L'homme qui tombe à pic

Le gardien des Bleus n'avait rien eu à faire avant le but de Franck Lampard (39e) sur lequel il ne peut rien faire. Peu sollicité par la suite, sinon au pied, il signe un des gestes du match en stoppant le penalty bien tiré par Beckham (73e). Mis en difficulté par Thuram qui lui redonne le ballon qu'il vient de prendre dans l'oeil (75e). Le Marseillais est dans le bain !

Percutant défensivement dans la première demi-heure, le défenseur central a été mis à mal par les centres de Beckham et les rares percussions de Rooney. Manque de concentration ou de sérénité sur le ballon qu'il redonne à Barthez, alors que celui-ci se plaint du visage depuis l'arrêt précédent.

Coupable de la faute qui permet à Beckham de délivrer une merveille de coup-franc pour Lampard sur le but anglais, le Basque a souvent été mis en difficulté dans son couloir gauche. Deux ou trois timides percées en seconde période, mais il n'a pas eu l'apport offensif dont il est coutumier.

Très percutant tant en défense qu'en attaque, dans son couloir droit. Grosses qualités athlétiques qui lui ont permis de perturber Ashley Cole en compagnie de Robert Pires. Des replis défensifs judicieux. N'est pas parvenu à couper la montée de Lampard sur son but (39e). A ensuite été replacé en défense centrale après la sortie de Silvestre et l'entrée de Sagnol (79e).

Ce n'est pas son meilleur match sous le maillot bleu. Surpris, comme les autres défenseurs, sur le centre de Becks et l'irruption de Lampard. Coupable surtout d'une faute grossière sur Rooney sur l'action qui amène le penalty manqué par le Madrilène. Sorti à la 79e par Jacques Santini.

Un match globalement solide, même si Claude Makelele a commis quelques fautes dans sa partie de terrain. Dans l'ombre de Patrick Vieira, étincelant tout le match. C'est sur une de ses montées aux avant-postes que les Anglais commettent la faute qui entraîne le coup franc de Zidane (91e).

Quel match ! Une grosse distribution, des interventions décisives, des montées en flèche percutante. Vieira a été intenable. A l'instar de Makelele, il a peut-être commis un peu trop de fautes, également.

Une superbe frappe de l'extérieur du droit à la 13e, qui passe près de la lucarne de James, puis... plus grand-chose. Le capitaine s'est empêtré dans la défense à plat des Anglais. Il faut dire qu'il eut droit à des montées défensives déterminées et qu'il a passé du temps au sol. Puis le génie s'est réveillé, sur un coup franc direct absolument sublime qui prend le mur à défaut et le gardien à contre-pied. Platinesque.

N'a pas plus tremblé sur le penalty, parfaitement exécuté. Zizou ne fut pas lumineux, mais décisif, dimanche.

Très actif sur son côté droit, il s'est permis un joli petit pont sur son partenaire de club, Ashley Cole. Ses centres ont manqué parfois de précision mais son entente avec Zidane et son apport dans l'animation sont évidents. Une faute évitable lui vaut un carton (49e). Sorti à la 76e pour laisser place à Wiltord.

Sa magnifique tête décroisée en début de match (15e) aurait pu changer la physionomie du match. Après, Trezegol fut assez transparent, pris dans la nasse défensive anglaise sans qu'il ait vraiment de ballon à exploiter. Ce n'était pas un match pour un avant-centre.

Translucide durant la première période, trop près de Trezeguet et privé de ballons, Titi Henry a ensuite décroché, dès le début du second acte. Bilan largement plus positif : des percussions à gauche, des centres, des crochets qui donnèrent le tournis à la défense anglaise. Il ne lui a manqué que l'occasion de frapper de 20m en bonne position comme il l'a sans doute espéré. Mais il devait être attendu.

A le courage et les jambes pour se lancer à la poursuite du dernier ballon, ce qui provoque la faute de David James et le penalty victorieux de Zidane (93e).

La défense à plat et peu agressive, dans un premier temps, des Anglais a mis à mal les tentatives tricolores pendant très longtemps. Impériaux dans les airs, en défense comme en attaque, Campbell, King et Lampard ont beaucoup pesé sur le match, comme Beckham ultra dangereux sur chaque coup de pied arrêté, dont le but de Lampard à qui il offre une merveille de balle de but.

Si Gerrard ne fut pas souvent à son avantage dans ce match, Rooney a démontré qu'il ne manquait ni de tripes ni de jambes... comme sur ce contre qui provoque la faute de Silvestre en pleine surface. Ow en n'a pas été dangereux.