Rennes-Nice: Avec Bauthéac, Nice "ne peut plus cacher ses ambitions"

"On ne peut plus cacher nos ambitions", reconnaît tout sourire Eric Bauthéac. Suspendu lors des deux derniers matches, l'une des grandes révélations niçoises s'impatiente de retrouver le terrain et ses partenaires dimanche pour le déplacement à Rennes (14h00). Un tournant dans la course à l'Europe de l'OGC Nice, 6e de Ligue 1 à trois longueurs du podium. Déjà en novembre, lorsque Nice (15e) ne se payait guère de succès d'estime, il était certain que "le jeu proposé" finirait par verser ses dividendes. Sudiste aux convictions tranchées, Bauthéac a gardé son cap dans un parcours sans raccourci. Le format peu aux normes (1,68 m) de cet ancien champion du Gard de lancer du poids a peut-être refroidi des recruteurs. Ainsi, n'a-t-il eu aucune promotion à l'issue de sa formation à l'AS Saint-Etienne, qu'il avait intégrée à 13 ans en provenance d'Orange.

Il a donc rejoint Cannes (Nat) en novembre 2007 (77 matches, 15 buts). "Je reviens de loin mais j'ai bossé et gardé confiance en moi. Je ne me suis jamais dit: "J'en ai marre, j'arrête"", se rappelle le natif de Bagnols-sur-Cèze. Toujours soutenu par ses parents, plus particulièrement sa mère Nathalie, spécialiste du 200 m et experte en foot qui a sa place réservée au Ray, il l'a aussi été par Patrice Carteron, son mentor sur la Croisette, qui l'a embringué dans la campagne d'accession de Dijon puis dans une seconde saison plus chaotique. Premier engagé pour trois ans de l'ère Claude Puel sur la Promenade des Anglais, en tant que joueur libre, le successeur d'Anthony Mounier dans le couloir gauche a rapidement conquis les Nissarts. Il a d'ailleurs un fan club officiel très actif.

L'OM et la Lazio sur les rangs

Ses coéquipiers ont également été charmés par sa gentillesse, sa disponibilité et son jeu total, avec une patte gauche précise et précieuse sur coup de pied arrêté ou à la conclusion. l a passé beaucoup de paliers dans son approche et le contenu de ses prestations. Il fallait qu'il se structure", souligne Puel, ravi de récupérer son arme à gauche pour le sprint final. Un Bauthéac qui a appris à canaliser sa générosité sur la pelouse et dont la complicité avec Timothée Kolodziejczak agite et impulse tant d'idées mobilisatrices à gauche. Auteur de son premier doublé le 6 avril à Toulouse (3-4), d'un droit opportuniste et d'un coup franc direct du gauche, ses sept buts et sept passes décisives en 31 matches de L1 ont séduit. L'OM, dépité de son raté de juin dernier, la Lazio de Rome, et un club ukrainien prêt à lui faire un pont d'or, seraient sur sa piste.

"Flatté" par cet intérêt mais "vraiment très bien à Nice", il fera le point avec sa direction le temps venu. "On a quatre rendez-vous trop importants. Même les joueurs sur le départ sont à fond. Tous veulent finir le boulot. L'Europe serait la cerise sur le gâteau d'une belle saison", assure-t-il avec sincérité. En souffrance devant sa télé pour PSG-Nice (3-0) ou en tribune devant Troyes (3-1), mais au régime "heures sup" à l'entraînement, ce compétiteur sans calcul, y compris sur les cours de pétanque ou en plongée sous-marine, n'aspire plus qu'à foncer à Rennes. Sans "rancune" pour Antonetti, qui l'avait accusé à l'aller "de saut de l'ange" sur le penalty de la victoire niçoise, mais plus sûrement avec l'envie d'être toujours au contact avec la tête de la course lundi.