Ancelotti : "Le PSG a pensé à changer d'entraîneur, son erreur a été de le lui dire"

Carlo Ancelotti, trois Ligues des champions au palmarès, a un regard avisé sur le football. Alors, lorsqu'il parle ballon rond, on l'écoute. Surtout quand il le fait à la veille du Clasico entre le Real Madrid et Barcelone (18h00). Ce vendredi, le Mister se confie longuement dans les colonnes de L'Equipe. Et il évoque tous les sujets chauds du moment : Cristiano Ronaldo, Karim Benzema, Zlatan Ibrahimovic, son Real ou encore son métier d'entraîneur. Mais, avec Ancelotti, le PSG n'est jamais bien loin. L'Italien est donc revenu sur son passage dans la capitale qui n'a duré qu'un an et demi, entre janvier 2012 et juin 2013. Un départ motivé tant par le souhait de rejoindre le Real que de quitter le PSG.

Ancelotti avait récemment dévoilé le jour où il avait décidé de quitter Paris. "Je me rappelle encore parfaitement du jour où je leur ai annoncé mes intentions : c’était le 1er mars 2013, faisait-il savoir dans So Foot. Je n’étais pas convaincu que le travail qu’on faisait était correct. En plus, je ne me sentais pas vraiment à l’aise avec mes dirigeants". Ce vendredi, il détaille davantage le timing et les raisons de son divorce : "Après notre défaite contre Nice (0-1), trois jours avant le dernier match de groupe en Ligue des champions contre Porto, le club a pensé à changer d'entraîneur. Son erreur a été de le dire à l'entraîneur. Tu ne peux pas dire à un entraîneur : 'Si tu ne gagnes pas, tu pars'".

Pour l'Italien, cet épisode fut le signe que "le club (avait) un peu perdu la vision du projet" qu'on lui avait présenté à son arrivée. "Je connais le milieu, je connais le métier, je sais que si le travail est mal fait, je serai remercié. C'est normal. Mais il y a le fond et la forme, regrette-t-il. Là, le club a cassé notre relation. J'ai commencé à penser que ce n'était pas le projet qui intéressait le club, mais les résultats à court terme." Ancelotti a donc préféré faire ses valises, d'autant que la rumeur José Mourinho devenait un peu trop présente au Parc des Princes. "Peut-être que Mourinho a été contacté avant moi, et après moi, surtout. Et je pense aussi pendant", ironise-t-il.

"Aucun autre match ne peut rivaliser. Mais ce n'est pas un match décisif non plus. Quand vous pensez que, la saison passée, on a perdu ces deux rencontres et qu'on a gagné la Ligue des champions. Disons que si l'on doit perdre un Clasico et gagner de nouveau la Ligue des champions, je suis d'accord". Ancelotti a-t-il déjà fait une croix sur la Liga alors que le Real possède quatre points de retard sur le Barça ?

"Ibra est le deuxième ! (Il sourit) En vérité, c'est difficile d'établir un classement. J'ai entraîné des joueurs fantastiques : Zidane, (Paolo) Maldini, Pirlo. Mais Cristiano est très efficace. Il est bon du pied droit, du gauche, de la tête. Ibra est plus instinctif, il peut, peut-être, s'énerver plus facilement." Zlatan moins bon que CR7, ça peut "peut-être" l'énerver en effet...

"Pour un attaquant, ce n'est pas facile d'être altruiste, car il vit pour le but. Mais Ibra a montré qu'il aimait aussi être passeur. Combien de buts Matuidi a-t-il marqué grâce à Ibra ?" Ibrahimovic trop perso, une fausse idée pour le coach italien.

"Au regard des caractéristiques de Ronaldo et Bale, il n'y a pas meilleur que Karim pour les compléter. C'est difficile de remplacer Karim au regard du jeu qu'il produit ici. On peut trouver un avant-centre plus efficace que lui, mais il n'aidera pas l'équipe comme Karim l'aide. Il a une qualité dos au but que les autres n'ont pas. Il est unique. Je pense que Karim pourrait même être milieu de terrain offensif, numéro 10. " Tant qu'Ancelotti sera au Real, on peut ranger au placard les rumeurs de transfert de Benzema.

"Moi, la critique, je la vis bien. En même temps, si je ne la vis pas bien, ici, je suis mort". A Madrid, Ancelotti a changé de monde par rapport à ses années parisiennes.

Au cours de l'entretien, Carlo Ancetotti se lance dans une longue explication tactique. Il détaille le plan qu'il avait mis en place pour la finale de la Coupe du Roi face au Barça la saison passée (2-1). Un document d'une vingtaine de pages qu'il avait alors exposé à ses joueurs avant la rencontre. Mais il ne s'attendait pas forcément à ce qu'ils retiennent tout : "Si les joueurs font 30% de tout ce que vous avez expliqué, vous devez être content".

L'interview de Carlo Ancelotti est à lire en intégralité en pages 2 et 3 du quotidien L'Equipe dans son édition du 24 octobre.