Les Lensois en rêvent

Difficile de ne pas parler de hold-up. Souvent pressé en défense, Lens a longtemps été sur le fil du rasoir à Bonal. Mais un coup de tête de Alaeddine Yahia en prolongation a forcé le destin des Sang et Or en quart de finale. Si les Doubistes peuvent se mordre les doigts après tant d'occasions manquées, le RCL doit aussi son succès à sa force de caractère. Un atout qu'il avait déjà affiché quelques jours plus tôt en arrachant le nul à dix contre onze face à Strasbourg (1-1). "Faire autant d"efforts et perdre en prolongations, cela aurait été difficile. Cela aurait été dur pour le moral. Je préfère donc gagner, peut se réjouir Jean-Guy Wallemme. On ne va pas bouder notre plaisir. On a eu de la réussite mais on l"a également provoqué en faisant entré un jeune attaquant de même pas 20 ans dans la prolongation (Joseph-Monrose, ndlr)."

"Cette équipe a une âme. Elle est capable d'aller chercher un résultat n'importe où", renchérit Fabien Laurenti, propulsé capitaine du Racing. Car, malgré des élements de qualité, il ne faut pas oublier que les Lensois évoluent aujourd'hui à l'étage inférieur. "On n'est pas une équipe de L1, malgré ce que les gens disent. On est une équipe de L2. Mais si on se met le cul par terre comme ça toute la saison, il n'y aura pas de problème", rappelle Yahia. C'est dire si cette qualification est appréciée à sa juste valeur."On a lutté jusqu'au bout. Cette victoire fait du bien, confirme Vedran Runje. On ne peut pas dire que Sochaux n'en voulait pas. Ils ont eu des occasions mais on a marqué. C'est le football. Il demande d'être réaliste. Sur la fin, c'est nous qui passons". Wallemme, lui, y voit un "bonus mental" qui "permettra de bien gérer le match à Bastia".

Mais les Nordistes ont déjà la tête ailleurs. Difficile en effet d'occulter que le tirage au sort leur a déjà réservé de possibles retrouvailles avec le PSG en quart de finale. "Désormais, j'aspire à jouer à Bollaert au prochain tour. Jouer une Ligue 1 à Lens, ce serait vraiment bien", espère l'entraîneur. Mais il avoue que, après les événements de la finale de l'an passé et l'affaire de la banderole "anti-Ch'tis", l'affiche est "dans un coin de (sa) tête". Le RCL a une chance sur deux de retrouver les Parisiens. "Nous avons envie de nous racheter dans cette Coupe par rapport à ce qu'il s'est passé l'an dernier. On sait que les supporters veulent une revanche. Mais, PSG ou Nancy, peu importe", estime de son côté Laurenti.

Inutile de dire que la motivation sera au rendez-vous. Même Yahia, pourtant absent l'an passé au Stade de France, ne peut s'empêcher d'y penser. "Je suis originaire de la région parisienne, c'est vrai, explique le défenseur. Je sais que ce serait un match important pour les supporters. Maintenant, il n'y aurait aucune animosité particulière sur la pelouse". Et Yohan Demont de relativiser : "Ce serait une belle affiche mais de l'eau a coulé sous les ponts. Et pour nous, aujourd'hui, cette compétition est secondaire". En tout cas, Paris ou pas, à Bollaert ou ailleurs, les Lensois ont une revanche à prendre à en croire Runje. "La saison dernière, nous avions perdu en finale de façon un peu bizarre. Cette fois, on aimerait aller au bout", a-t-il déjà prévenu...