LIGUE DES NATIONS - Portugal-Espagne : Des buts partout, du jeu nulle part : Cristiano Ronaldo peut-il vraiment aller jusqu'à 2026 ?

Aucun joueur n'a poussé aussi loin le paradoxe. Encore buteur décisif face à l'Allemagne mercredi soir (2-1) en demi-finale de Ligue des nations, Cristiano Ronaldo a traîné sa peine sur le front de l'attaque portugaise pendant 90 minutes sur la pelouse de Munich. Même en marquant, la Coupe du monde 2026 est-elle vraiment envisageable pour lui au vu de sa situation incertaine en club ?

"C'est injuste mais un but de Yamal, ça vaut cinq buts de Dembélé"

Video credit: Eurosport

L'heure de jeu est passée à Munich et rien n'est encore décidé entre l'Allemagne et le Portugal qui ont marqué une fois chacun. Cristiano Ronaldo vient d'effectuer une course à haute intensité pour pousser Marc-André Ter Stegen à dégager rapidement ; le Portugais était fautif sur sa passe précédente, il a donc prolongé son effort pour récupérer le ballon. Il se replace ensuite très tranquillement, en marchant, pendant que le jeu continue. C'est alors que Nuno Mendes déboule sur le côté gauche. Le quadragénaire se remet dans le sens de la marche, débarrassé de tout marquage puisqu'il était dix mètres en retard trois secondes plus tôt, fait signe au latéral du Paris Saint-Germain de lui glisser le ballon, ce que ce dernier fait aussitôt, et d'un plat du pied élémentaire, il envoie sa Seleçao en finale de la Ligue des nations.
La scène dit tout, absolument tout de ce qu'est devenu le rôle de Cristiano Ronaldo au sein de cette équipe portugaise, au moins sur le terrain. De son premier acte au dernier. C'est parce que Cristiano joue à contretemps avec Pedro Neto qu'il se force à aller presser Ter Stegen dans la foulée. C'est parce qu'il assiste au jeu avec un monde de retard que des actions venues d'ailleurs, comme l'accélération de Nuno Mendes, le ramènent à la réalité. Le Portugal avance ainsi depuis des mois et ce n'est pas cette demi-finale contre l'Allemagne qui risque de changer quoi que ce soit à ce schéma, auquel Roberto Martinez s'agrippe depuis sa prise de poste en 2023.

Ronaldo et Martinez, même combat

C'en devient d'ailleurs si évident que le sélectionneur espagnol de la Seleçao das Quinas s'est permis une petite boutade en conférence de presse. Interrogé par un journaliste qui lui demandait son sentiment quant aux mots élogieux que Ronaldo venait de tenir quelques minutes plus tôt envers lui, Martinez a répliqué dans un petit rire : "Je pense que le capitaine a envie de jouer demain..." Avant de reprendre son sérieux. "Nous parlons d'un joueur qui dispute sa quatrième finale avec la sélection. J'adore son envie, c'est un joueur qui a tout gagné et qui chaque jour repart de zéro. Pour des joueurs comme Rodrigo Mora, Quenda, João Neves, arriver en sélection et travailler avec des joueurs comme ça, c'est un cadeau."
Nul doute que la présence du Madérois apporte quelque chose au groupe portugais, comment pourrait-il en être autrement ? Il n'en reste pas moins qu'un attaquant de pointe de 40 ans qui tente 15 passes dans tout un match (comme face à l'Allemagne) ne pèse rien, ou presque sur un terrain de football. Malgré ses buts, qui continuent de tomber à une vitesse assez ahurissante avec la Selecçao (7 sur les 8 derniers matches), Ronaldo ne tient qu'à un fil et il se pourrait que le fil casse avant la prochaine Coupe du monde, qui se lancera le 11 juin 2026.
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Cristiano Ronaldo en conférence de presse, le 7 juin 2025.

Crédit: Getty Images

Pas de Mondial des clubs

En dépit de ses bons résultats à la tête du Portugal, Roberto Martinez est en assez mauvaise posture. Une victoire face à l'Espagne ce dimanche à l'Allianz Arena lui donnerait encore un peu de crédit, une défaite pourrait en revanche lui être fatale. "Martinez en danger", prévenait déjà le quotidien sportif portugais Record en début de semaine. Un changement de sélectionneur à moins d'un an du Mondial risquerait donc indirectement d'entraîner une remise en cause du statut du "Capitão". D'autant plus que sa situation stable en Arabie saoudite, qui jouait encore en sa faveur aux yeux du sélectionneur, semble s'éroder ces dernières semaines. Le Portugais arrive en fin de contrat à Al-Nassr au mois de juin après deux ans et demi, et son avenir dans le Golfe n'est pas encore tracé.
Ronaldo a même été lié au Wydad Casablanca ces derniers jours. Le club marocain dispute la Coupe du monde des clubs et la compétition, première du nom, plairait au quadragénaire qui y verrait un nouveau défi face à plusieurs des meilleurs clubs de la planète. Sauf qu'il semble que le Portugais n'ait trouvé aucun club à son goût pour la disputer. "Ce n'est pas important aujourd'hui", balayait d'abord Ronaldo en conférence de presse samedi. Sans rien balayer du tout, finalement.
"Je préfère parler d'autres choses, mais je peux vous dire que j'ai eu pas mal de contacts. (...) Il faut penser à court, moyen et long terme. Ma décision est pratiquement prise, je n'irai pas au Mondial des clubs, mais j'ai eu pas mal d'invitations, c'est un fait." Cristiano Ronaldo regarde donc ailleurs qu'à Riyad pour la suite de sa carrière, sans succès jusqu'ici. Un an avant la Coupe du monde, celle des nations, il est encore titulaire à la pointe de l'attaque portugaise ; c'est un exploit à son âge. Mais rien n'assure que Ronaldo, aussi déterminé soit-il, voie l'Amérique l'été prochain.
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Cristiano Ronaldo marque contre l'Allemagne, en juin 2025.

Crédit: Getty Images


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