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Interview Jérémie Boga (OGC Nice) - "Si tu vas sur mes stories Youtube, tu verras Ben Arfa, Hazard et Messi"

Martin Mosnier

Mis à jour 28/04/2024 à 11:44 GMT+2

Ailier percutant de l'OGC Nice, Jérémie Boga a signé un premier acte convaincant au Gym. Dans une interview accordée à TNT Sport, le virevoltant ailier, devenu un des meilleurs dribbleurs de L1, revient sur son parcours cabossé de Chelsea à Nice et sur sa vision du foot. A l'image de ceux qui l'inspirent, le champion d'Afrique vit le foot comme "un kiff" et un moyen de "faire lever les foules".

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Qu’est-ce qui pousse un jeune garçon de 11 ans à quitter Marseille pour rejoindre Chelsea ?
J.B. : Il y a plusieurs explications. Didier Drogba est la première des raisons pour laquelle je suis allé à Chelsea, c'était un modèle pour tous les jeunes Ivoiriens. Son parcours m’a inspiré et m'a motivé. Après avoir fait les essais là-bas, avoir vu les infrastructures, leur mentalité et leur projet pour moi, toute ma famille a été conquise, surtout moi. C'est pour ça qu'on a pris cette décision de partir si tôt.
Vous n’avez joué que 18 minutes en Premier League avec Chelsea. Est-ce qu’avec du recul, vous vous dites tout de même que vous avez fait le bon choix ?
J.B. : C'est un choix que j'ai fait sans regret. C'est même le meilleur choix pour ma jeune carrière. J'ai beaucoup appris, joué avec de très bons joueurs et sous les ordres de très bons coachs. J'ai gagné beaucoup de titres en jeunes des U17 jusqu’aux U23. C'était une expérience magnifique, je ne regrette pas du tout. A Chelsea, tout se passait très bien. C'est un club qui donne beaucoup de liberté aux joueurs et surtout offensifs, qui nous laisse avoir de la créativité et qui nous laisse nous exprimer.
Les prêts, franchement, ce n'est pas top
Est-ce que la multiplication des prêts (Rennes, Grenade, Birmingham) n’a pas freiné votre arrivée au plus haut niveau ?
J.B. : Ce n'était pas facile, j'ai déjà fait quatre pays. Mais ce fut aussi nécessaire pour ma progression et ma force mentale. J'ai grandi, pris en maturité grâce à ces expériences. Si je devais conseiller un jeune joueur aujourd’hui, je lui dirais que c'est mieux d'avoir un projet sur long terme et les prêts, franchement, ce n'est pas top.
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Jeremie Boga, le désormais ex-joueur de l'Atalanta Bergame, a signé à Nice.

Crédit: Getty Images

Vous avez côtoyé Nathan Aké, Ruben Loftus-Cheek et Andreas Christensen en équipes de jeunes. Est-ce que leur trajectoire ne vous donne pas de regrets ?
J.B. : Non, je n'ai pas de regrets, je suis content pour eux. On a eu de très bonnes années ensemble avec les jeunes de Chelsea. Et après, chacun a son chemin. Le foot, c'est une histoire de timing, c'est Dieu qui décide. Pour moi, ce n'était juste pas le bon moment. Eux, ils ont eu leur chance et ils l'ont saisie. Tant mieux.
Est-ce qu’à la manière d’un Paul Pogba, vous aimeriez un jour revenir à Chelsea ou en Premier League pour finir le travail ?
J.B. On ne ferme jamais la porte mais je viens d'arriver à Nice, j'ai signé un long contrat et je suis focalisé sur Nice. Mais on ne sait jamais ce qui peut arriver dans le futur.
Messi, Hazard, Ben Arfa : ce sont les trois meilleurs joueurs du monde
Entre Roberto De Zerbi qui disait que seul Messi était meilleur que vous en un contre un, Francesco Farioli qui dit que vous êtes un des meilleurs joueurs du monde dans ce domaine : est-ce que c’est facile d’assumer de tels éloges ?
J.B. : Facile, non. Mais je dois assumer. Je suis conscient d'être fort dans les dribbles. C'est quelque chose que j'ai en moi depuis tout petit. Ca devient de plus en plus dur parce que les défenseurs me connaissent, ils savent ce que j'aime faire, comment j'aime me déplacer et comment j'aime dribbler.
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Jeremie Boga (Sassuolo)

