Les Verts à l’envers

Classement : 17e avec 40 points
Meilleur buteur : Gomis (10)
Meilleur passeur : Payet (6)
Buts marqués : 40 (1.05 /match)
Buts encaissés : 56 (1.47 /match)
Différence de buts : -16
Coupe de France : 16e de finale
Coupe de la Ligue : 16e de finale

. LA SAISON

Saint-Etienne est passé tout près de la correctionnelle. Au départ les ambitions étaient alléchantes : un top 5 conformément à un budget en hausse (le cinquième de L1). A l'arrivée, les Verts ont dû attendre l'ultime journée pour sauver leur peau parmi l'élite. Une saison cauchemardesque aux facteurs multiples. Car une équipe ne perd pas vingt matches lors d'une saison par hasard. Le départ tardif de Feindouno, la cascade de blessures (Landrin, Perrin, Matuidi etc.), les clans au sein du vestiaire, la présidence bicéphale et ses contradictions, les choix hasardeux de Roussey puis Perrin, un collectif tendre et en manque d'expérience, une Coupe de l'UEFA qui mobilise les énergies : la liste est longue pour tenter de comprendre comment l'ASSE en est arrivée là. Si le pire a été évité, une saison aussi délicate risque de laisser des traces.

A quatre journées du terme, Saint-Etienne est avant-dernier avant un déplacement crucial sur la pelouse de la lanterne rouge, Le Havre. Tout autre résultat qu'une victoire plongerait le club dans une crise sans doute fatale. Si les Verts ouvrent le score, deux erreurs défensives, dont ils ont le secret, remettent à flot les Normands. A la mi-temps, l'ASSE a un pied en L2. Le revirement de situation en seconde période sera spectaculaire. Mais alors que Saint-Etienne a repris les devants (2-3), Diallo est seul aux six mètres. Sa frappe trop enlevée scelle les espoirs du Havre. Saint-Etienne sort de la zone rouge. Un maintien tient parfois à peu de choses…

L'effectif de Saint-Etienne regorge d'individualités au talent certain. Le plus doué d'entre tous est dans doute Blaise Matuidi qui semble encore avoir franchi un cap cette année. Promu capitaine en l'absence de Loïc Perrin, l'ancien Troyen a rayonné sur l'entrejeu stéphanois en vrai patron. Son absence en fin de saison a incontestablement pesé. Efficace dans la récupération, précis dans la relance et même décisif dans le dernier geste, Matuidi a atteint un niveau tel que son futur ne semble plus s'écrire au sein de l'Hexagone. Arsenal avait proposé une transaction de l'ordre de 10 millions d'euros la saison dernière, en vain. Cet été, les dirigeants stéphanois devraient laisser filer leur milieu de terrain qui laissera un trou béant dans le collectif ligérien.

Le symbole de la pénible saison des Verts. Au sortir d'un exercice abouti (16 buts) et d'une sélection pour le dernier Euro, Gomis se devait de confirmer son nouveau statut en portant son club formateur sur les cimes du championnat. Il n'en fut rien. Emprunté, maladroit, l'attaquant des Verts a traîné sa misère tout au long de la saison. Les supporters ont décidé d'en faire le bouc-émissaire du chemin de croix stéphanois. Si ses statistiques (10 buts en L1 notamment) restent correctes, les Verts attendaient plus de leur principal atout offensif. Alain Perrin tranche en fin de saison en le plaçant régulièrement sur le banc de touche. Un exercice à oublier donc pour "Bafé" avant de se relancer dans le Forez ou plus sûrement en Angleterre.

Le futur des Verts doit se construire autour de joueurs à forts potentiels qui devraient rester (Payet, Machado), de tauliers qui ont su répondre présent en fin de saison (Ilan) et de jeunes pousses prometteuses (Benalouane, Rivière, Andreu). Saint-Etienne devra faire face aux départs de ses joueurs les plus courtisés (Gomis, Dabo, Matuidi) en essayant de compenser par le recrutement de joueurs d'expérience (Jérôme Leroy ?) pour insuffler du caractère à un collectif qui en manque cruellement. Alain Perrin devrait rester. Quid de la présidence à deux têtes qui a étalé ses limites tout au long de la saison en jouant parfois sur des partitions dissemblables ? Quoi qu'il en soit, le coach des Verts a d'ores et déjà annoncé que Saint-Etienne doit retrouver son rang d'européen en puissance. A condition de tirer les leçons de la saison écoulée.