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Belgique - Russie : Capello recherche encore l’inspiration, comme les joueurs qu’il aligne

Loïc TREGOURES

Mis à jour 22/06/2014 à 17:07 GMT+2

Privée de Roman Shirokov au milieu, la Russie manque de créativité et de volume technique. Pourtant, elle doit au moins sortir de sa poule à quatre ans de son Mondial. Loïc Tregoures analyse les options à la disposition de Fabio Capello.

Fabio Capello, le sélectionneur de la Russie

Crédit: Panoramic

Contrairement à ce qu’elle avait proposé il y a deux ans, la Russie n’a pas démarré sa Coupe du monde pied au plancher, bien au contraire. Au terme d’un des rares matchs de piètre qualité de ce Mondial, les hommes de Fabio Capello ont été incapables de faire mieux qu’un match nul contre la Corée du Sud (1-1). Une contre-performance qui a offert quelques enseignements avant d’affronter la Belgique.

Tout d’abord, les Russes sont à l’évidence orphelins de Roman Shirokov au milieu. C’est lui qui créait, qui déclenchait, et son absence transforme l’équipe russe en une machine certes plus disciplinée qu’avant mais en manque cruel d’imagination et de créativité, à plus forte raison quand le seul attaquant de pointe qu’était Kokorin travaille défensivement et se déplace autant, n’offrant pas de point d’appui. Par ailleurs, malgré les débordements et la qualité de centre du latéral gauche Kombarov, le jeu proposé par les deux joueurs de couloir, Zhirkov et Samedov, s’est lui aussi révélé insuffisant pour créer des décalages.

Bon coaching... ou mauvais onze de départ?

L’équipe alignée par Capello avait donc d’abord comme objectif de ne pas perdre tant une défaite au premier match annihile statistiquement de grandes chances de se qualifier. D’ailleurs, en dehors de la faute de main d’Akinfeev, on ne peut pas dire que la défense russe ait été sérieusement mise en difficulté. Le but coréen a toutefois contraint le technicien italien à revoir ses plans, et faire rentrer Denisov, Dzagoev, et Kerzhakov. Les deux premiers ont redynamisé le milieu de terrain et l’ont projeté vers l’avant tandis que le troisième a égalisé juste après son entrée. Bravo Capello pour ce coaching gagnant ? Peut-être, mais on peut aussi estimer que ces rentrées sont venues corriger des choix initiaux défaillants.

On sait que Capello n’est pas très porté sur les joueurs un peu fantaisistes comme Dzagoev ou Denisov, à sa façon. Ce n’est pas pour rien que le Real Madrid, qui veut du beau jeu et du spectacle, l’a viré malgré le titre de champion remporté en 2007. Pendant la phase de qualification, Shatov et Glushakov avaient d’ailleurs souvent accompagné Shirokov au milieu de terrain. Soyons honnêtes, depuis ses éclairs de 2012, Dzagoev n’a jamais vraiment confirmé de façon régulière le talent qu’il est censé avoir.

Dzagoev en caution technique ?

Sauf que les changements effectués après l’ouverture du score coréenne sont en creux l’aveu qu’avec le onze de départ aligné, marquer un but relevait presque du miracle et qu’au contraire, les remplaçants ont immédiatement apporté la percussion et les solutions qui manquaient à l’équipe.

Or, après ce match nul inaugural, la question est de savoir si Capello va persister avec le même onze de départ face à une équipe belge qui, si elle a été bousculée et poussive au premier match, dispose tout de même d’une qualité technique et d’un potentiel offensif nettement supérieurs à ce qu’ont proposé les Coréens.

2018 arrive vite...

On peut imaginer par exemple que Kerzhakov commence le match à la pointe de l’attaque à la place de Kokorin. Dans le combat du milieu de terrain, Denisov pourrait s’avérer précieux, tandis qu’en phase de non-possession, Dzagoev pourrait venir se positionner assez haut pour venir gêner les relances de Witsel, que les joueurs russes connaissent bien. Il serait la caution technique des Russes en phase de possession, ce que Shatov n’a pas du tout été lors du premier match.

Dans cette Coupe du monde pleine de surprises, on attend que la Russie passe le premier tour, en compagnie de la Belgique. On l’attend d’autant plus que le Mondial russe arrive très vite, et que Capello est tout de même le sélectionneur le mieux payé au monde. Cela ne garantit rien, mais vu l’immensité du personnage, un second échec consécutif en Coupe du monde après la déroute anglaise d’il y a quatre ans serait malvenu, surtout dans un groupe qui n’a rien d’insurmontable par rapport à ce que les autres équipes ont montré.
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