Bordeaux prêt à conclure

Petit à petit, l'effervescence gagne les bords de la Garonne. Bordeaux la bourgeoise, discrète au possible, est prête à exploser. A fêter ses héros, ceux-là mêmes qui sont en position idéale pour mettre fin à l'interminable domination lyonnaise. Une victoire face au Monaco de Ricardo avec une bonne surprise du côté de Nancy ou même un nul coïncidant avec une défaite de l'Olympique de Marseille ouvriraient les portes du paradis à l'équipe de Laurent Blanc.

Devant une telle opportunité, certains ressentent parfois "la peur de gagner" ou jouent "petit bras". Mais certainement pas Bordeaux et son milieu de terrain Alou Diarra. Champion de France en 2007 avec Lyon, l'international français a une chance de garnir son palmarès d'un autre titre national. Pour lui, cette perspective est tout sauf effrayante : "Avoir ce titre et être la première équipe à succéder à Lyon et ses sept titres de champion, ce serait vraiment exceptionnel", assure-t-il. Avant d'ajouter : "C'est que du bonus pour nous, on est en train de réaliser une série incroyable, on ne va pas se mettre de pression particulière. On a tout à gagner dans cette histoire, on a un match formidable à jouer devant notre public contre Monaco. On n'a rien à changer dans notre préparation, il faut l'aborder comme on a abordé les dernières rencontres, sereinement et en étant sûrs de notre force."

Sûrs de leur force, les Bordelais le sont. Assurément. Une victoire en Coupe de la Ligue le 25 avril dernier face à Vannes (4-0), neuf victoires d'affilée en championnat, dont quelques-unes arrachées à l'orgueil et à la grinta (Rennes, Valenciennes, Le Mans), le leader du Championnat de France est sur une autre planète. Certains parleront de réussite du champion. Alou Diarra a d'autres explications : "Le jeu, l'envie de se faire plaisir, la sérénité qui règne dans ce club, la bonne ambiance, la qualité des joueurs aussi. Il y a énormément de qualités dans ce groupe. Aujourd'hui, on le constate, on est reconnus. Maintenant, on sera plus reconnus quand on aura ce titre."

Alou Diarra n'emploie même plus le conditionnel. Le discours et l'approche ont bien changé. La défaite de Marseille face à Lyon (1-3), la prise de pouvoir des Girondins et leurs trois points d'avance sont autant de certitudes avant d'aborder le court sprint final qui leur est proposé. Ce sprint, Laurent Blanc y a déjà pris part la saison dernière. Mais aussi en tant que joueur. Avec Auxerre (1996), Manchester United (2003), il avait franchi la ligne en tête. Avec l'OM (1999), il avait laissé les honneurs et les lauriers à... Bordeaux.

Compte tenu de son expérience, le "Président" devrait avoir deux ou trois bons conseils à distiller à ses joueurs. Alou Diarra en est évidemment persuadé. Depuis son arrivée, Blanc a tout changé et, sans lui, les Marine et Blanc n'en seraient sans doute pas là : "Cela fait un an et demi que l'on travaille ensemble et que l'on vit très bien ensemble, explique l'ancien Lyonnais. Il y a que des choses positives, son expérience aussi. Il a vraiment l'expérience du très haut niveau, il sait gérer les moments forts et les moments faibles d'une saison. Chaque joueur a progressé, la confiance qu'il nous a accordée, la philosophie de jeu qu'il a ancrée, pour nous c'est bénéfique. C'est un plaisir de vivre, d'apprendre à ses côtés". Et de gagner.