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Bleus : Adulé par les Anglais, boudé par les Français : le paradoxe Laurent Koscielny

Martin Mosnier

Mis à jour 29/05/2014 à 21:11 GMT+2

Les Anglais l’adorent, les Français un peu moins. Longtemps titulaire en Bleu, Laurent Koscielny voit le duo Varane-Sakho fondre sur lui pour avoir raté sa fin de match à Kiev lors des barrages (2-0). Lui trouve ça injuste, l’Angleterre aussi.

Laurent Koscielny lors de France -Norvège

Crédit: Panoramic

Indispensable pour les uns, défenseur à la fiabilité incertaine pour les autres. Pour juger Laurent Koscielny, tout dépend de quel côté de la Manche on se place. "C'est vrai que c'est très différent parce que je n'ai joué qu'une saison en Ligue 1 et qu'on me connait mal", diagnostique-t-il. En France, le défenseur des Gunners est souvent caricaturé pour son engagement excessif et ses bourdes. Le match en Ukraine, où il a provoqué un penalty avant de se faire expulser, a aggravé son cas. Autre bourde marquante, dans les arrêts de jeu du 8e de finale retour de la Ligue des champions à Munich (1-1), il bouscule Robben dans la surface et provoque un nouveau penalty.
Dans les matches qui comptent, son engagement peut le desservir et aucun défenseur n'a commis plus de fautes dans sa surface que Koscielny depuis son arrivée à Arsenal en 2010. "Il faut que je maitrise mieux", a-t-il reconnu ce jeudi à Clairefontaine. "J'ai besoin d'aller au contact, d'anticiper les passes sur les attaquants et de leur gratter les talons. Je dois apprendre à rester plus calme et raisonné sur certaines situations. Je dois me canaliser."
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Laurent Koscielny s'est fait expulser face à l'Ukraine à Kiev

Crédit: Panoramic

On ne retient que les erreurs"
Son style basé sur l'agressivité fait quelques dégâts collatéraux. Mais résumer Koscielny, devenu incontournable à Arsenal et qui bénéficie de la confiance aveugle d'Arsène Wenger, à ses erreurs est sans doute un peu réducteur. "Oui, c'est peut-être injuste", admet-il timidement. "On ne retient que les erreurs. En Ukraine, on retient mon penalty et mon carton rouge. Moi, je retiens autre chose. Sur ma saison, j'ai pris un carton rouge lors de la première journée et ensuite un jaune pour avoir dégagé un ballon dans les tribunes face à Newcastle…"
En Premier League, le débat ne se pose même pas. Les erreurs de Koscielny sont très vite pardonnées. Cette saison, il a joué plus de cinquante matches et formé avec Mertesacker une paire efficace et intraitable. “Kos the Boss est un joueur cadre et une garantie de solidité défensive d’autant plus appréciée qu’il marque également des buts décisifs, à l’image de celui inscrit en finale de FA Cup", note ainsi Vincent Fabre, fan inconditionnel des Gunners, créateur et rédacteur d’Arsenal-fc.fr. "En Angleterre, il est devenu une star bien loin de son image en France", constate son agent Stéphane Courbis.
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Laurent Koscielny et la Cup soulevée par Arsenal

Crédit: Panoramic

En Angleterre, il n'y a pas photo entre Sakho et Koscielny"
L'ancien Lorientais a évacué Vermaelen, titulaire avec la Belgique, de l'équipe-type et Arsenal ne cherche plus de défenseur central au mercato. Les téléspectateurs de Skysports l'ont élu dans le onze de l'année en Premier League et les Anglais le considèrent désormais comme l'un des cinq meilleurs défenseurs centraux du Royaume. "Il fait partie du gratin", témoigne Philippe Auclair, notre spécialiste du football anglais. "On lui reproche de provoquer des penalties ? Mais dans ses meilleures années, Vidic collectionnait les rouges et personne ne s'en plaignait… Entre Sakho et Koscielny, il n'y a pas photo en Angleterre."
Pourtant, en équipe de France, le paradoxe Koscielny se prolonge. Il est le défenseur central qui a disputé le plus de rencontres sous l'ère Deschamps. Mais à l'heure de jouer son premier Mondial, il ne sait pas toujours pas s'il débutera face au Honduras. Et lorsque le onze de Deschamps semble réglé comme du papier à musique, seule demeure une incertitude sur la charnière centrale. La tendance lui dessine un destin de remplaçant, son expulsion en Ukraine a relancé la charnière Varane-Sakho : "Peut-être que j'ai pris un peu de retard", admet-il aujourd'hui. Sakho devrait être récompensé d'avoir envoyé les Bleus au Brésil face à l'Ukraine et entre deux joueurs qui se valent (Koscielny et Varane), Deschamps a toujours annoncé qu'il privilégierait le plus jeune.
"Peut-être que ma timidité me dessert", témoigne-t-il. "Je ne vais pas aller contre ma nature, je ne suis pas un boute-en-train mais quelqu'un de calme." Face à la charnière flashie et hype Varane-Sakho, Koscielny souffre incontestablement d'un déficit d'image. En tout cas en France…
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Laurent Koscielny buteur en finale de la Cup face à Hull City

Crédit: Panoramic

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