Paris a mal fini

Classement: 6e
Meilleur buteur: Guillaume Hoarau (17 buts)
Meilleur passeur: Stéphane Sessègnon et Jérôme Rothen (7 passes décisives)
Buts marqués: 49 (1,29/match)
Buts encaissés: 38 (1/match)
Différence: +11
Coupe de France: 8e de finale
Coupe de la Ligue: Demi-finale

Le PSG a longtemps donné l'impression de passer d'un extrême à l'autre. Après avoir assuré son maintien à la dernière journée de la saison 2007/08, grâce à une victoire à Sochaux (1-2), le club de la capitale est reparti vers les hauteurs du classement cette année. Les craintes étaient pourtant de mises après deux ans difficiles et l'arrivée à la présidence de Charles Villeneuve, un novice dans le monde du football. Mais Paul Le Guen a su tirer le meilleur parti d'un effectif limité, mais renforcé par la jeunesse et le talent de Guillaume Hoarau et Stéphane Sessègnon, ainsi que l'expérience de Claude Makelele et de Ludovic Giuly. Paris s'est ainsi installé dans le haut du tableau pour ne plus jamais le quitter, tout en réalisant des parcours respectables dans les différentes coupes, à l'exception d'une élimination surprise à Rodez (3-1 a.p.) en 8e de finale de la Coupe de France. Le départ de Villeneuve en février n'a pas entamé un groupe encore en course pour une qualification en Ligue des Champions en avril. Mais celui de Le Guen, annoncé début mai, a coïncidé avec le déclin parisien. Le PSG ne remporte qu'un seul de ses six derniers matches et voit l'Europa League lui filer sous le nez pour un but. Du coup, l'impression de gâchis prédomine au terme d'une saison où le club est quand même reparti de l'avant.

Il y en a beaucoup, car le PSG a pris un malin plaisir à manquer la majeure partie de ses grands rendez-vous de la saison. Mais le plus symbolique restera le PSG-Marseille du 15 mars. Face à une équipe phocéenne en difficulté, les hommes de Paul Le Guen ont l'occasion de prendre la tête du classement. Après la défaite à domicile de Lyon devant Auxerre (0-2) quelques heures plus tôt, les Parisiens ont besoin d'une victoire face au rival de toujours pour trôner sur la Ligue 1. L'occasion est trop belle pour ne pas la manquer. Heureux de rejoindre les vestiaires sur un score de parité (1-1) à la pause, après une première période dominée par l'OM, les coéquipiers de Claude Makelele craquent en deuxième période. Zoumana Camara est expulsé pour avoir taclé Boudewijn Zenden en position de dernier défenseur, Marseille marque un but chanceux sur le coup franc qui suit et Lorik Cana scelle le succès des Phocéens quelques minutes plus tard. L'absence de Stéphane Sessègnon, suspendu, se fait autant sentir que la semaine suivante lors de la débâcle toulousaine (4-1). Et Paris laisse filer Bordeaux et l'OM après avoir rêvé de se mêler à la course au titre.

Débarqué à Paris l'été dernier tout auréolé de son titre de meilleur buteur de Ligue 2 avec Le Havre, Guillaume Hoarau n'a pas tardé à s'adapter aux exigences de l'élite. Le Réunionnais s'est même imposé comme un élément indispensable au PSG dès sa première saison au club. Son jeu de tête, son efficacité et son travail défensif en ont fait un pion essentiel du dispositif mis en place par Paul Le Guen, et l'ancien Havrais a joué un rôle majeur dans la progression affichée par le club de la capitale cette saison. Elu meilleur joueur de L1 en octobre, Hoarau intègre même l'équipe de France en mars pour la double confrontation face à la Lituanie. Malgré une blessure en fin de saison, il termine quand même à la deuxième place du classement des buteurs du championnat avec 17 réalisations. Recruté pour seulement 500 000 euros, le Réunionnais représente certainement le meilleur rapport qualité-prix parmi les transferts effectués en Ligue 1 la saison passée. Reste à savoir si Paris saura trouver les arguments pour que le joueur de 25 ans reste dans l'Hexagone. Car sa réputation a déjà dépassé les frontières.

Il a eu le mérite de réussir un bon mois de mai, au moment où son équipe sombrait. A part ça, Mateja Kezman restera comme l'un des plus gros flops de la Ligue 1 2008/09. Prêté par Fenerbahçe avec une option d'achat de 4 millions d'euros à lever automatiquement en cas de maintien du PSG, le Serbe n'est jamais entré dans les plans de Paul Le Guen jusqu'à la blessure de Guillaume Hoarau en fin de saison. L'entraineur parisien avait d'ailleurs prévenu qu'il ne comptait pas vraiment sur la venue de ce joueur au moment de son recrutement, car sa préférence allait au Rennais Jimmy Briand. Kezman a donc dû se contenter de bouts de matches de championnat et des coupes pour obtenir quelques rares titularisations. Remplacé à l'heure de jeu face à Bordeaux, en demi-finale de la Coupe de la Ligue (0-3), l'ancien joueur de Chelsea jette son maillot sur la pelouse avant de sortir du terrain. Ce qui lui coûte 15 jours de mise à pied et les foudres du public du Parc des Princes. On croit alors que son avenir est bouché à Paris, mais "Batman" revient en fin de saison, après l'annonce du départ de Le Guen, et marque au Mans et à Valenciennes. Au total, il a quand même inscrit sept buts en 30 matches, dont une grosse moitié comme remplaçant. Honorable, mais insuffisant compte tenu de son CV.

Après avoir démarré la saison passée avec un nouveau président, Paris commencera la prochaine avec un nouvel entraîneur. Antoine Kombouaré aura la charge de bâtir une équipe capable de confirmer la montée en puissance enregistrée lors de la dernière année de l'ère Le Guen. Le technicien breton avait dû composer avec un effectif limité, son successeur devra le renforcer même si Paris, privé de Coupe d'Europe, aura un calendrier plus allégé. Mais la priorité de l'ancien coach de Valenciennes sera de conserver les joueurs clés de l'équipe, notamment Stéphane Sessègnon, et de recruter des joueurs au niveau des cadres qui vont probablement quitter la capitale (Mickaël Landreau et Jérôme Rothen). L'attaque parisienne, qui va certainement enregistrer l'arrivée du Sochalien Mevlüt Erding, promet d'être compétitive la saison prochaine. Reste à savoir ce qu'il en sera des autres secteurs de jeu. Et de la faculté de Kombouaré à s'adapter à un club aussi exposé que le PSG, où il faut toujours être sur ses gardes même quand tout semble aller bien. Paul Le Guen peut en témoigner.