Espagne - Italie, une opposition de styles ultime qui a une saveur de finale

C'est le remake de la finale de l'Euro 2012, largement remportée par l'Espagne (4-0). Mais c'est surtout un choc dès les huitièmes de finale qui s'annonce alléchant. On devrait avoir une vraie opposition de styles. Entre une Espagne qui aime mettre le pied sur le ballon et une Italie qui excelle dans l'art de défendre, ça promet. Les amateurs de tactique au Stade de France, qui accueille ce duel, devraient s'en donner à cœur joie même si cela pourrait tourner à une longue séance d'attaque-défense.

Les deux équipes ne se réjouissent cependant pas vraiment de se retrouver si tôt dans le tournoi. Pour la Squadra Azzurra, croiser la Roja dès les huitièmes de finale est un petit coup dur. Première de son groupe après sa victoire tonitruante contre la Belgique qui s'est cassé les dents sur sa défense à trois centraux (0-2), la sélection italienne ne pensait pas récupérer un huitième aussi compliqué face aux doubles tenants du titre. Mais la Roja s'est fait surprendre par la Croatie (2-1).

Pour l'Espagne, la tâche s'annonce aussi tendue. Bien sûr, l'Italie, en manque de talents, n'avait rien d'un cador avant le début de l'Euro. Mais Antonio Conte et son groupe ont démontré leur science tactique lors de la première phase. Avec cette arrière-garde 100% Juventus, les Transalpins risquent de poser de sérieux problèmes aux Espagnols, qui vont devoir trouver la faille dans ce bloc compact.

Son face-à-face avec Gianluigi Buffon est très attendu. David de Gea devrait avoir moins de travail que son homologue italien mais la moindre de ses interventions va être scrutée de très prés. Bombardé N.1 dans cet Euro en lieu et place de l'icône Iker Casillas, le portier de Manchester United a passé deux premiers matches tranquilles avant de vivre une troisième rencontre compliquée. Les deux buts encaissés au premier poteau face aux Croates, ses interventions peu autoritaires lui ont valu de nombreuses critiques. Pour son premier match à élimination directe avec la Roja, il a un peu plus de pression que prévu.

0. Avec sa défense made in Juventus, l'Italie n'a pas encaissé le moindre but quand le trio Barzagli-Chiellini-Bonucci a été aligné devant Gianluigi Buffon dans cet Euro. Face à l'Eire (défaite 0-1), Chiellini et Buffon n'avaient pas joué.

61.1%. Antonio Candreva, touché à l'adducteur droit, est forfait pour ce 8e. Anodin ? Pas vraiment. Avec Antonio Conte, le milieu de la Lazio s'est imposé comme un joueur clef de la Nazionale. Avec lui, l'Italie a remporté 61.1% de ses rencontres, contre 40% quand il n'est pas aligné…

2-0. L'Espagne et l'Italie ont l'habitude de se croiser lors des rencontres à l'Euro, c'est tout simplement l'opposition la plus jouée dans l'histoire de la compétition. Et lors des deux confrontations dans des matches à élimination directe à l'Euro, l'Espagne a sorti la Squadra Azzurra (0-0, 4-2 aux tirs au but en 2008 et 4-0 en finale en 2012). La dernière victoire de l’Italie contre l’Espagne lors d’un tournoi majeur remonte au quart de finale de la Coupe du monde 1994 (2-1).

L'opposition de styles s'annonce très intéressante. C'est un vrai duel tactique qui devrait se jouer. L'Espagne semble forcément mieux armée pour passer. Elle est plus talentueuse, plus séduisante et plus riche en talents. Mais ça ne va pas être une partie de plaisir pour la Roja. Antonio Conte peut encore faire parler sa science du jeu pour bloquer (et contrer) les Espagnols. D'ailleurs, les clefs de ce duel sont sûrement entre les pieds d'Andres Iniesta, David Silva ou encore Cesc Fabregas qui vont devoir briller pour déstabiliser le bloc italien. A eux de jouer.