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Licata deux ans de malheur

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ParEurosport

Mis à jour 03/06/2011 à 10:16 GMT+2

Alexandre Licata n’a plus rejoué en Ligue 1 depuis le mois de mars 2009. L’attaquant auxerrois, qui a longtemps souffert d’une blessure rare à une cheville, espère un miracle. Il nous raconte.

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Crédit: Eurosport

C’était il y a presque un an. Un matin de juin à Auxerre, où Jean Fernandez avait donné rendez-vous à ses joueurs au stade Abbé-Deschamps, avant de filer à Branches, à une dizaine de kilomètres de là, pour l’incontournable footing de reprise. Alexandre Licata (27 ans) était là, parmi la meute, rempli d’espoirs, décidé à tourner le dos à plus d’une année de souffrance et de frustration. "Depuis le mois de mars 2009, je n’avais plus joué en Ligue 1" explique l’ancien monégasque. "J’avais seulement fait quelques apparitions un an plus tard avec l’équipe réserve d’Auxerre (CFA). Je pensais que le plus dur était derrière moi, et que j’allais rejouer. Tu parles…"
L’algoneurodystrophie, un cas très rare
La douleur, latente et sournoise, fait partie de son quotidien depuis cette veille de match face à Toulouse, le 13 mars 2009. C’était un jour comme un autre à la Turbie. Ricardo, l’entraîneur de l’ASM, avait organisé un match d’entraînement. Licata ne se doutait pas que cette opposition ferait basculer sa vie. "Je me suis fait une entorse à la cheville. J’ai été opéré à Marseille, d’un arrachement des ligaments internes de la cheville. On m’avait dit que tout s’était bien passé." Mais la réalité lui impose un autre quotidien, plus tourmenté. "La plaie ne se refermait pas bien, mais à l’hôpital, on m’a rassuré. Et quand je marchais, je ressentais une douleur au niveau de la malléole interne, comme une décharge électrique dans le pied qui remontait le long du tibia. Je transpirais même au niveau de ma cheville."
Les examens effectués décèlent une maladie rare, qui permet à Licata d’enrichir son vocabulaire d’un mot rare et barbare. "On m’a dit que je souffrais d’une algoneurodystrophie (Ndlr : complication post-opératoire, dont l’origine reste floue. Il n’existe pas de traitement spécifique). Entre-temps, j’avais signé à Auxerre, et Jean Fernandez était au courant. L’AJA n’était pas opposée à ma venue, cela m’inspirait donc confiance. Même si j’avais mal à chaque fois que je posais le pied par terre."
Alors, pour vaincre cette maladie, Licata s’ouvre à tous les conseils, à toutes les hypothèses. Certains praticiens avancent celle d’une trop grande anxiété du patient, dont les effets expliqueraient l’apparition de cette pathologie rare. "Moi anxieux ? Pas du tout. On me disait que la douleur pouvait disparaître d’un coup." En attendant, Licata multiplie les rencontres avec des spécialistes à Besançon, Lyon, Paris et même Munich, chez le très réputé professeur Müller-Wohlfart. "J’ai aussi essayé la kiné, les ondes de choc, l’ostéopathie, les infiltrations, les bains écossais (chaud et froid, le caisson à froid… Et quand j’essayais de courir, j’avais mal, et je devais tout arrêter pendant plusieurs semaines. J’ai rejoué en mars 2010 avec l’équipe de CFA d’Auxerre, j’ai marqué sur penalty, mais j’ai terminé avec des douleurs intenses."*
Et maintenant, une autre douleur…
Son seul but auxerrois, Licata l’a inscrit d’ans l’anonymat d’un match de CFA. "J’espérais vraiment que tout irait mieux après les vacances d’été, durant lesquelles j’étais sous cortisone. Mais au bout d’une semaine d’entraînement, j’avais trop mal." Un radiologue qu’il consulte à Paris estime que l’opération n’est pas nécessaire, alors que le chirurgien qui suit le jouer dit l’inverse. "Finalement, j’ai été opéré le 16 septembre dernier. On m’a ouvert l’intérieur de la cheville, avec curetage et nettoyage, trois semaines de plâtre et deux mois de rééducation à Saint-Raphaël (Var). Là-bas, je courais sur un appareil spécial, où je n’avais pas mal. Mais sur la terre ferme, la douleur était là. L’algoneurodystrophie a disparu d’après les résultats de la scintigraphie que j’ai passée, mais j’ai maintenant mal au tendon d’Achille. Et au niveau de la malléole interne quand je marche."
L’humeur en vrac
Deux semaines de repos en République Dominicaine n’y changent rien. "Je n’ai aucune activité, et ça me prend la tête, parce que je ne sais pas si je vais rejouer un jour. Mon humeur est changeante et ce n’est pas facile à vivre tous les jours pour mes proches." Depuis plusieurs mois, Licata ne va plus voir les matches au stade Abbé-Deschamps. Trop dur. Et son esprit est partagé entre l’espoir de rejouer un jour et la peur d’une fin de carrière prématurée. "On me dit que je vais rejouer. Des charlatans m’ont contacté en m’assurant qu’ils avaient le remède miracle. Et je ne veux plus être opéré. Alors, j’espère qu’un jour, la douleur disparaîtra comme elle est venue…"
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