Ça gronde à Auxerre

Une fois n'est pas coutume, ça gronde à Auxerre. Il faut dire que la large défaite subie à domicile face à Nancy (1-3), avec l'ancien de la maison icaunaise Jean Fernandez à sa tête, a dû mal à passer. Dès le premier but des Lorrains, une centaine de supporters bourguignons sont venus en tribune d'honneur, derrière le banc de l'AJA, scander des "Bourgoin démission". A la fin du match, qui scellait la troisième défaite consécutive des Auxerrois en 2O12 après la rencontre de Ligue 1 à Ajaccio il y a 15 jours, puis la défaite à domicile en Coupe face à Châteauroux, il y a 8 jours, la colère du public est montée d'un cran. Les forces de l'ordre sont intervenues pour protéger la sortie des joueurs et de l'équipe technique de l'AJA, puis les accompagner à leurs véhicules, sous une bronca qui n'a pas cessé. Aucun incident n'a cependant été signalé.

Un appel qui n'a pas échappé à Gérard Bourgoin. "Je suis content que le public ait fait entendre son mécontentement. Nous sommes dans une descente d'enfer et il faut l'arrêter", a commenté le président de l'AJA. "Ces cris ne me touchent pas, et je n'ai jamais réagi sous la pression, je suis un combattant, a-t-il toutefois assuré. Démissionner, ce n'est pas non plus le genre de la maison. Je ne suis pas du genre à quitter le navire quand il prend l'eau", a cependant ajouté le président du club bourguignon. Interrogé sur un éventuel changement d'entraîneur, il a affirmé qu'il n'y avait pas à Auxerre "des solutions radicales comme celles employées dans d'autres clubs". "Laurent Fournier peut travailler tranquille. Ce serait d'ailleurs plus facile de remplacer le président que le coach", a-t-il relevé.

En attendant la tenue d'une réunion de crise, lundi, Gérard Bourgoin a qualifié la position actuelle de l'AJA de "passage difficile", de "glissade", assurant toutefois que la situation pouvait "à tout moment se retourner". "Cela peut même servir de catalyseur, et nous allons en discuter tous ensemble au sein du groupe, avec le staff et les joueurs. Tous les conseils seront les bienvenus, même si les conseilleurs ne sont pas les payeurs !", a-t-il poursuivi. De son côté, Laurent Fournier s'est également défendu. "Le problème pour nous pour l'instant, ce n'est pas l'entraîneur, même si certains veulent trouver un responsable, a-t-il argumenté. Je suis là pour bosser et continuer mon travail. Le problème pour nous actuellement, c'est comment faire pour que l'AJA se sauve, et que les joueurs retrouvent leur confiance." "On attendait Oliech, Sahar, et on ne les a pas trop vus offensivement", a notamment regretté l'entraîneur qui appelle son équipe à "faire le dos rond, et travailler pour remonter la pente".

Pour redresser la barre, Laurent Fournier espère surtout du renfort. "Derrière on n'a pas trop de solutions non plus pour le moment, déplore-t-il. J'espère qu'on aura une bonne nouvelle la semaine prochaine de ce côté-là. Il nous faut un défenseur central, et un joueur qui puisse nous apporter du sang nouveau, un autre état d'esprit pour rassurer tout le monde. Mais cela dépendra des finances du club." La réponse de son président n'a pas tardé. Gérard Bourgoin a précisé qu'un éventuel recrutement de Yohan Benalouane, qui joue en Italie à Cesena, n'était plus d'actualité. Il a indiqué en revanche suivre la piste de David Navaro (32 ans), défenseur central de Neuchâtel Xamax et désormais libre, puisque le club suisse a été placé en liquidation. L'AJA n'a plus que quelques jours pour trouver la perle rare qui lui permettra de relever la tête.