France - Equateur (0-0) : les notes en relief des Bleus

Après une intervention fébrile (40e) sur une tête mollassonne, il a maintenu les Bleus dans le match sur une belle horizontale (82e). Malgré 90 minutes tranquilles, il n’est pas sorti de son match.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est dans ses ouvertures que Sagna s’est montré le plus convaincant ce mercredi. Il a adressé deux caviars dans la profondeur à Griezmann (19e) puis Sissoko (25e). Mais il a aussi été pris dans son dos (3e) et c’est de son côté que l’Equateur a insisté. C’est lui qui trouve à merveille Griezmann après un bel appel en tout début de seconde période. Pas assez rigoureux sur un dégagement (40e) et dans un replacement (57e), il a concédé la seule action dangereuse de l’Equateur en première période. En seconde, il a laissé des boulevards dans son dos. Heureusement, Koscielny veillait au grain.

Heureusement qu’il a tenu la baraque en fin de match quand Sagna campait dans le camp adverse. Koscielny s’est montré serein quand l’Equateur a poussé et autoritaire quand il a fallu lui montrer les crocs. Certes, il a mal jugé une ouverture en début de match (8e), mais il a tellement soulagé sa défense en seconde période que personne ne lui en voudra. Il se fait croquer en vitesse sur la dernière accélération d’Emer Valencia, mais s’est repris sans paniquer.

Derrière, il a tout dévoré et a mangé de l’Equatorien de la 1ère à la 60e minute. Il aime ce genre d’opposition virile parce que, quand il faut mettre le pied pour tout emporter, Sakho ne s’en prive pas, à l’image de son tacle à broyer de la pierre de la 27e minute… ou d’un coup de coude qui aurait dû lui coûter une expulsion. Il s’est autorisé une belle transversale mal exploitée par Sissoko (5e) et une talonnade bien sentie pour Digne. Du bon Sakho malgré une cuisse qui siffle. Remplacé par Varane à l’heure de jeu. 

Pour sa troisième sélection, il a démarré comme il le fallait. Avec de l’audace et des intentions. Ses deux montées lors des deux premières minutes l’ont placé sur la bonne voie. Il a parfois manqué d’engagement et s’est fait dévorer dans les airs par Emer Valencia (40e). Ce dernier lui a laissé sa marque de crampons sur le genou gauche, mais Digne a continué de pilonner son aile gauche. Vaillant mais trop tendre derrière, il ne s’est pas fait assez respecter derrière.

Il a vécu un début de match compliqué avec une mauvaise passe (2e) qui ne l’a pas mis en confiance. Trop neutre lorsqu’il fallait orienter le jeu et trop tendre dans les duels, il s’est fait bouger par les Equatoriens au milieu de terrain. C’est lui qui récupère le ballon sur l’action qui amène la transversale de Griezmann (47e), avant de se jeter inutilement sur un contre dangereux.

Qu’il est agaçant. Parce qu’on l’aime quand il régale de l’extérieur du pied et qu’il aère le jeu, mais on lui en veut quand il perd des ballons qu’il ne doit pas perdre sur un manque de rigueur et d’impact (53e). Une saute de concentration qui a débouché sur la meilleure occasion de l’Equateur (53e). Chacun sent que, quand il le décide, il peut prendre le match à son compte. Son énorme occasion en fin de rencontre résume son match. Du talent oui, mais des oublis.

Son premier quart d’heure fut dans le ton de son Mondial. Matuidi était partout. Une perte de balle dangereuse dans le rond central (20e) l’a un peu sorti de son match et il a peut-être payé son gros début de Coupe du monde. Il a su couvrir les montées de Digne et prendre le large quand les espaces se sont ouverts. Trop déséquilibré, il a raté l’ouverture du score (55e). Remplacé par Giroud (67e).

Deschamps ne lui a pas fait un cadeau en le titularisant à droite. Sissoko est tout sauf un ailier. Il n’a ni la technique ni la pointe de vitesse que requiert le poste. Ce mercredi, c’est peu de dire qu’il a souffert. Entre mauvais contrôle (9e), centres ratés (12e, 46e) et conduite de balle approximative (20e), il a ralenti le jeu des Bleus. La France s’est trainée un boulet à droite. Une bonne reprise de volée à son actif (24e), mais il se fait enrhumer sur la plus grosse occasion de l’Equateur en première période (40e). Il tue dans l’œuf une vraie situation de contre-attaque (52e). Du mieux en seconde période où il a notamment trouvé Pogba seul aux six mètres. Mais l’ensemble est médiocre.

Ses déviations sont un délice, ses déplacements toujours justes. Mais, comme l’ensemble de ses équipiers, il a manqué de conviction. Il a créé du mouvement et des espaces par son jeu à une touche, mais son gabarit a souffert face aux tanks équatoriens. C’est tout de même lui qui se créé la meilleure occasion de la rencontre d’un extérieur qui frappe la barre. Il a accusé le coup en seconde période. Remplacé par Rémy (79e).

Quand il joue en marchant, comme en seconde période, il est fatalement bien moins efficace. On l’a aimé dans ses déviations en première période, moins en seconde où il a voulu briser le verrou tout seul. Si le jeu des Bleus a manqué de verticalité, c’est aussi parce que Benzema a manqué de présence dans la surface. En numéro 10, il est toujours précieux comme sur cette ouverture pour Matuidi (65e). Un peu facile en fin de match, mais devait-on lui demander de s’arracher dans une fin de match sans enjeu ?