Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Brahimi, le nouveau M'Vila

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 11/09/2010 à 16:09 GMT+2

A 20 ans, Yacine Brahimi est l'une des révélations du début de saison en Ligue 1. La dernière trouvaille du Stade Rennais se confie. Alors qu'on lui prédit un destin à la Yann M'Vila, son ami, le milieu offensif veut prendre son temps et d'abord s'imposer en Bretagne. Portrait d'un jeune talent.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Chaque année, le Stade Rennais parvient à nous dénicher une petite pépite. Après Sylvain Marveaux ou Yann M'Vila, Yacine Brahimi est venu allonger la liste cette saison. Après seulement quatre matches, couronnés par deux titres d'homme du match (face à Lille et Saint-Etienne), ce dernier s'est déjà imposé comme l'une des révélations de la Ligue 1. Même âge, même parcours, même club... le parallèle avec M'Vila est tentant. Lucide et mature du haut de ses 20 ans, il n'est pourtant pas du genre s'enflammer. "Les bonnes choses comme les mauvaises choses qu'on peut dire sur moi, ça m'encourage à faire toujours plus. Le coach m'a fait confiance. Mais je suis loin de m'être imposé, nous a-t-il confié. Je ne me dis pas que je suis arrivé. Pas du tout. Il me reste beaucoup de travail à effectuer. Je prends tout ce qui arrive en ce moment comme des encouragements. Continuer à travailler, c'est mon mot d'ordre". Et il est pourtant bien parti. Après les départs de Gyan et Ismaël Bangoura, Frédéric Antonetti, qui apprécie son profil "créatif et percutant", pourrait lui laisser les clés du flanc droit où il est en concurrence avec Jirès Kembo-Ekoko.
Tout juste Brahimi avoue-t-il qu'il ne "pensai(t) pas forcement que ça irait si vite". "Mais ça faisait partie de mes objectifs", concède-t-il. Car de Clairefontaine, théâtre de ses débuts où nous l'avons rencontré, à l'équipe de France Espoirs, où il vient d'honorer sa première sélection, le natif de Montreuil a connu une progression linéaire. "A Clairefontaine, c'est là que j'ai vraiment pensé devenir professionnel. Ce sont trois ans de ma vie qui m'ont vraiment marqué. C'est là que j'ai le plus progressé. En regardant les autres passer, je me suis dit pourquoi pas moi", se souvient-il. C'est là que Rennes le repère. En 2006, il intègre donc le centre de formation du club breton. "En France, il n'y a pas beaucoup mieux au niveau de la formation", explique-t-il. La première année, il est champion de France des moins de 18 ans sous les ordres de Patrick Rampillon. En 2008, il remporte la Coupe Gambardella contre Bordeaux (3-0) avec M'Vila, Théophile-Catherine ou Souprayen. Une démonstration au cours de laquelle son talent explose aux yeux de tous, y compris les recruteurs étrangers.
"J'aurais pu partir"
Au moment de signer son premier contrat professionnel, en juin 2008, Brahimi est en effet courtisé par de nombreux grands clubs européens. On parle d'Arsenal, du Real Madrid et bien d'autres encore, mais il reste fidèle à Rennes. "Quand on entend que de grands clubs s'intéressent à toi, c'est flatteur. Mais ça n'est pas une fin en soi", dit-il. Aujourd'hui encore, les sollicitations ne manquent pas. Mais il ne regrette pas son choix. "Je veux atteindre le plus haut niveau possible. J'aurais pu partir, reconnaît-il. Mais je me suis toujours bien senti à Rennes. La preuve, c'est que, si j'en suis là, c'est grâce à mon club et à mon coach. Aujourd'hui, j'ai tourné une page. Je suis dans l'avenir avec le Stade Rennais. Il aurait pu se passer des choses mais j'ai décidé de rester. Le club me fait confiance". Pour s'imposer chez les Rouge et Noir, il a préféré quitter le cocon de la CFA de Laurent Huard pour s'aguerrir en Ligue 2. Prêté la saison dernière à Clermont, il termine avec 8 buts et 2 passes décisives : "Ça m'a fait énormément de bien. Ce sont les premiers matches que j'ai disputé dans le monde pro. On peut dire que c'est là que ma carrière a vraiment débuté. Que ce soit mentalement, physiquement ou techniquement, j'ai appris beaucoup de choses".
La tête sur les épaules, il ne veut pas griller les étapes. Même lorsqu'on lui demande de choisir entre la France et l'Algérie. "C'est vrai que j'ai été approché par l'Algérie (pour la Coupe du monde, ndlr). Mais on verra bien comment se déroulera la suite des choses, coupe le franco-algérien. Mon premier objectif, c'est de m'imposer dans mon club. Ensuite, la sélection serait un énorme plaisir mais je ne veux pas m'avancer là-dessus. La suite me le dira". Passé par toutes les sélections de l'équipe de France depuis les moins de 16 ans, on sent malgré tout de quel côté son coeur balance. D'autant plus que, chez les A, il pourrait retrouver Yann M'Vila, "un de mes meilleurs amis". "Sa réussite ne me choque pas, analyse-t-il. Pour moi qui le connais bien, je savais que ça n'était qu'une question de temps. Il m'impressionne chaque jour. Personnellement, je pense même qu'il peut aller encore plus haut que ça". Mais il attend patiemment son tour : "Chacun sa progression, chacun son rythme. Je le prends comme quelque chose qui va me pousser à travailler encore plus. Mais je n'y pense pas plus que ça. Je viens de commencer en Ligue 1. J'ai encore beaucoup de travail à effectuer, beaucoup d'expérience à acquérir".
M'Vila, un ami et un modèle
On l'aura compris, sa priorité reste Rennes et une deuxième place au classement qu'il espère défendre : "On essaye de rester dans le peloton de tête le plus longtemps possible. C'est ce que nous a dit le coach. On va avoir trois matches importants à jouer (Sochaux à domicile, Paris et Nice à l'extérieur). Après ces matches, on saura si on restera en haut de tableau ou si on redescendra en milieu de tableau". Pour Brahimi, la force de l'équipe, c'est ce mélange entre les jeunes et les joueurs expérimentés comme Leroy, Dalmat ou Douchez auprès desquels il prend beaucoup de conseils. "Quand on s'éparpille un peu, ça nous permet de nous recadrer et de nous donner des conseils. Pour nous les jeunes, ça nous facilite les choses. Je pense qu'on a une équipe pour faire quelque chose cette année", espère-t-il. Le titre ? "On ne fait pas partie des clubs comme Lyon, Marseille ou Bordeaux. Mais on peut être considérés comme des outsiders, estime-t-il. On veut faire un très beau championnat et terminer dans les cinq premiers". Là encore, Brahimi avance pas à pas.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité