l'entraîneur Alain Perrin reconnaît "qu'un joueur qui ne joue pas deux matches de suite a l'impression qu'il attend depuis six mois et qu'on le prive de dessert". "Nous sommes dans une période au cours de laquelle nous avons beaucoup de matches. Il y a nécessité d'avoir de la qualité et de la fraîcheur. Il faut faire souffler des joueurs et en faire entrer d'autres, pas seulement pour établir une rotation mais pour donner du temps de jeu à chacun afin que tous soient dans le rythme", a-t-il expliqué lundi soir.