Carroll n'a plus le temps

Un colosse. Puissant et physique (1,94m), doté d'un jeu de tête typiquement british, Andy Carroll (23 ans) a tout pour être la coqueluche du public anglais. Il y a un an, le buteur se révélait à la Premier League, dans le sillage d'une équipe de Newcastle promue et rafraichissante. Appelé en sélection par Fabio Capello, le natif de Gateshead inscrivait alors but sur but sous le maillot des Magpies.

Un an plus tard, le constat est tout autre. Acheté 41 millions d'euros par Liverpool le 31 janvier 2011, il porte comme un fardeau son statut de joueur anglais le plus cher de l'histoire. Arrivé blessé, et malgré lui, à Anfield, Carroll ne débute qu'au mois de mars avec les Reds. Déprimé, celui qui ne souhaitait pas quitter Newcastle, n'a, pour l'instant, jamais confirmé les espoirs placés en lui par le board de Liverpool, Kenny Dalglish en tête. Éclipsé par le talent et le charisme de Luis Suarez.

Sous le maillot rouge, l'homme au catogan n'a ainsi inscrit que 4 buts en 22 rencontres toutes compétitions confondues. Des statistiques pitoyables. A sa décharge, l'attaquant a été régulièrement victime de pépins physiques depuis son arrivée sur les rives de la Mersey. Il n'en fallait pourtant pas plus à la presse britannique pour en faire sa victime préférée. En cause, l'hygiène de vie très "gascoignienne" du jeune homme. En novembre dernier, Capello n'a ainsi pas hésité à pointer du doigt les mœurs limites du jeune homme. En public et dans son style direct, l'ancien coach du Milan et de la Juve, a tenu à lui rappeler les exigences du très haut-niveau.

"Je pense que s'il veut être un bon joueur, un bon sportif, il a besoin de boire moins. C’est un message d'ordre privé. Je lui ai parlé, c'est une discussion privée entre deux personnes, mais il comprend beaucoup. Il est jeune, nous devons l'aider. C'est un joueur vraiment important. Il doit faire attention, car il est important pas seulement pour l'équipe d'Angleterre mais aussi pour Liverpool. Je pense qu'il comprend ce qu'il doit faire", lui a-t-il ainsi asséné, cinglant. Car en difficulté sur le terrain, Caroll accumule les bavures extras-sportives. Agression sur son ex-petite amie, fracture de la mâchoire d'un ancien partenaire, le gaillard peine à se concentrer sur le terrain et à donner suite aux 17 réalisations signées lors de la montée de Newcastle en 2010.

Aujourd'hui, Carroll assure avoir mis de côté sa face obscure. Sous contrat jusqu'en 2016, il aura une occasion en or de montrer face à Manchester United (samedi 13h45) qu'il est toujours ce buteur que le royaume attend depuis Alan Shearer. En a-t-il les moyens?