Ils jouent avec le feu

On pouvait se douter que les Bleus ne s'amuseraient pas du côté de Tirana. On imaginait moins qu'ils donneraient le bâton pour se faire battre. C'est pourtant ce que les Bleus de Blanc ont fait, vendredi face à Albanie. D'accord, la France a gagné (1-2) et fait un tout petit pas supplémentaire vers l'Euro 2012, d'autant que la Biélorussie s'est inclinée face à la Bosnie (0-2). Les Bleus comptent désormais trois longueurs d'avance sur les Bosniens. Si la rencontre n'avait duré que quarante-cinq minutes, c'est ce que l'on aurait volontiers retenu de ce périple dans le sud-est de l'Europe. Mais voilà, il y a eu cette deuxième moitié de match qui a rappelé que les Bleus, même vêtus d'une marinière, n'étaient pas encore prêts à naviguer par gros temps.

A Tirana, les Français ont pourtant commencé par faire le contraire de leur dernière sortie officielle (Biélorussie, 1-1). A savoir : démarrer du bon pied. A l'image de Karim Benzema, toujours aussi précieux et auteur de l'ouverture du score sur la première demi-occasion tricolore (0-1, 11e). Benzema, encore lui, a servi Yann M'Vila pour le second but des Bleus. A l'origine de l'action et à la conclusion, le Breton a ouvert son compteur en équipe de France d'une frappe croisée et précise (0-2, 18e). A ce moment-là, et malgré une alerte survenue après un gadin de Kaboul (frappe de Salihi sur la barre, 13e), Laurent Blanc était certainement plus concerné par les interventions musclées de Lorik Cana qu'un éventuel retour des locaux.

C'était sans compter sur Kaboul, encore lui, et Abidal qui ont joint leurs forces au retour des vestiaires pour permettre à Bogdani de réduire la marque (1-2, 46e). A partir de là, la fragile mécanique bleue s'est complètement enrayée. Et les locaux ont fini par y croire. Heureusement, Hugo Lloris, sollicité comme rarement sous le maillot bleu, a tout repoussé. Blanc pourra lui faire un bisou sur le front. Pas sûr qu'il embrasse Samir Nasri. Attendu au tournant, le joueur de Manchester City n'a pas joint le geste à la parole et aura été plus performant cette semaine dans la presse que sur le terrain. Il y a bien eu cette frappe sur le poteau (86e), survenue quatre minutes après un coup de tête de Kaboul qui avait également trouvé le montant (82e). Pour le reste, pas grand chose. Nasri s'est finalement mis au diapason de ses partenaires. Les tirer vers le haut eut été une meilleure idée.