Pour son avocat Me Dupond-Moretti, "on reproche à Benzema la banlieue"

Les propos de Karim Benzema font réagir. Forcément. Les réactions sont nombreuses depuis que l'attaquant du Real Madrid a glissé que Didier Deschamps a "cédé à la pression d'une partie raciste de la France" en ne le retenant pas pour l'Euro 2016. Bien conscient de l'ampleur que va prendre cette affaire, Eric Dupond-Moretti, son avocat, a vite pris la parole pour apporter son éclaircissement sur la sortie de son client. Et il se montre aussi offensif. "On lui reproche en réalité un peu la banlieue", a estimé la star du barreau sur RMC.

Eric Dupond-Moretti explique son raisonnement de cette "plaidoirie" opérée sur les ondes de RMC et BFM. "On reproche à ce gamin de ne pas s’exprimer dans un français académique, poursuit-il. On lui reproche ses relations avec ses anciens amis. Des gens qui sont issus du même monde que lui qui est un monde aujourd’hui distancié du monde des bien-pensants".

En disant cela, Me Dupond-Moretti sait où il va. Il rejoint l'avis de Jamel Debbouze, qui a jugé sur le site internet de France Football que Benzema et Ben Arfa "pay(aient) la situation sociale" du pays et qu'avec leur absence les Bleus n'étaient pas représentatifs des banlieues. "C’est ce qu’exprime Guy Roux, mais également Jamel Debbouze", ajoute d'ailleurs l'avocat parfois surnommé "Acquitator" par les journalistes. "Il y a une part de réalité là-dedans. Il ne dit pas 'Deschamps est raciste'. Il ne dit pas 'Noël le Graët est raciste'. Il dit 'Je pense que je paie aussi ça'."

Eric Dupond-Moretti revient bien entendu sur des précisions de droit. Et appelle à respecter sa présomption d'innocence. Karim Benzema a été écarté de l'équipe de France à cause de sa mise en examen dans l'affaire du chantage à la sex-tape contre Mathieu Valbuena. Mais il n'a pas été condamné. "Il vient d’être sacré champion d’Europe. Il est sur le banc de touche. Il a le carton rouge pour une affaire qui n’est pas jugée. Et s’il est innocenté dans cette affaire ?", s'interroge Me Dupond-Moretti avant de conclure : "C’est compliqué pour ce gamin. Est-ce qu’on peut deux secondes, avec un minimum d’empathie, se mettre à sa place ?"