Ligue 1 - Les cinq dangers qui guettent l'OL

Après son départ complètement manqué, l'Olympique Lyonnais a dû mettre les bouchées doubles pour remonter au classement. Ce qui a été fait plus vite que les dirigeants ne l'espéraient. Pour rappel, début septembre, alors que l'OL était 16e et restait sur trois défaites d'affilée, Jean-Michel Aulas tablait sur un retour "dans le premier quart du classement" d'ici Noël. Objectif atteint dès la dixième journée. Mieux, depuis la onzième journée, l'équipe d'Hubert Fournier n'a pas quitté la troisième marche du podium. Excepté l'énorme faux-pas à Saint-Etienne (3-0), les Lyonnais ont été impressionnants de concentration et de régularité.

Ce qui peut logiquement faire craindre une certaine usure à l'approche de la trêve hivernale, comme le concède Hubert Fournier : "On a la tête dans le guidon depuis le mois de septembre car on a été contraints de nous mobiliser afin de retrouver une place plus conforme à nos ambitions. C'est vrai que cela a pompé pas mal d'énergie." Mais, au final, l'entraîneur n'a pas décelé de véritables motifs d'inquiétudes : "Le plus embêtant serait de croire que le plus dur a été fait… mais je n’ai pas constaté de signes annonciateurs d’un tel état d’esprit." Jean-Michel Aulas s'était d'ailleurs chargé dès l'après-match à Annecy de rappeler à ses joueurs l'importance de bien négocier les deux derniers matchs de la phase aller, ce vendredi devant Caen et le dimanche 21 à Bordeaux.

Le quotidien régional Le Progrès le résumait cette semaine : "Hubert Fournier doit prier pour qu'il ne prenne pas à son tour un ticket à l'infirmerie". Car le Guadeloupéen – auteur de 13 buts, 4 passes et 2 actions décisives – pèse dans 60% des buts de l'OL en Ligue 1. Bien qu'effarante, la statistique n'inquiète pas Fournier. Au contraire même : "Comme tous les entraîneurs, il y a une forme de dépendance à ses bons joueurs. Demandez à Carlo Ancelotti s'il est dépendant de Cristiano Ronaldo et de Karim Benzema, il ne pourra pas dire le contraire!" Une réflexion du coach rhodanien qui intègre aussi ici Nabil Fékir, auteur de 6 buts et de 2 passes décisives.

Organisée du 17 janvier au 8 février, la prochaine CAN va déplumer l'OL : Bedimo, Njie, Koné et Yattara sont sûrs d'y participer, Zeffane a de solides chances d'être retenu et qui sait si Ghezzal ne va pas finir lui aussi par décrocher son ticket pour la Guinée Equatoriale? Sans oublier que Benzia, Fékir et Umtiti restent convoités, par l'Algérie pour les deux attaquants, par le Cameroun pour le défenseur, même si les chances de les voir céder à ces sirènes restent infimes.
En tout état de cause, l'OL devra se passer pendant un mois de son latéral gauche titulaire, de son troisième défenseur central et de deux attaquants régulièrement utilisés, au moins comme jokers. Pendant cette période, les possibilités de rotation seront réduites à peau de chagrin pour Hubert Fournier, ce qui pourra fragiliser l'OL en cas de blessures.

Jean-Michel Aulas a beau avoir fermé "à triple tour" la porte aux départs cet hiver, bon nombre de joueurs lyonnais risquent d'être sollicités, dont Gourcuff qui sera libre à partir du 1er janvier de s'engager où il le souhaite en vue du prochain exercice. Auteurs d'une première partie de saison remarquables, Lacazette et Fékir seront certainement sondés, au moins en prévision du prochain mercato estival. Bref, de quoi déstabiliser plus d'un vestiaire…

Ce n'est pas l'argument le plus rationnel, on vous l'accorde. Pourtant, l'Olympique Lyonnais va avoir du mal à continuer à être aussi performant à domicile qu'il ne l'est depuis trois mois : Lyon reste sur sept succès d'affilée à Gerland, du jamais vu depuis 2006 soit l'époque du grand OL. Autre statistique étonnante : cette saison, l'équipe d'Hubert Fournier a déjà gagné autant de matchs de L1 sur son terrain que celle de Rémi Garde sur l'ensemble du précédent championnat (8) : "Je ne connaissais pas la statistique, elle est probante, réagit Hubert Fournier. Mais il ne faut pas s'appuyer là-dessus, il faut avoir à cœur de continuer." Si les victoires de l'OL ces derniers mois à domicile ont rarement prêté à discussion, il n'empêche que les succès devant Marseille (1-0) et Reims (2-1) ont été marqués du sceau de la réussite. Celle-ci accompagnera-t-elle toute la saison les Gones dans leur antre?