Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

L’antisèche : C’était une finale et les Bleus ont eu le tort de s'en rendre compte

Maxime Dupuis

Mis à jour 11/07/2016 à 03:10 GMT+2

Dimanche, la France a perdu la finale de l'Euro 2016 face au Portugal (0-1). Les Bleus, si fringants et insouciants face aux Allemands, sont tombés dans le piège, rattrapés par l'enjeu. Leurs regrets seront éternels.

La déception de Paul Pogba

Crédit: AFP

Le jeu : Dix minutes et puis... plus grand chose

Après l’Islande et Allemagne, Didier Deschamps n’avait aucune raison de modifier ses plans pour la finale face au Portugal. Il ne l’a pas fait, faisant une nouvelle fois confiance aux deux hommes entrés par la grande porte dans son onze en quart de finale. A savoir Moussa Sissoko et Samuel Umtiti. Comme face aux Allemands, Antoine Griezmann s’est régulièrement positionné à la hauteur d’Olivier Giroud dans un dispositif hybride entre le 4-2-3-1 et le 4-4-2. Les Portugais n’étant pas les Allemands, ils ont forcé les Bleus à prendre le jeu à leur compte et, attentistes et regroupés, ont avant tout souhaité aspirer leur adversaire.
Après une entame emballante de la part des Français, la cadence s’est rapidement écroulée. Et la blessure de Ronaldo n’a rien arrangé au tempo. Bien au contraire. Après la sortie de CR7 (25e), un faux rythme s’est installé sur la pelouse du Stade de France, hormis sur quelques coups de fouet donnés par l’insaisissable Moussa Sissoko. Il s’est étendu jusqu’à l’entrée de Kingsley Coman (57e). Le jeune Bavarois a redonné de l’allant aux Bleus, plus qu’épaulé par le même Sissoko. Mais pour le reste, pas grand-chose. Presque rien. La sanction est tombée. Logiquement.
picture

9e minute : Antoine Griezmann place un coup de tête parfaitement dosée. Rui Patricio est près d'être lobé mais le gardien du Sporting se détend magnifiquement pour claquer le ballon en corner.

Crédit: AFP

Les joueurs : Sissoko ne pouvait pas faire plus

Moussa Sissoko a sans doute eu autant de mal à s'endormir que ses coéquipiers dimanche soir. Mais il n’aura pas grand-chose à se reprocher quand il se réveillera la bouche pâteuse. Il fut impeccable de A à Z. Bacary Sagna, sur le même côté droit, n’a pas démérité non plus. Il a aura néanmoins eu un tort : ne pas aller de l’avant plus souvent pour aider ses copains de devant. Blaise Matuidi, à la peine au début de la compétition, a su se relever petit à petit. Jusqu’à réussir sa finale. Pour rien.
Dimitri Payet, déjà en retrait face à l’Allemagne, n’a pas été meilleur contre le Portugal. Tout le contraire de son remplaçant, Kingsley Coman. Il avait de la dynamite dans les jambes. Dommage que ses partenaires, Paul Pogba en tête, en ait cruellement manqué. Quid d’Antoine Griezmann ? C’était le héros attendu. Il n’a pas réussi à porter ses copains une fois de plus. Ce n’était pas sa soirée. A l’image de cette tête non cadrée au cœur de la deuxième période.
picture

Moussa Sissoko

Crédit: Panoramic

Ce qui aurait pu toucher changer : Et si Gignac…

Le temps réglementaire est terminé depuis deux minutes. Servi par Evra à l’angle des 5,50 mètres, Gignac se joue de Pepe qu’il efface d’une facilité déconcertante. Sa reprise du droit n’est malheureusement pas aussi nette que son dribble et le ballon s’en va mourir sur le poteau droit de Rui Patricio, poussant les deux équipes vers le précipice des prolongations.

La stat : 1975

La France avait gagné ses dix derniers matches face au Portugal. Aucune défaite depuis… 1975. Et puis il y a eu ce 10 juillet. Cet Euro aura été le cauchemar des statisticiens…

Le tweet dont on se serait bien passé…

La décla : Antoine Griezmann (sur M6)

C'est frustrant, c'est chiant mais c'est le foot. Ce n'était pas notre soir. On peut être fiers de notre groupe et de notre parcours. On fait un bel Euro. A titre, personnel, c'est ma deuxième finale perdue en un mois... C'est chiant. Mais je vais essayer de revenir plus fort.

La question : Dimanche, la France a-t-elle perdu la finale toute seule ?

On a beau dire qu’une finale ne se joue pas mais qu’elle se gagne, il n’en reste pas moins qu’il existe d’autres manières de ne pas la perdre. Ce match était un accomplissement ultime. Le leur. Et les Bleus ont eu le tort de s’en souvenir un peu trop fort. Si fort que ça s’est perçu tout au long d’une rencontre qui n’a jamais été la leur, sinon quand CR7 gambadait encore comme un lapin aux quatre coins du Stade de France.
Dimanche soir, les joueurs de l’équipe de France, impeccables depuis que les choses sérieuses avaient débuté, formidables face à l’Allemagne, se sont fait rattraper par l’enjeu, ni plus ni moins. Jeudi à Marseille, les choses étaient plus simples et bien plus claires. Une montagne à escalader. Tout à gagner. A peu près le contraire de ce rendez-vous du 10 juillet où Didier Deschamps et ses hommes avaient tout à perdre. Ce qui a fini par arriver après deux heures à courir dans le vide.
Mis à part durant les dix premières minutes du match, les Français ont oublié ce qui faisait leur force jusqu’ici. Cette petite étincelle, cette folie et ce goût du risque qui les avaient accompagnés depuis la seconde période accomplie face à l’Irlande ont quitté le pré au moment où Ronaldo a rendu les armes. Un paradoxe de plus lors d’un Euro qui n’aura répondu à aucune logique.
A l’arrivée, les Tricolores ont fini par plonger tête la première dans le piège tendu par le Portugal. Ce Portugal jusqu’ici maudit et dont le destin était finalement de faire vivre aux Bleus le cauchemar dont ils avaient été victimes en 2004, quand la Grèce, équipe sans génie mais d’une solidarité formidable, était venue gâcher un mois de rêve. Drôle d'histoire.
picture

La frustration de Didier Deschamps lors de France-Portugal

Crédit: Panoramic

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité