Liga (24e journée) - Elche-Real Madrid : Varane n’a jamais été aussi contesté au Real

Raphaël Varane a atteint mercredi un palier dans sa carrière madrilène. Lors de la victoire des Merengue sur le terrain de Schalke 04 en Ligue des champions (0-2), le défenseur français a disputé son centième match avec le Real toutes compétitions confondues. Son total de matches au sein de la Casa Blanca, Varane devrait le porter à 101 dès dimanche à l’occasion du déplacement à Elche en Liga (21h00), Sergio Ramos étant toujours sur le flanc en raison d’une blessure à une cuisse.

Une précocité impressionnante pour un joueur de 21 ans, qui a déjà gagné tout ce qui était possible avec son club (Liga, Coupe du Roi, Supercoupe d’Espagne, Ligue des champions, Mondial des clubs). Mais les dernières semaines ont laissé une impression mitigée pour l’international français (13 sélections), loin d’être aussi souverain qu’à l’accoutumée. Au retour d’une Coupe du monde réussie avec les Bleus, tant individuellement que collectivement, Varane s’attendait certainement à vivre une autre saison avec le Real Madrid. Celle de l’affirmation dans le onze de départ et de la confirmation de son immense potentiel.

Sauf que son statut n’a pas vraiment changé durant l’été. Barré par Sergio Ramos et Pepe, il reste le troisième défenseur dans la hiérarchie (29 apparitions, 21 titularisations). Celui qui porte le numéro 2, avec son club comme en sélection, a même laissé filer l’opportunité de bouleverser l'ordre établi ces dernières semaines. Associé à Nacho en défense centrale, lorsque les deux titulaires du poste étaient à l’infirmerie début février, il a coulé, comme ses partenaires, lors du derby madrilène à Vicente-Calderon contre l’Atlético (4-0). Il a surtout affiché récemment une fébrilité inhabituelle, comme s’il n’était pas encore prêt à assumer les responsabilités d’un patron en l’absence des deux vétérans de la défense.

La presse espagnole l’a ressenti ainsi : Varane n’a pas encore les épaules pour vivre sans Ramos ou Pepe à ses côtés, même s’il prouve souvent l’inverse avec les Bleus. Pour la première fois, les journalistes madrilènes, qui lui ont toujours fait les yeux doux depuis son arrivée au club à l’été 2011, l’ont sévèrement remis en cause cette semaine. Dans son édition de samedi, Marca parle de son duel avec Mario Mandzukic comme celui d’"un géant avec un pygmée". Vous aurez deviné comment se répartissent les rôles. L’état de grâce est terminé et sa prestation qualifiée contre Schalke 04 n’a pas vraiment rassuré les observateurs. Marca l’a même trouvé "pas très serein" sur la pelouse de Gelsenkirchen. Une appréciation sévère au vu de la qualité de sa prestation, mais qui montre à quel point les médias se montrent intransigeants avec lui.

Tous ces facteurs qui contribuent à la frustration de Varane. Ce dernier aspire à davantage de temps de jeu et demandera à voir ailleurs s’il n’obtient pas gain de cause. Les clubs intéressés ne manqueront pas (Chelsea s’est déjà positionné), surtout qu’ils ont bien compris que l’horizon n’est pas près de se dégager au Real. Sous contrat jusqu’en 2016, Pepe est plus proche de la prolongation que d’un départ, Carlo Ancelotti louant à l’envi les qualités du Portugais, sans vraiment donner le change au Français. Autre motif d’inquiétude pour Varane, le Real serait de plus en plus chaud sur le dossier Mats Hummels, sur le départ du Borussia Dortmund en fin de saison. Le même qui l’avait battu dans les airs en quart de finale de la Coupe du monde et l’avait renvoyé à ses études. Ce serait cruel que ce soit aussi lui qui le pousse vers la sortie à Madrid.