Mourinho préfère le spectacle du Real à celui du Barça

Quand José Mourinho accorde un long entretien, c’est toujours un spectacle. Interrogé par France Football, ce vendredi, le Special One continue de nourrir son entreprise de polissage de son image, désormais fusionnée avec l’institution Real. Si la question de sa compatibilité avec la culture du club madrilène fut posée à plusieurs reprises depuis son arrivée, le Portugais y répond désormais avec un sens des responsabilités et une loyauté affichée qui tranchent avec son image de despote tout-puissant. Mais sous le vernis de la diplomatie et sous les messages du bâtisseur, se cachent de vraies "mourinhades", entre paranoïa, soutien ostensible à Cristiano Ronaldo dans la course au Ballon d’Or, orgueil de technicien faisant la promotion du jeu de son équipe et… scepticisme poli à l’encontre de la compétitivité du PSG.

Soyons clairs, l’entretien entre José Mourinho et Vincent Machenaud ne recèle de scoop mondial. C’est une discussion chaleureuse – on append que Mourinho a lui-même suscité l’entretien – dans laquelle le coach portugais souligne deux idées complémentaires : il a l’intention de rester au Real jusqu’à l’issue de son contrat en 2016 et il trouve que le jeu du Real Madrid est plus séduisant que celui du FC Barcelone. José Mourinho ne s’était jamais autant dévoilé à ce point sur sa fierté de proposer désormais une opposition crédible au Barça et même de le dépasser sur le plan esthétique: "Le Barça est un football qui gagne. Il a gagné beaucoup de titres et je suis sûr qu’il en gagnera encore. Mais du point du vue conceptuel, je préfère celui du Real. Celui de l’an passé est arrivé à un niveau d’efficacité impressionnante, avec une qualité spectaculaire fantastique. (…) Moi le jeu du Real m’enchante et la personne qui me convaincra qu’il existe un style plus attractif que le Real n'est pas née" Le Special One, dans un mouvement que les fans du Barça apprécieront à sa juste valeur, souligne aussi que le jeu catalan est avant tout basé sur ses individualités. "Sors les acteurs principaux de cette équipe et regarde le résultat…" Du Mourinho en grande forme, on vous dit.

- "Le Real est champion d’Espagne. Chelsea est champion d’Europe. Barcelone, en ce moment, n’est ni l’un ni l’autre." Ou comment Mourinho s’étonne qu’on continue encore de parler du club catalan comme de la référence ultime. Il ne s’attarde pas sur la cinquième place du Real et les huit points de retard par rapport au leader en Liga.

- "Paris n’est pas encore une grande équipe. C’est une bonne équipe avec quelques très grands joueurs." José Mourinho insiste sur le fait que le PSG aura besoin de temps pour aller au bout de son projet et indique que Carlo Ancelotti et Leonardo ne "méritent pas", en l’état d’aller, au bout.

- "Ma conviction est qu’il est impossible que Messi gagne quatre Ballons d’Or et que Cristiano n’en ait qu’un seul." Jurant tout haut qu’on ne l’entendra pas sur le sujet, Mourinho liste quand même consciencieusement les bonnes raisons qui justifieraient la consécration individuelle ultime pour son poulain…

On aurait pu choisir le moment où Mourinho s’indigne d’avoir toute la presse madrilène contre lui ce qui, quand on connaît l’ADN profondément supporter des médias qui entourent le club, prête franchement à sourire. Mais on préfère le passage où, jurant qu’il restera au Real "jusqu’à ce qu’on (le) jette" ou au moins jusqu’en 2016, il répète que son retour en Angleterre est programmé et "n’écarte rien" quand il est interrogé sur un possible futur avec le PSG.

L’entretien occupe cinq pages pleines dans le France Football de vendredi, vendu avec L’Equipe chez les bons marchands de journaux. Il n’est pas disponible en ligne.