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Italie-Uruguay (0-1), notre antisèche : Cette Squadra ne sait plus jouer à l’italienne

Gil Baudu

Mis à jour 25/06/2014 à 00:55 GMT+2

L’élimination de l’Italie face à l’Uruguay (0-1) conclut quatre années durant lesquelles Cesare Prandelli aura renié l’identité de sa sélection. Notre antisèche.

Cesare Prandelli, le sélectionneur de l'Italie, replace Mario Balotelli face à l'Uruguay - Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

Le jeu : Prandelli a testé une troisième formule

Un 4-1-4-1 contre l’Angleterre (2-1). Un 4-3-3 contre le Costa Rica (0-1). Et, pour finir, un 3-5-2 contre l’Uruguay (0-1). Dans cette Coupe du monde, Cesare Prandelli n’aura donc jamais reconduit la même organisation. Sauf qu’à trop vouloir s’adapter à son adversaire, le sélectionneur italien n’aura jamais trouvé la bonne formule. C’est l’un de ses échecs qui le pousse à jeter l’éponge.
Pour contenir la Celeste, Prandelli a misé sur une défense à trois (Barzagli-Bonucci-Chiellini) et un milieu à cinq, avec Pirlo à la place de De Rossi, en sentinelle. Pendant un gros quart d’heure, la Squadra Azzurra a tenté de faire le jeu. Elle s’est vite ravisée. Préférant les tacles musclés aux mouvements offensifs.
Côté uruguayen, on attendait le 4-4-2 en losange, qui avait séduit face à l’Angleterre (2-1). Mais Oscar Tabarez a, lui aussi, opté pour un 3-5-2. En première période, ça ressemblait davantage à un 5-3-2, tant la Celeste s’est montrée ultra-prudente. Les entrées successives de Maxi Pereira (46e), Stuani (63e) et Gaston Ramirez (78e) ont redessiné le schéma uruguayen. Ce coaching, censé exploiter l’expulsion de Marchisio (59e), a donné à la Celeste un tempérament plus offensif. Et ça a fini par payer.

Les joueurs : Verratti et Buffon ont surnagé

Une faute stupide sur Pereira, qui lui a valu un carton jaune. Une frappe largement à côté (26e). Et puis rien : Mario Balotelli a incarné à lui seul la stérilité de cette Italie. Sa sortie, à la mi-temps, a replacé Marco Verratti en soutien. Dommage, car en première période, le Parisien avait rayonné dans l’entrejeu, aux côtés de Pirlo. Verratti a régalé par ses gestes de classe et ses transmissions, d’une justesse insolente. On l’a moins vu lorsqu’il est monté d’un cran, pour évoluer en soutien d’Immobile. Avant de sortir sur une civière (75e), il fut toutefois l’une des rares satisfactions italiennes du jour, avec Gianluigi Buffon. Le gardien de la Juve a sorti le grand jeu quand il le fallait. A deux reprises, il s’est interposé devant Suarez (33e et 66e).
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Marco Verratti (à droite), lors d'Italie-Uruguay - Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

Mais à dix pendant une demi-heure, la Squadra a craqué devant le 1,86 m de Godin. Cette saison, le défenseur de l’Atlético Madrid aura inscrit des buts qui comptent : il avait offert le titre de champion d’Espagne face au Barça. C’est lui, aussi, qui avait marqué en finale de la Ligue des champions. Face à l’Italie, Godin s’est montré impérial. Pas seulement dans les airs. Sa prestation explique la pâle copie de Balotelli. Esseulé, le duo uruguayen Suarez-Cavani l’a longtemps été. L’attaquant de Liverpool s’est réveillé après la pause, en créant des brèches dans la défense italienne. Et, accessoirement, en mordant l’épaule de Chiellini. Son geste aurait mérité un rouge.

Le tournant qui n’a pas eu lieu : Avant de mordre, Suarez perd son duel

L’Italie joue à dix depuis sept minutes. Luis Suarez perce la défense italienne, plein axe. Le buteur uruguayen se présente seul face à Gianluigi Buffon. Pour battre le gardien de la Squadra, il choisit l’extérieur du pied droit. Mais Buffon a anticipé. Il détourne la tentative de Suarez. Et permet à l’Italie de tenir son 0-0. Un quart d’heure plus tard, l’Uruguayen sortira les crocs sur Chiellini.
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Luis Suarez perd son duel face à Gianluigi Buffon, lors d'Italie-Uruguay (0-1) - Coupe du monde 2014

Crédit: Panoramic

Le tweet qui montre que Suarez avait faim

La stat : 7

En Coupe du monde, voilà désormais sept matches que l’Italie encaisse au moins un but. Soit sa pire série depuis 1970-1978 (huit matches consécutifs).

La décla : Cesare Prandelli, le sélectionneur de l’Italie

Ce match contre l'Uruguay, c'est un vol. L'arbitre n'aurait jamais dû expulser Marchisio pour cette faute. Il a tout ruiné. Il met par terre quatre ans de travail.

La question : Comment gérer l’après-Prandelli ?

En quatre ans, Cesare Prandelli aura tout tenté pour rendre la Squadra joueuse, offensive, attractive. Il y sera parvenu lors de l’Euro 2012, en atteignant la finale. Mais cette Coupe du monde a balayé tous les espoirs. De 2010 à 2014, le sélectionneur transalpin a trop tâtonné pour que son idéal footballistique devienne une réalité collective.
A force de jongler entre les systèmes, il a fini par perdre son fil conducteur. Et par perdre ses propres joueurs. Résultat : cette Nazionale ne sait aujourd’hui plus défendre. Elle ne sait plus préserver un résultat, comme elle a toujours su le faire. D’une certaine manière, elle a renié son identité.
Le départ de Prandelli doit recentrer l’Italie sur l’essentiel. Sur ce qui a toujours fait la force du quadruple champion du monde : à savoir redevenir une formidable machine à gagner. Pour ça, il lui faut réapprendre à être elle-même. Quitte à tirer un trait sur quatre années pavées de bonnes intentions. Mais rythmées par deux éliminations en Coupe du monde dès la phase de poules.
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