Ligue 1 - PSG : Zlatan Ibrahimovic est un monstre mais, à 33 ans, son corps lui pose problème

Personne ne peut le contester, Zlatan Ibrahimovic est le joueur qui, plus que tout autre, a permis au Paris Saint-Germain de changer de dimension. De cette ère QSI, le Suédois restera un homme à part. Malgré  Thiago Silva, David Luiz, Edinson Cavani, Ezequiel Lavezzi et tous les autres, Ibrahimovic, aussi bien en tant que joueur que par la nature de son personnage, apparait comme une figure hors normes. C'est le cas depuis plus de deux ans maintenant. La question, fut-elle blasphématoire, est de savoir si cela peut durer. Car depuis maintenant six mois, certaines interrogations planent sur la statue parisienne. Plus encore depuis cet automne.

Ce n'est évidemment pas une question de rendement. Zlatan reste Zlatan. Quand il joue. Le problème, c'est que l'attaquant scandinave joue moins depuis un semestre. Beaucoup moins régulièrement, même. Entre le début du mois d'avril et ce début de mois novembre, l'ancien Milanais a connu trois blessures, dont deux l'ont éloigné des terrains pour une durée significative. C'est beaucoup, en si peu de temps. Surtout si l'on tient compte de la coupure estivale. En réalité, c'est plutôt sur quatre mois que sur six qu'Ibra a connu ces pépins. Et encore, lui n'a pas disputé la Coupe du monde, qui sollicite grandement les organismes.

Dans la carrière parisienne de Zlatan Ibrahimovic, il y a clairement un avant et un après 2 avril 2014. Ce soir-là, face à Chelsea, sa blessure à la cuisse a marqué une rupture. Il a ensuite été absent plus d'un mois. Après une nouvelle alerte en août, sa blessure au talon gauche, début septembre, l'a à nouveau obligé à un repos forcé qui s'éternise durant sept semaines. Or, de son arrivée en juillet 2012 à la fin du mois de mars 2014, sur les 69 matches de Ligue 1 couvrant cette période, Ibra en avait raté seulement 5, dont 3 pour cause de suspension et seulement 2, donc, pour blessure. Depuis, il a manqué 11 des 19 journées de championnat à cheval sur les deux saisons. Et ces 11 absences sont, cette fois, toutes dues à des blessures. Sans exception.

Dans un cas comme dans l'autre, il ne s'agit pas de blessure particulièrement grave. On ne parle pas d'une fracture ou de ligaments croisés du genou. Mais ces alertes successives interpellent, d'autant qu'avant d'arriver à Paris, Ibrahimovic était traditionnellement assez peu soumis aux blessures. Mais voilà, il vient de fêter ses 33 ans le 3 octobre dernier. Il est au top depuis le début du XXIe siècle et affiche quelques heures de vol au compteur avec environ 700 matches dans sa carrière professionnelle. Le PSG a prouvé dernièrement, notamment face au FC Barcelone, qu'il était capable de rivaliser avec les meilleurs sans sa star nordique. Pour quelques matches, au moins. Mais sur la durée, on imagine assez mal les très hautes ambitions de l'actionnaire qatari se marier avec des blessures à répétition de Zlatan Ibrahimovic.

Sur les six derniers mois, le Suédois a probablement raté les deux matches les plus importants du PSG au cours de cette période, voire de l'année 2014 : le quart de finale retour à Chelsea et le match face au Barça, auquel on pourrait ajouter la finale de la Coupe de la Ligue contre Lyon. Paris n'a pas envie que ça continue. Si le PSG veut que sa mégastar, qui est aussi la plus âgée parmi sa quinzaine d'éléments majeurs, ne connaisse pas trop de sautes de tension au plan physique, il devra la ménager. Ce qui n'a pas été fait dans le cas de sa dernière blessure. Ibra a admis s'être blessé au talon lors du déplacement à Rennes, le 13 septembre. Or il a joué ce match dans son intégralité, avant d'enchainer avec le déplacement à Amsterdam en Ligue des champions et la rencontre au Parc contre Lyon. Là encore, deux matches au cours desquels il est resté sur le pré jusqu'au bout.

On le sait, Zlatan Ibrahimovic n'aime ni sortir ni se reposer. "Si je l'écoutais, Ibra jouerait tous les matches et en plus il les jouerait tous en entier", avait expliqué en décembre 2013 Laurent Blanc, en plaisantant à moitié, quand on lui demandait si sa vedette soufflerait face à la lanterne rouge d'alors, Sochaux. Alors qu'il entame sa deuxième centaine de matches sous le maillot parisien, Ibrahimovic pourrait ne plus avoir le choix. Les voyants rouges commencent à clignoter sur son corps. Ce n'est jamais bon signe. Pour que Zlatan reste Zlatan, il devra probablement se ménager davantage. Etre précautionneux. Laurent Blanc ne pourra pas ne pas en tenir compte. Ibra est une pierre trop précieuse pour risquer de la casser.