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Le triomphe par le jeu

Eurosport
ParEurosport

Publié 30/06/2008 à 19:30 GMT+2

L'Euro 2008 a sacré l'Espagne en même temps que les équipes audacieuses et portées vers l'avant. Les Ibères ont contruit leur succès sur un jeu de passes rapide et porté vers l'avant. Comme la Russie, révélation du tournoi. Les équipes aux tactiques frile

Quatre ans. Quatre ans que l'on pensait que pour remporter une grande compétition internationale, il fallait avant tout fermer la boutique. Encaisser un but de moins que l'adversaire. Compter sur une défense de fer. Le sacre de la Grèce en 2004 et les principes de frilosité offensive de son mentor Rehhagel allait faire jurisprudence. L'Italie et la France tutoyaient le toit du monde en 2006 grâce à un bloc hermétique, sans faille et sans folie. L'Euro 2008 est venu briser ces certitudes, renverser les dogmes défensifs par un souffle nouveau, celui du jeu, du mouvement. L'Espagne, nouvelle reine du Vieux Continent, en est le parfait symbole.
Sa victoire est celle du mouvement. Son triomphe, celui du collectif porté par une philosophie : celle de l'offensive. En 2004, la Grèce n'avait remporté qu'une seule victoire en poule avant de piéger successivement tous ses adversaires jusqu'en finale avec trois succès acquis sur la plus réduite des marges (1-0). En six rencontres, elle n'avait marqué qu'une seule fois plus d'un but. En 2008, les deux finalistes ont été les deux meilleures attaques du tournoi, les seules avec les Pays-Bas à atteindre le seuil des deux buts par match. La présence en finale de l'Allemagne et de l'Espagne n'est pas un hasard, la Roja possédant depuis longtemps une culture d'attaque, et la Nationalmannschaft ne faisant que perpétuer le travail entrepris jusqu'en 2006 par Jürgen Klinsmann.
Football total contre schémas trop rigoureux
Au-delà des considérations statistiques, c'est la démonstration de football collectif et léché des Ibériques qui a séduit. Contrairement à la Grèce en 2004 ou l'Italie en 2006, ce n'est pas physiquement que l'Espagne a dominé le tournoi. Le couronnement de Casillas et de ses coéquipiers s'est construit sur leur maîtrise technique. Notamment celle de leurs petits milieux de terrain : Xavi, Iniesta, Fabregas, Silva. Des poids plumes à la technique irréprochable, élevés pour trois d'entre eux à la pouponnière du Barça. Bien sûr, il a fallu muscler cet entrejeu et Marco Senna, sorte de Makelele époque Real Madrid, détient une part importante du succès ibérique. Mais c'est avant tout sur son jeu de passes courtes et vers l'avant que la sélection de Luis Aragones a construit son succès.
Et l'Espagne n'est pas la seule sélection à avoir bâti ses belles performances sur son audace offensive. Révélation de cet Euro, la Russie et son football total. Onze artistes menés par un chef d'orchestre, Andreï Arshavin. Technique léchée, jeu de passes redoutable, les hommes de Guus Hiddink ont régalé les observateurs. Atteignant les demi-finales pour la première fois de la courte histoire footballistique de la Russie. Au premier tour, les Pays-Bas ont survolé les débats emmenés par leurs techniciens de génie : Sneidjer, Robben, van Persie. Laissant certains courants d'air dans l'arrière-garde. Mais cet Euro a confirmé que le salut pouvait venir du jeu. Italiens et Français l'ont constaté à leurs dépens en phase de poule.
Enfermés dans des schémas frileux offensivement et sans audace, les deux derniers finalistes de la Coupe du monde ont chuté de très haut. Raymond Domenech n'a pas vu venir le changement et s'est arc-bouté dans des valeurs défensives héritées du mandat d'Aimé Jacquet (1994-1998). L'élimination piteuse au premier tour avec un seul but inscrit n'ont fait que révéler les failles et les limites de son système. Quant à Roberto Donadoni, il a très vite mis de côté ses velléités offensives pour revenir à une organisation défensive stricte et à un seul attaquant (Luca Toni, 0 but en 4 matches à l'Euro), une formule qui fait depuis longtemps le succès du football italien mais qui ne suffit plus pour gagner. En 2008, c'est l'audace qui a payé.
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