Crédit: Getty Images

Est-ce que vous avez des références, des modèles qui vous ont inspiré ?
J.B. : Moi, j'ai mon top 3. Lionel Messi, Eden Hazard et Hatem Ben Arfa. Si tu vas dans mes stories YouTube, tu verras les trois en haut de la page. Ça montre à quel point je les ai suivis, à quel point j'essaie de m'inspirer d'eux. Pour moi, ce sont les trois meilleurs joueurs au monde.
Qu’est-ce qui vous sépare, par exemple, d’un Ben Arfa, un autre grand dribbleur qui a plutôt bien marché à Nice ?
J.B. : Honnêtement, c'est dans le dernier geste, dans la finition que je dois progresser. Ces joueurs-là amusaient le public, ils faisaient kiffer les gens mais il y avait aussi beaucoup de buts et de passes décisives. C'est sur ce chemin que je veux aller.
Pour vous, le football c’est avant tout faire lever les foules ?
J.B. : C'est ça. Le football ça reste un jeu. Quand on était jeune, on ne se souciait pas trop de la tactique. C'était juste aller prendre du plaisir avec ses amis et il ne faut pas perdre ce plaisir enfantin. Même si évidemment les résultats sont très importants, il ne faut pas oublier le côté plaisir.
Il ne faut pas perdre ce côté kiff avec les supporters, faire soulever les foules
Dans une récente interview à L’Equipe, Eden Hazard disait que le foot n’était pas un métier mais un jeu, que les entraînements, la récupération, ce n’était pas son truc. Est-ce que vous vous y retrouvez dans cette définition ?
J.B. : Je suis totalement d'accord avec lui. Pas forcément sur ce qu'il dit de l'entraînement ou la récup' mais sur le côté plaisir. De nos jours, tout le monde est focalisé sur les stats et sur les buts. C'est important, je valide mais il ne faut pas perdre ce côté kiff avec les supporters, faire soulever les foules. Il faut garder ça précieusement.
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Eden Hazard, insaisissable avec la Belgique à la Coupe du monde 2018

Crédit: Getty Images

Justement, ce football plaisir, Roberto De Zerbi l’incarne aujourd’hui. Il est annoncé dans les plus grands clubs. Quel rôle a-t-il joué dans votre carrière ?
J.B. : On avait une très bonne relation, il me criait souvent dessus parce qu'il voulait que je fasse plus. Il m'a apporté de la liberté et révélé plusieurs facettes de mon jeu. Il m’a beaucoup apporté tactiquement aussi. J'ai beaucoup progressé avec lui et si j'en suis là, c'est grâce à lui. Je ne suis pas étonné de ce qui lui arrive aujourd'hui. Dès qu'il est arrivé en Italie, on a senti tout de suite que ça allait devenir un grand entraîneur. Je me reconnais dans son football, ça ressemble à celui du coach Farioli. Pour un joueur comme moi de côté qui aime dribbler, ce sont des systèmes parfaits.
Comment jugez-vous votre première saison à Nice sous les ordres, justement, de Farioli ?
J.B. : Je dirais que j'ai fait une bonne saison mais je peux faire plus. Au niveau des stats, je peux m'améliorer, être encore plus présent dans les matchs et percutant. C'est une chose sur laquelle je travaille.
Voir ce que fat Khephren Thuram en vrai, c'est impressionnant
La LFP vous a aidé en vous attribuant le but face à Lorient…
J.B. : (rires) Après je pense que ma frappe était cadrée mais, oui, je vais leur dire merci.
Comment expliquez-vous les difficultés de Nice en seconde partie de saison ?
J.B. : On a eu beaucoup de blessures, on a eu la CAN… Ce ne sont pas des excuses mais on a eu un petit coup de mou. Comme toutes les équipes mais le nôtre a été un peu plus long. Mais aujourd'hui, on est toujours là. On est 5e et on reste dans les objectifs.
Comment Nice peut-il, à l’avenir, se stabiliser dans le top 3 de la L1 ?
J.B. : Honnêtement, je pense qu'on a tout. On a des jeunes talents, des joueurs d'expérience, un staff qui est derrière nous. C'est un club qui est stable, familial. Il faut juste avoir un peu plus de régularité et surtout dans les périodes creuses.
Khephren Thuram est l’un des hommes forts de votre équipe. Est-ce qu’il vous impressionne ?
J.B. : Pour moi, c'est un milieu moderne. Il a tout : il est complet, physique, technique, il gratte des ballons... Il nous fait énormément de bien. Je connais très bien son frère donc je le connais depuis longtemps. Mais de le voir en vrai, c'est impressionnant. Parfois il fait des percées et tu te demandes comment il fait ça.
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