Nantes respire

Un grand ouf de soulagement. Incapables de décrocher la moindre victoire au cours des neuf journées précédentes, défaits lors des trois dernières sans jamais réussir à trouver le chemin des filets, les Nantais, conscients d'avoir largement épuisé leur quota de jokers, ont trouvé les ressources morales et physiques pour décrocher les trois points face à Nice. Un succès qui permet aux hommes du président Kita de sortir la tête de l'eau et de se relancer dans la course au maintien.

"La victoire sinon rien"... Le message d'Elie Baup était clair. Alors que le plus souvent, les formations concernées par la relégation s'efforcent avant tout de ne pas perdre en présentant une défense renforcée, le technicien nantais n'a pas hésité à aller à contre-pied, en alignant une équipe à vocation offensive. Il a su trouver les mots pour convaincre ses troupes d'évoluer sans la moindre retenue. Disposés en 4-2-3-1, les Canaris n'ont ainsi pas fait le moindre complexe. Immédiatement dans le bon tempo, les pensionnaires du Stade de la Beaujoire, pourtant transparents au cours de leurs dernières sorties, ont fait preuve tout au long du match d'un état d'esprit exemplaire, exerçant un pressing très haut et en se montrant très agressifs dans les duels.

Ecartés de la course aux places européennes, d'ores et déjà assurés de conserver leur place parmi l'élite, les Aiglons, très peu concernés par le match, sont passés totalement au travers. Dépassés dans l'attaque du ballon, limitant les efforts à une portion congrue, les troupes de Frédéric Antonetti ne se sont jamais donné les moyens de résister aux déferlantes adverses et ont offert le bâton pour se faire battre. Un cadeau que les Canaris ont saisi à bras le corps.

Alors qu'en défense, Pierre a parfaitement maitrisé Rémy, les Canaris ont certainement rendu leur meilleure copie de la saison sur le front de l'attaque. Engagement, pressing, agressivité et jeu à une touche de balle... En s'appuyant sur ces quatre fondamentaux, dans le sillage de Bagayoko, inarrêtable sur son coté droit, et de la doublette De Freitas-Da Rocha, impeccable à la mène, les Nantais ont pris les Niçois à la gorge pour ne plus jamais les lâcher et se sont procurés une avalanche d'occasions franches, profitant pleinement de l'apathie adverse. Capoue (1e, 15e), Vainqueur (12e) et Da Rocha (13e) ont ainsi été tout près de trouver la faille avant que Bekamenga ne libère les travées de la Beaujoire (19e, 1-0).

Souvent incapables depuis le début de la saison de conserver leur niveau de jeu tout au long du match, les hommes de Baup ont su cette fois trouver les ressources physiques pour ne jamais relâcher leur emprise. Profitant à plein de l'expulsion de Cid (56e), les Canaris ont aisément repoussé les quelques rares velléités offensives azuréennes et profité des espaces libérés en milieu en de terrain pour mettre constamment la pression devant la cage d'Ospina. Centres, frappes lointaines... Les Canaris ont tout tenté et c'est finalement une action qui sentait bon feu le fameux jeu à la nantaise qui a permis à Bagayoko de sceller logiquement et définitivement le sort de la rencontre (90e, 2-0). Forts de ce succès, les Canaris, désormais 16e avec deux points d'avance sur le zone de relégation, retrouvent de l'air.

"Je ne répondrai pas aux questions, je vais simplement dire que Nantes méritait sa victoire, quant à la prestation de mon équipe il y a des soirs où il vaut mieux se taire..."