Rennes et ses fantômes

C'est un mal récurrent. Depuis plusieurs saisons, les Rennais ont la mauvaise habitude d'anticiper les vacances. Le souffle court, ils mettent le frein à main et laissent filer les points à la fin de saison. Pour ses deux premiers exercices en Ille-et-Vilaine, Frédéric Antonetti a ainsi vu son équipe gâcher ses parcours lors des fins de championnat. En 2010, les Rouge et Noir ont pris 4 points sur les 24 derniers possibles. Et en 2011, 7 sur 36. Pas besoin d'en dire plus. Forcément, alors que le sprint final approche, il y a des motifs d'inquiétude même si l'espoir est de rigueur dans le camp breton.

Cinquième de L1 avec trois points de retard sur Lille, le Stade Rennais possède une belle carte à jouer à onze journées de la fin. Au coeur du deuxième peloton, les Bretons peuvent encore aller accrocher la troisième place détenue actuellement par le LOSC et qui offre le dernier accessit pour la Ligue des Champions. Mais voilà, il va falloir gérer au mieux cette fameuse dernière ligne droite où les coéquipiers de Yann M'Vila ont pris la mauvaise habitude de déraper. "Les dirigeants ont fait tout ce qu'il fallait pour corriger le tir cette année. En complétant l'effectif là où il fallait et en améliorant plein de petites choses au quotidien", se félicite Romain Danzé.

Conscients des soucis de leur groupe, Pierre Dréossi et la cellule de recrutement se sont en effet activés. Ils n'ont pas laissé partir leurs jeunes perles comme Yann M'Vila. Surtout, ils ont tenté d'amener un peu d'expérience au groupe avec les arrivées de Julien Féret, Jonathan Pitroipa, Youssouf Hadji ou encore Mevlüt Erding. "On ressent leur expérience sur le terrain, dans la gestion de leurs émotions", nous confie Danzé. Pour le latéral droit breton, le Stade Rennais arrive d'ailleurs beaucoup mieux armé alors que le sprint final se profile. L'arrivée de nouvelles recrues n'en est pas la seule raison. La formation rouge et noir a aussi accumulé de l'expérience.

"Au début d'un cycle" la saison passée comme aimait le répéter Antonetti, les Rennais ont muri et se connaissent mieux. "C'est la troisième année avec le même staff. C'est rare dans le foot moderne, rappelle Danzé. Les jeunes que le coach a lancés commencent à accumuler de l'expérience. On a gagné en sérénité pour aborder la dernière ligne droite." Surtout, les échecs des derniers exercices doivent avoir permis au groupe de progresser. "On en parle pour tirer le positif de ces échecs. Pour apprendre d'eux. On a essayé de trouver ce qui n'avait pas marché pour faire une bonne fin de saison", veut croire le défenseur breton. Neuvième il y a deux ans, sixième la saison passée, Rennes espère avoir grandi suffisamment pour ne pas connaître les affres d'une fin de saison ratée et continuer sa progression. Histoire enfin de confirmer les espoirs suscités par cette équipe.