Coupe du monde 2014 - Bleus : Franck Ribéry va beaucoup manquer à l'équipe de France
ParGil Baudu
Mis à jour 06/06/2014 à 20:04 GMT+2
Le forfait de Franck Ribéry pour le Mondial était "inévitable". Il est surtout préjudiciable à l’équipe de France. En voici les multiples raisons.
Parce qu’il était le plus expérimenté
C’était le 27 mai 2006, face au Mexique (1-0). Franck Ribéry n’avait que 23 ans. Il flambait depuis plusieurs mois sous le maillot de l’OM. Ce soir-là, le Boulonnais étrennait le maillot de l’équipe de France pour la première fois. Huit ans plus tard, il affiche 81 sélections au compteur. Personne, parmi les Bleus qui s’envoleront au Brésil lundi, ne présente un tel vécu international.
Ribéry a tout connu en sélection. Des débuts flamboyants, lors du Mondial allemand, ponctué par une finale perdue face à l’Italie. L’élimination au premier tour de l’Euro et la blessure, deux ans plus tard. L’épisode tragique du bus de Knysna, en Afrique du Sud. Et un Euro 2012 honorable, conclu par une sortie de route en quarts, face à l’Espagne. Des vingt-trois Mondialistes retenus par Didier Deschamps, Ribéry était le seul à avoir participé à quatre compétitions internationales. Il est aussi celui qui compte le plus de matches en Coupe du monde. En termes d’expérience, son forfait laisse indiscutablement un vide.
Parce qu’il était le leader technique des Bleus
Ses premières années en Bleu, Ribéry les a essentiellement traversées sur le côté droit. Longtemps, il a revendiqué un exil à gauche, là où il s’est brillamment installé au Bayern. Au nom de l’équilibre collectif, Raymond Domenech a d’abord refusé. Mais Ribéry ne lui a pas laissé le choix. Sa facilité de percussion, le Munichois ne l’a pas toujours exprimée pleinement en sélection. Mais il est, peu à peu, devenu le leader technique attendu. Celui qui aimante tous les ballons. Celui qui accélère, créé des décalages. Sous l’ère Deschamps, son influence s’est, enfin, traduite en chiffres. Si l’équipe de France a composté son billet pour le Brésil, elle le doit pour beaucoup à Ribéry : du haut de ses 5 buts et de ses 6 passes décisives, il fut, à lui seul, impliqué dans 61% des réalisations tricolores durant les éliminatoires.
La semaine dernière, quand on demandait à Didier Deschamps si Antoine Griezmann pouvait suppléer le milieu offensif du Bayern à gauche, le sélectionneur répondait ceci : "Ribéry, c’est Ribéry. C'est comme si au Portugal le remplaçant de Ronaldo devait faire du Ronaldo..." Vendredi, au moment d’officialiser le forfait de son leader technique, Deschamps a admis cette évidence: "Avec Ribéry à 100%, on est plus performant."
Heureusement pour les Bleus, les statistiques fournies par notre partenaire Opta ne sont pas aussi catégoriques. Il y a aussi une vie sans Ribéry.
Parce qu’il n’était pas qu’un "ambianceur" dans le groupe
En conférence de presse, Yohan Cabaye n’a pas manqué de souligner combien le forfait de Ribéry se fera sentir dans la vie de groupe : "On connaît sa joie de vivre, toujours en train de chambrer et mettre l’ambiance dans le groupe. Ces petits moments vont manquer. Sa joie de vivre et sa bonne humeur vont manquer."
Depuis que Ribéry a rejoint les Bleus, en 2006, cette "joie de vivre" et cette "bonne humeur" se traduisaient souvent par des blagues potaches. Mais au-delà de ses facéties, un brin caricaturales, il était devenu un authentique leader de vestiaire. Qui n’hésitait pas à prendre la parole, pour "dire, par exemple, à un partenaire de tenter plutôt la passe à dix mètres que celle à trois", comme il le confiait en septembre dernier. A cette époque, Ribéry se disait fier d’avoir tourné la page de 2010. Fier "d’avoir remonté la pente". Il voulait être "un exemple" pour ses partenaires. Neuf mois plus tard, celui qui était, selon les dires de Deschamps devenu "grognon" en raison de sa blessure, devra se contenter d’un second rôle. Celui de "premier supporter des Bleus”.
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