On a retrouvé Gignac

Perdu dans la Ville Rose, André-Pierre Gignac aura finalement mis une saison pour retrouver son chemin. Une saison pour reprendre une progression que certains, notamment un certain Raymond Domenech, imaginaient fulgurante, mais qui aura connu un sérieux coup d'arrêt. Aujourd'hui, André-Pierre Gignac est reparti de plus belle et fait la pluie et le beau temps sur le front de l'attaque toulousaine. Auteur de 4 réalisations en sept matches disputés, le buteur a déjà fait mieux que la saison dernière (3 buts). Une saison noire que le principal intéressé souhaite oublier.

"Il faut chasser la saison dernière, qui a été blanche. Cela arrive dans une carrière mais il faut savoir rebondir", assume-t-il dans les colonnes de la Dépêche du Midi. Pour réussir ce tour de force, Gignac a dû se montrer patient et, surtout, digérer de n'avoir été recruté que pour jouer les doublures de l'encombrant et talentueux Johan Elmander. "J'ai vite su que je ne serais qu'une doublure. Johan Elmander était clairement devant moi." Elie Baup ne lui a jamais réellement accordé sa confiance. Une déception. Mais l'ancien entraîneur du TFC, aujourd'hui à Nantes, n'est pas le seul responsable. Gignac en convient bien volontiers. "Je n'ai pas su profiter des rares occasions où j'ai pu jouer." Honnête, "Dédé" reconnait également qu'il n'a pas été assez fort psychologiquement : "J'ai lâché mentalement, dans le comportement aussi."

Si cette expérience négative a permis à André-Pierre Gignac de se remettre en question, elle a également offert à l'homme la possibilité de mûrir. Gignac le fanfaron a laissé place à un footballeur plus réfléchi. A 22 ans, celui qui était convoité par le Racing Club de Lens à l'intersaison est désormais conscient d'une chose essentielle : rien n'est jamais acquis. Même après un début de saison réussi. "Je ne m'enflamme pas. J'ai vu ce que ça faisait la saison dernière et j'ai pris du recul par rapport à ça." Chat échaudé craint l'eau froide.

Finalement, André-Pierre Gignac est à l'image de son environnement. Gignac a traversé une saison noire en 2007/2008. Toulouse aussi. Passé des portes de la Ligue des Champions à celle d'une relégation en Ligue 2, le TFC est revenu aux fondamentaux. Elie Baup a laissé la place à Alain Casanova et les Violets écrivent une nouvelle histoire. On ne sait pas si elle finira bien. Mais elle a commencé de la meilleure des manières puisque Toulouse est deuxième de Ligue 1, à cinq longueurs de Lyon. Et André-Pierre Gignac sait en partie pourquoi. "Cela fait un petit peu cliché, mais il y a vraiment un très bon état d'esprit dans le groupe, analyse-t-il sur le site du club. La vérité, c'est que ça se passe super bien dans le vestiaire, on vit super bien au jour le jour donc à partir de là, c'est un petit plus facile sur le terrain. La saison dernière, on était plus une équipe d'individualités par rapport à des joueurs comme Achille (Emana) ou Johan (Elmander) qui pouvaient faire la différence à tout moment." Toulouse a changé. Et ne s'en porte pas plus mal.