Le turn-over permanent

C'est bien simple, depuis le premier match contre Monaco le 7 août, Claude Puel n'a jamais disposé de son effectif au complet. Lisandro a raté les trois premières journées de L1, Cris a manqué huit matchs, Toulalan a été absent trois semaines… Et on ne parle ici que des cadres! Cissokho, Bastos, Makoun, Gonalons, Lacazette et Grenier ont également dû soigner des pépins diverses, sans oublier Ederson, que l'on ne reverra qu'en 2011, et Delgado, abonné à l'infirmerie.

Lors du coup d'envoi de la saison, l'OL ne comptait qu'une seule recrue dans ses rangs, Briand. Le feuilleton Gourcuff à Lyon a trouvé un épilogue heureux le 24 août. Diakhaté a lui signé son contrat le 31 août. Et ce n'est que le 11 septembre, lors du cinquième match de la saison, qu'ils ont tous les deux été titulaires pour la première fois.

Dès la première rencontre, Claude Puel avait dû composer en alignant Gassama latéral droit, Réveillère purgeant une suspension consécutive à une accumulation de cartons jaunes en fin de saison passée. Rebelote dès la troisième journée où Réveillère, expulsé à Caen lors du deuxième match, devait une nouvelle fois passer son tour. Alors qu'il avait bien pris le relai de Cissokho à la fin de l'été, Kolodzieczak n'a pas pu assumer son rôle de doublure début novembre, conséquence d'une lourde suspension après une expulsion en CFA. Ce qui a forcé Claude Puel à "bricoler" en alignant Lovren, Källström puis même Bastos latéral gauche!

Après avoir évoqué tous ces faits, on pourrait facilement conclure que l'entraîneur n'est finalement pour rien dans le perpétuel turnover de l'OL. Ce qui serait complètement faux. D'abord, si les lyonnais sont aussi souvent sur le flanc, leur entraîneur a forcément sa part de responsabilité. Cet été, lors du stage à Tignes, sa préparation dantesque, avec un mélange de travail foncier et de musculation, a épuisé ses joueurs. Ensuite, Claude Puel n'a jamais caché son goût pour la rotation : "Pour moi, la notion d'équipe-type ne veut rien dire. Je veux que tout mon groupe se sente concerné." Depuis son arrivée à Lyon, il change les hommes mais également les systèmes de jeu : le 4-3-3, le 4-2-3-1 et le 4-4-2 ont été essayés depuis le début de cette saison. L'an dernier, il avait aligné cinquante-deux équipes différentes en cinquante-six matchs, il est parti sur les mêmes bases cette saison. "Toutes les équipes ont des problèmes d'effectif, il y a beaucoup de blessés de partout, il n'y a qu'à voir l'équipe d'Angleterre qui était décimée contre la France, conclut le coach de l'OL. Quand on joue tous les trois jours, pas beaucoup d'équipes peuvent se permettre d'aligner le même onze de départ. Dans la période actuelle, je considère que nous devons malheureusement en passer par là." La "période actuelle" pourrait durer longtemps.