Montpellier, ça coince

Deux matches consécutifs sans victoire en Ligue 1 et un seul petit point pris sur six possibles. Ce n'était jusque-là arrivé qu'à une seule reprise aux Héraultais. Fin septembre, début octobre. Ils étaient alors tombés sur des Parisiens (0-3), au sommet de leur art à l'époque, puis s'étaient sauvés in extremis d'une deuxième défaite de rang à Bordeaux (2-2). Ce petit coup d'arrêt comptable laisse ainsi songeur. L'équipe surprise du championnat connaitrait-elle une première baisse de régime ? "On a eu peut-être un petit coup de moins bien dans le jeu", concède Cyril Jeunechamp.

Face à Toulouse, la meilleure attaque du championnat, avec 37 réalisations, a pourtant rapidement retrouvé le chemin des filets. Grâce au bon travail initié par le duo Utaka-Giroud qui a attiré toute la défense toulousaine dans la surface et parfaitement conclu par Dernis (7e). Mais après ce but en forme de libération, l'équipe s'est relâchée. "On avait fait le plus dur en marquant rapidement. Une équipe a essayé de jouer, je ne suis pas sûr que Toulouse ait beaucoup joué. Si on ne fait pas ce cadeau en première période, je ne sais s'ils arrivent à nous perturber", regrette René Girard.

Mais le leader a paru emprunté, en manque de solution offensive. A l'image de son maitre à jouer Belhanda qui a eu beaucoup de mal à se situer dans l'entrejeu et à trouver ses partenaires vers l'avant. Même si le jeune international marocain s'est montré à son avantage dans les vingt dernières minutes. Comme le reste de son équipe. "Globalement, le nul est assez logique face à cette bonne équipe du championnat", juge Jeunechamp, lucide. Devant ces difficultés nouvelles observées dans le jeu qui n'ont pas pu déboucher sur un scenario favorable, les Montpelliérains ont fait preuve de davantage de nervosité que de raison. On se souvient des mots déplacés de Yanga-Mbiwa à Bordeaux, de ceux de Jourdren à Valenciennes.

Cette fois-ci, c'est au tour de l'entraîneur René Girard de s'en prendre au corps arbitral coupable, selon lui, de n'avoir accordé qu'une minute de temps additionnel contre Toulouse en fin de match. Une décision pourtant probablement motivée par l'unique changement effectué au cours de la deuxième période dans le temps réglementaire. Ces mots d'humeur traduisent le manque de sérénité d'un groupe qui attend certainement impatiemment la trêve hivernale pour se ressourcer. En attendant, Montpellier ne sera peut-être plus leader dimanche soir. "Cela vous donnera quelques lignes à remplir, s'agace Girard. Pour moi, cela ne change rien, c'est anecdotique. Tout le monde sera content si Paris est champion d'automne. On n'est qu'à la mi-parcours, ce n'est pas fini. Encore faut-il qu'il gagne dimanche".