David Ginola, Asamoah Gyan, Steven Gerrard : Un raté a marqué leur carrière

"C’est arrivé au pire des moments, et c’est cruel pour moi. Il ne se passe pas un jour sans que j’y pense et que je réfléchisse à ce qui se serait passé sans ça." Comme la glissade malheureuse de Steven Gerrard, qui s’exprime devant les micros de BT Sport, certains ratés ont marqué au fer rouge la carrière de joueurs. Ils n’ont pas à rougir de leur palmarès mais ont commis une fois l’irréparable. Et ça reste une des images fortes de leur carrière.

17 ans, une Ligue de champions, une Coupe de l’UEFA, deux coupes d’Angleterre… Steven Gerrard a tout connu avec Liverpool. Il ne lui manque qu’un titre, celui de champion d’Angleterre. Ce 27 avril 2014, les Reds affrontent Chelsea dans un match capital pour la suprématie sur la Premier League. Le capitaine de Liverpool glisse sur un ballon anodin à quelques mètres du rond central. A l’affut, Demba Ba file au but. Chelsea l’emporte finalement 2-0 et Manchester City gagne le championnat. Et ça hante toujours Gerrard.

Le Ghana affronte l’Uruguay en quart de la Coupe du monde 2010, dans l’écrin de Soccer City. En cas de qualification, les Black Stars deviendraient la première sélection africaine à rallier le dernier carré d’un Mondial. Au bout de la prolongation, Luis Suarez repousse un tir sur sa ligne avec la main. Expulsion. Penalty. La victoire et la qualif’ sont au bout du pied d’Asamoah Gyan. Mais le Rennais fracasse la barre transversale et les siens s’inclinent lors des tirs au but (lui, réussit le sien). Cruel et marquant : "J’ai raté le penalty le plus important de toute notre histoire," avoue le joueur dans une interview à L’Equipe en 2014.

Neuf tireurs, un seul raté. L’équation de cette séance de tirs au but qui clôt le Mondial allemand en 2006 est simple. David Trezeguet est l’unique joueur à louper sa tentative qui s’écrase sur la barre de son coéquipier en club, Gianluigi Buffon (1-1, 5 tab à 3). C’est la deuxième fois qu’une finale de Coupe du monde se joue aux tirs au but, après 1994. Tout un symbole pour celui qui, en 2000, avait donné la victoire aux Bleus en finale de l’Euro face à… l’Italie (2-1).

Le gardien nantais aurait dû être le héros de cette finale de Coupe la Ligue 2004 avec les tentatives sochaliennes qu'il stoppe lors de la séance de tirs au but. Et puis il décide lui aussi de tenter sa chance. Si le ballon est au fond, le trophée est nantais. Landreau tente une panenka, Teddy Richert ne bouge pas et c’est Sochaux qui soulève la Coupe.

Dans son jardin du Parc des Princes, David Ginola vit le pire moment de sa carrière. A priori, une action totalement anodine - un centre trop long qui ne trouve pas preneur - vire à la catastrophe. Les adversaires des Bleus ce 17 novembre 1993 sont bulgares et jouent, comme les Français, leur qualif’ en Coupe du monde. Le long ballon du joueur du PSG est intercepté et l’action finit au fond des filets de Bernard Lama.

Le but qualifie la Bulgarie et Ginola, qui avait rongé son frein sur le banc et débordait d’envie à son entrée, est désigné par le sélectionneur d’alors comme le responsable de cet échec avant tout collectif. Un statut de bouc émissaire qu’il n’oublie pas : "On m'a amené à l'échafaud, ma vie se résume à 10 secondes de jeu et 18 ans après on fait de moi la bête noire, Gérard Houllier dit que je suis un con, un salaud et que j'ai commis un crime contre l'équipe de France." Ça s’est terminé au tribunal.

"Je fais encore des cauchemars sur cette erreur face au Cameroun." En 2013, l’emblématique gardien colombien est revenu sur sa sortie ratée face au Cameroun en huitième de finale de Coupe du monde. Roger Milla vient tout juste d’inscrire le premier but de la rencontre en prolongation. René Higuita, sorti très loin de sa surface comme à son habitude, joue à la baballe avec ses défenseurs. L’attaquant camerounais fonce au pressing, récupère le ballon dans les pieds du Colombien et file au but. Los Cafeteros perdent finalement 2-1 et s’arrêtent là. Pour Higuita, ce geste reste aussi célèbre que son coup du Scorpion face à l’Angleterre en 1995.