L'OM se relance

Rassuré, Didier Deschamps ? L'entraîneur marseillais peut l'être. Car samedi soir, l'OM est revenu de Nice avec une victoire précieuse (1-3), qui le ramène - au moins provisoirement - à un point du podium. Et qui lui insuffle une bonne dose de confiance. Les Phocéens en avaient bien besoin. En effaçant le revers concédé à Lens (1-0) il y a une semaine, ils ont préparé idéalement la réception du Real. Dans trois jours, Marseille jouera son avenir en Ligue des Champions. Pour terrasser l'ogre madrilène, les Olympiens puiseront sans doute dans ce premier succès à l'extérieur depuis le 17 octobre quelques certitudes. Certes, le coup de boule d'Onyekachi Apam sur Gabriel Heinze et l'expulsion du capitaine niçois juste avant la pause leur ont bien facilité la tâche.

Mais les coéquipiers de Mamadou Niang ont effectivement des motifs de satisfaction. Muet depuis deux mois, le buteur sénégalais a retrouvé le chemin des filets, en concluant un contre éclair (0-1, 19e). Une action d'école initiée par un Fabrice Abriel une nouvelle fois étincelant et relayée par un Lucho Gonzalez qui monte incontestablement en puissance. Buteur à Milan il y a dix jours, le stratège argentin justifie peu à peu les 18 millions d'euros déboursés cet été pour l'arracher à Porto. Sa passe laser a créé le décalage sur la septième réalisation de Niang. Sa subtile reprise de l'extérieur du pied, consécutive à un joli numéro de Valbuena sur le flanc droit, a permis à l'OM de forcer le verrou niçois (1-2, 77e).

Bien qu'en supériorité numérique, les Marseillais ont longtemps couru après ce deuxième but. Car entre-temps, les Aiglons avaient remis les compteurs à zéro, quand le très remuant Bagayoko avait servi Kafoumba Coulibaly. D'une superbe demi-volée croisée, le milieu de terrain ivoirien a donc trouvé le petit filet opposé de Steve Mandanda. Son premier but en Ligue 1 a donné quelques sueurs froides au banc marseillais. Car, si l'OM a logiquement monopolisé le cuir en seconde période (plus de 60% de possession), il a longtemps buté sur une défense niçoise solidaire et compacte. Une domination somme tout stérile, à peine masquée par l'âpreté des débats et les cinq cartons jaunes sortis par M. Jaffredo.

Tout juste entré en jeu, Baky Koné a pourtant donné au succès marseillais une ampleur discutable (1-3, 86e). Mais l'absence de Loïc Rémy, forfait à la dernière minute, et l'expulsion d'Apam ont été fatals à Nice. Pour la troisième saison consécutive, les Phocéens ramènent trois points du stade du Ray. Les Aiglons n'y avaient plus perdu depuis le 19 septembre, face à Monaco (1-3). A croire qu'ils n'aiment pas y recevoir leurs voisins.

"Après notre défaite à Lens, il était important de gagner. On a laissé déjà trop de points en route. Je ne sais pas si nous allons réussir à faire le plein en décembre, mais nous en avons l'envie. Je suis content de cette victoire dans un derby à l'extérieur même si tout n'a pas été parfait. C'est un peu plus de confiance avant d'affronter le Real. Mais il faudra être bien meilleur mardi."