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Allemagne-France (0-2) - L’antisèche : Jeudi 7 juillet, Marseille, une grande équipe est née

Maxime Dupuis

Mis à jour 08/07/2016 à 01:29 GMT+2

EURO 2016 – En signant une performance retentissante face à l'Allemagne (2-0) en demi-finale, l'équipe de France est entrée dans une autre dimension. Ce match référence de la génération emmenée par Antoine Griezmann, héros du peuple tricolore, appelle désormais une consécration dimanche face au Portugal. Notre antisèche.

L'équipe de France a pris une autre dimension face à l'Allemagne

Crédit: AFP

Le jeu : le piège parfait

Aussi incroyable que cela puisse paraître, cela n’était jamais arrivé dans l’histoire de l’Euro : jamais, les Bleus n’avaient enchainé deux matches de Championnat d’Europe avec le même onze de départ. Jeudi, Didier Deschamps a mis fin à cette incongruité en alignant l’équipe qui s’était brillamment débarrassée de l’Islande en quarts (5-2). Avec Moussa Sissoko au milieu et Samuel Umtiti en défense dans un schéma qui a souvent penché vers le 4-4-2, tant Antoine Griezmann a évolué sur la même ligne qu’Olivier Giroud.
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La joie de Paul Pogba lors de France-Allemagne

Crédit: AFP

Dans cette configuration, les Tricolores ont laissé le ballon à la Nationalmannschaft qui a œuvré comme une araignée, tissant sa toile patiemment et tournant autour de sa proie (64% de possession à la pause). En première période, les Bleus ont plié, jamais rompu et fini par ouvrir la marque sur un corner bêtement concédé par Hector et une main évitable de Schweinsteiger. Après la pause, l’Allemagne a complètement déjoué, battue dans l’engagement et dans les intentions par des Bleus qui ont réalisé le match parfait. Celui qu’il fallait faire face aux champions du monde.

Les joueurs : Griezmann est immense, Koscielny – Umtiti sont formidables

Et de deux qui font six ! Comme Jean-François Domergue en 1984, Antoine Griezmann a signé un doublé lors d’une demi-finale de l’Euro disputée à Marseille. En plus de son efficacité devant le but, le Madrilène a été au four, au moulin et partout ailleurs. Un poison permanent pour l’Allemagne. Et que dire de Moussa Sissoko ? Préféré à NGolo Kanté, il a tenu son couloir droit comme personne. Une perf’ XXL. Hugo Lloris ? Il fut énormissime sur deux parades. La première en début match sur une reprise de Can (14e). La seconde à la toute fin sur une tête de Muller (90e).
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Hugo Lloris en action contre l'Allemagne lors de l'Euro 2016.

Crédit: AFP

Il y a un peu plus de cinq semaines, Samuel Umtiti ne se voyait pas disputer l’Euro. A la même date, Laurent Koscielny ne s’imaginait sans doute pas affronter l’Allemagne en demi-finale de l’Euro avec le jeune Lyonnais à ses côtés. C’est ce qui est arrivé. Et les deux hommes ont été géants. Le Gunner s’est montré monumental. Il fait un Euro de folie. Son jeune coéquipier ? Il avait laissé sa timidité au vestiaire et fait preuve d’une maturité exceptionnelle. Dans la relance, notamment, où il a pris plus de risques que face à l’Islande. On sait qui défiera le Portugal, dimanche. En défense. Et sur le reste du terrain où seul Dimitri Payet a été en retrait.

Ce qui aurait pu tout changer : Et si Can avait trouvé la faille…

14e minute de jeu. L’Allemagne commence à mettre la main sur la rencontre. Emre Can, titularisé par Joachim Löw, est seul aux 16,50 mètres. Le ballon lui échoue dans les pieds. Sa reprise, instantanée, rebondit une fois. Puis deux. Hugo Lloris réalise une horizontale formidable qui éloigne le danger. Le geste juste. Et salvateur.

La stat : 58

Comme le nombre d’années séparant la dernière victoire des Bleus en grande compétition face à l’Allemagne. Avant le succès de Marseille, les Français n’avaient battu l’Allemagne qu’une fois, en 1958. Un match pour la troisième place en Coupe du monde (6-3). Autant dire, un peu pour du beurre. Ce soir, c’était pour de vrai.

Le tweet : C'est l'autre héros du match...

La décla : Didier Deschamps (sélectionneur de l'équipe de France)

J'ai toujours cru en mes joueurs, ceux que j'ai pris pour constituer ce groupe ils me le rendent bien, c'est leur histoire, c'est leur victoire.

La question : L’équipe de France a-t-elle changé de dimension en 90 minutes ?

C’est une évidence. C’est le succès qui manquait à celle qu'on peut déjà appeler la génération Griezmann pour entrer dans une autre sphère. Parce que c’est l’Allemagne. Parce que d’autres équipes de France, peut-être plus talentueuses que celle-ci, s’étaient cassé les dents sur la Nationalmannschaft dans des circonstances proches.. Ce que la bande à Didier Deschamps a réussi jeudi soir à Marseille ne doit rien au hasard. Ou à la chance, comme on l’a entendu ici et là ces dernières semaines. Ce parcours, DD et ses hommes en ont hérité. Ils ne l’ont pas choisi. Et battre l’Allemagne, ce n’est jamais un hasard.
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La joie des joueurs de l'équipe de France face à l'Allemagne

Crédit: AFP

Les champions du monde ont paru avoir la main sur le match, avant de perdre le fil en seconde période. Parce que les Bleus n’ont rien donné. Rien lâché. Et réalisé une partie immense. Il leur aura fallu deux ans pour apprendre et ressasser les erreurs de Rio. On ne leur a pas fait deux fois. A Didier Deschamps, on ne la lui fait jamais deux fois.
Lui aussi a appris. Et mené son équipe dans une dimension insoupçonnée. Surtout après ce qu’il est tombé sur sa tête et celle des Bleus ces derniers mois. De Benzema à Valbuena, en passant par Varane ou Diarra, rien n’a été épargné aux Tricolores et à leur sélectionneur. Cette finale, elle n’est pas méritée. Elle n’est qu’une conséquence logique qui d'une aventure folle et d'une équipe qui a grandi sous nos yeux. Et plus vite qu’on ne pourrait en rêver. Ces Bleus sont formidables. Rendez-vous dimanche pour l’ultime frisson.
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