Un parfum de Bordeaux

Une des grandes révélations de ce début de saison. Le FC Nantes, qui n'est plus à une mauvaise décision près, n'a pas su déceler le talent du jeune gardien camerounais. Tant mieux pour Valenciennes. Son début de saison fut pourtant délicat, comme lors de la défaite face au PSG (3e journée). Mais il a sorti quelques matches de très grande classe, notamment à Toulouse ou Saint-Etienne, où il a écoeuré les Verts à tout seul. Une vraie trouvaille. Il lui faut maintenant gagner en régularité pour s'installer définitivement comme un des meilleurs gardiens de L1.

Une valeur sûre, dans la droite ligne de ses deux premières saisons à Bordeaux. A un poste où aucune figure n'émerge de manière indiscutable, Mathieu Chalmé rafle la mise. Logiquement, car sur le flanc droit de la défense bordelaise, il est un métronome. Moins médiatisé que Gourcuff ou Chamakh, l'ancien Lillois ne fait pas de bruit et pas davantage de vagues, mais il est tout aussi précieux aux yeux de Laurent Blanc. Bordeaux ne s'y est pas trompé en prolongeant son contrat jusqu'en 2012.

Après une saison qui l'a vu devenir international, Adil Rami a vécu un été très agité. Le défenseur voulait absolument aller à Marseille, mais les dirigeants lillois, après avoir laissé partir Bastos, s'y sont opposés. Déçu, frustré, il a fini par laisser sa rancoeur aux vestiaires. Sur le terrain, Rami se montre aussi dominateur que la saison dernière. Regrette-t-il vraiment aujourd'hui de ne pas avoir quitté le Nord? Pas sûr. Il a six mois très excitants devant lui entre le championnat, la Ligue Europa et, peut-être, au bout, la Coupe du monde.

A Bordeaux depuis 18 ans, le défenseur de 27 ans a souvent été pénalisé par des blessures à répétition. "J'espère réaliser une bonne saison, ne pas me blesser car il y a longtemps que je n'ai pas effectué une année pleine. Je veux faire partie des cadres, réussir une saison pleine", confiait-il l'été dernier. Et le début de saison doit l'inciter à l'optimisme. Planus a déjà débuté 16 matches en 19 journées. Désormais associé à Mickaël Ciani après le départ de Souleymane Diawara à l'OM, il est devenu le patron de la meilleure défense du championnat (12 buts encaissés).

A 23 ans, il s'est imposé comme l'un des meilleurs à son poste. Franck Jurietti ou Diego Placente, arrivé il y a deux saisons mais relégué sur le banc, en ont fait les frais. Le jeune latéral gauche fait partie de bonnes surprises de Laurent Blanc qui l'a titularisé 17 fois. Son gabarit et sa pointe de vitesse lui ont valu de nombreuses comparaisons avec Bixente Lizarazu, un ancien de la maison girondine. Difficile à passer en défense, Trémoulinas s'est également illustré durant la première partie de saison par son potentiel offensif, délivrant 5 passes décisives à ses coéquipiers. Le Bordelais n'est peut-être plus très loin de l'équipe de France.

L'homme fort du championnat de France actuellement. Après un été difficile, au cours duquel l'ancien Manceau a souvent eu du mal à se situer dans le collectif lillois, Gervinho a littéralement explosé à l'automne. A l'image du LOSC, tout lui réussit. Auteur de huit buts lors des six dernières journées, l'Ivoirien vire à mi-saison dans la peau du meilleur buteur de Ligue 1 avec 11 réalisations. S'il tient ce rythme, le club nordiste peut viser très haut. Mais il devra se passer de lui en janvier pendant la CAN.

Saison après saison, Alou Diarra prend du galon. Après avoir entre-ouvert la porte à un départ vers Marseille, il a été nommé capitaine en début d'exercice. Et la "Sentinelle" de Bordeaux a parfaitement répondu. Laurent Blanc ne plus se passer de lui puisqu'il l'a titularisé à 17 reprises en 19 journées de championnat, soit 1495 minutes sur les 1530 possibles. Le tout en écopant seulement de trois cartons jaunes malgré un énorme impact physique. Tout aussi impressionnant en Ligue des Champions, il s'en également bien sorti en équipe de France face à l'Eire en l'absence de Jérémy Toulalan. Le costume d'héritier de Patrick Vieira semble enfin taillé pour lui.

Homme clé du titre conquis par Bordeaux au printemps 2009, Yoann Gourcuff se devait de confirmer cette saison. Mission accomplie pour l'instant. Même s'il admet ressentir davantage de pression autour de lui désormais, le milieu de terrain international ne s'en tire pas si mal. Meilleur passeur du championnat, également auteur de 5 buts (quatre dans les trois premières journées toutefois), il demeure incontournable dans le système girondin et une des vedettes de la Ligue 1.

La saison dernière, Ricardo avait préféré le prêter à l'Espanyol Barcelone. Mais Nenê revit sous les ordres de Guy Lacombe qui en a fait l'un de ses hommes de base. Le Brésilien l'a remercié. Son pied gauche, redoutable sur coup franc, a déjà fait trembler les filets adverses 10 fois à la fin de la phase aller. Car il marche à l'affectif. "Nenê, c'est comme une maîtresse. Il ne faut pas perdre ça. Il faut l'alimenter. Sinon, elle va vite voir ailleurs", explique à sa façon Lacombe. Et si l'ancien joueur du Celta Vigo n'a plus marqué depuis la 16e journée, il ne faut pas chercher beaucoup plus loin pourquoi l'ASM est rentrée dans le rang à la 11e place après un début de saison canon.

Arrivé à Lorient en 2008, l'ancien Strasbourgeois a mis un peu de temps avant de se mettre en route. Depuis, il carbure à plein régime. Auteur de 11 buts la saison dernière, l'attaquant de poche était courtisé par Rennes, Nancy, Lille et surtout le PSG à l'intersaison. Mais les Merlus se frottent les mains de l'avoir retenu. En 18 matches, il a déjà frappé 8 fois. Lorsqu'il ne marque pas, il fait marquer comme l'attestent ses 5 passes décisives. Avec Marama Vahirua (7 buts, 5 passes), il est le principal artisan du bon parcours du club breton, 8e à la trêve.

Recrue vedette du septuple champion de France à l'intersaison, l'attaquant argentin a largement justifié son statut de nouvelle star de la Ligue 1. Buteur dès son premier match au Mans, il n'a pas tardé à se rendre indispensable. Une des rares satisfactions lyonnaises de cette première moitié de saison. Mais il ne peut pas tout faire, à l'image du match à Lille où, malgré un hat-trick de Lisandro, Lyon a fini par s'incliner. Mais si l'OL n'est pas au mieux, on n'ose imaginer où il en serait aujourd'hui sans lui...