Plus dure sera la chute

Cette fois, c'est sérieux. Dix-septième de Ligue 1, à un point du premier relégable, Nancy s'attend à une saison en forme de chemin de croix. Après avoir tutoyé la Ligue des Champions, les Lorrains craignent de rejoindre l'antichambre. La faute à une crise de croissance dans tout ce qu'elle comporte de plus classique : fuite des joueurs cadres (Puygrenier, Kim), incapacité à gérer un calendrier surchargé, un effet de surprise qui s'estompe. "Il faut se mettre dans la tête que nous, à Nancy, on joue le maintien ", martèle un Pablo Correa visiblement inquiet de la tournure pris par les évènements.

Certains joueurs réclament un sursaut rapide avant qu'il ne soit trop tard pour remonter la pente. "Il ne faut pas attendre le mois de janvier pour réagir. Il faut aussi arrêter de chercher des excuses. Nous sommes trop fébriles et nous avons perdu notre agressivité. Nous n'avons maintenant plus grand-chose à perdre ", a prévenu l'attaquant Moncef Zerka après la défaite 3-1 à Monaco mercredi. Un revers en Principauté, un de plus, le quatrième, alors que Nancy n'a remporté qu'une seule rencontre après onze journées. La défaite face à l'ASM a agi comme un déclic pour le coach uruguayen de l'ASNL.

Pablo Correa a haussé le ton pour réveiller ses joueurs. "Certains joueurs pensent qu'on joue bien. Mais pour moi, jouer mal, c'est perdre. Donc, on joue mal en ce moment. Quoi qu'il en soit je trouverai des solutions, même si cela passe par des choses différentes. Certains pensent qu'ils peuvent jouer parce qu'ils ont un acquis. Dans le football, les acquis, cela n'existe pas. Certains me déçoivent énormément en ce moment. Je vais trancher, même s'il faut venir à 12 ou 13." Le technicien lorrain d'appuyer là où ça fait mal : "Il va falloir recruter sans se précipiter. Je souhaitais un milieu et un attaquant. Mais aujourd'hui, quand je vois mon équipe, je me dis qu'on aurait besoin de plus."

Jusqu'ici les recrues n'ont pas donné satisfaction. Seul Ouaddou s'est imposé dans le onze, sans convaincre pour autant. Pour le reste, Julien Ferret ou Helder, pour ne citer qu'eux, brillent par leur absence, Jean Calvé par son inconstance. Et Correa, à la tête de Nancy depuis six saisons, un record en L1, tâtonne. Il a bien essayé de changer de tactique, se lançant même dans un schéma à trois défenseurs parfois efficace sur des bribes de matches en octobre. Mais, force est de constater, qu'il n'a pas encore trouvé la bonne formule. Face à Bordeaux, les Nancéiens n'affronteront pas l'adversaire le plus amène de les relancer. Et le prochain déplacement à Valenciennes pourrait sentir la poudre.