Klinsmann-Low : "Ce n'est pas l'heure pour un coup de fil amical, c'est l'heure du business"

Pas besoin d'avoir fait Math Sups. Deux équipes à quatre points, deux autres à un point. Les deux à quatre points vont s'affronter dans le dernier match. Un petit nul et les deux seront qualifiées pour les huitièmes de finale. L'Allemagne et les Etats-Unis, les deux formations en question, savent donc ce qu'il leur reste à faire. Un 0-0 bien troussé satisfera tout le monde, même s'il bénéficiera encore plus aux Allemands, assurés alors de finir en tête de ce groupe. Emballez, c'est pesé. Sauf que tout cela n'arrivera pas. En tout cas, pas comme ça. Il y aura peut-être un nul mais, foi de Jürgen Klinsmann, il ne sera pas scénarisé à l'avance.

Le sélectionneur du Team USA n'a évidemment pas laissé planer une demi-seconde de doute à  ce sujet. "Un match nul? Je ne crois pas que ça ressemble à notre équipe, nous ne sommes pas une équipe de match nul, sauf comme ce soir, comme ça, à la dernière seconde", a jugé Klinsmann, ni décontenancé ni même agacé par la supposition.  "Notre façon d'être et de faire, profondément, c'est de jouer pour gagner, a-t-il ajouté. L'équipe américaine elle donne tout ce qu'elle a à chaque match c'est ce que nous sommes. Nous avons un vrai fighting spirit nous fonctionnons à l'énergie."

Difficile de le contredire au vu des deux premiers matches de ses hommes, qui n'ont pas franchement l'esprit calculateur. On tentera bien alors de réveiller le sinistre souvenir du "pacte de non-agression de Gijon", alias "le match de la honte", triste arrangement entre amis autrichiens et allemands pour permettre aux deux cousins germains, sur le dos de l'infortunée Algérie, de franchir le premier tour. "Vous me parlez d'un match qui est si loin", a soupiré Klinsmann… Ni cette Allemagne ni ce Team USA ne méritent de toute façon un tel procès d'intention, quand bien même les deux sélectionneurs seraient… de même nationalité.

Car pour ajouter au cocasse de la situation, l'Allemagne se retrouvera face à un autre Allemand. Klinsmann et Low, Low et Klinsmann, ensemble sur le banc de la Mannschaft lors du Mondial à domicile. D'ici à ce qu'un petit coup de fil soit passé, entre amis. Klinsmann sourit. "La question ne se pose même pas. Joachim est un ami. Mais il n'y aura pas de coup de fil amical. Il fait son job, je fais le mien. Ce n'est pas l'heure pour un coup de fil amical, c'est l'heure du business. Il y a un travail à faire et à finir." Dans son discours, Jürgen Klinsmann n'a donc pas envie de jouer petit bras. Il a envie de jouer ce dernier match pour le gagner. Et il n'y a aucune raison de croire que le fond de sa pensée n'est pas en adéquation avec ses paroles.

Exactement comme avant le match contre le Portugal, le sélectionneur U.S. est convaincu que son équipe peut battre l'Allemagne pour sortir du groupe G en leader. "Nous sommes ambitieux, nous sommes confiants et nous allons jouer ce match pour le gagner, martèle-t-il, parce que nous pensons que nous pouvons le gagner, comme nous pensions que nous étions capables de battre le Ghana et le Portugal. C'est la seule réalité." Et Klinsmann de conclure: "Vous savez, je pense que cette équipe des Etats-Unis est capable de surprendre encore beaucoup d'équipes dans cette Coupe du monde". Pas franchement ce qu'on qualifiera d'approche timide du type qui a envie de quémander un petit 0-0. Pas de ça ici.