Après PSG-Valenciennes (3-0), l'antisèche : Ezequiel Lavezzi a fait parler son cœur

Face à une défense regroupée, le PSG n’a pas eu de mal à s’approcher du but de Nicolas Penneteau. Après trois minutes, les Parisiens avaient déjà obtenu trois énormes occasions avant qu’Ezequiel Lavezzi ne concrétise enfin l’ultra-domination parisienne (1-0, 18e). Mais dans la lignée de ses dernières sorties, l’équipe de Laurent Blanc n’a pas réussi à faire le break en ratant le cadre puis en faisant preuve de suffisance et d’une certaine résignation dans le dernier geste en fin de première période. Le passage aux vestiaires a eu le mérite de réveiller Zlatan et compagnie, qui ont bouclé l'affaire au retour des vestiaires.

Le scénario parfait pour l’entraîneur parisien qui ne s’est pas gêné pour faire souffler ses tauliers en les remplaçant (Motta et Ibrahimovic à la 64e et Lavezzi à la 74e) en prévision du 8e de finale aller de la Ligue des Champions, mardi à Leverkusen. Des changements qui ont rappelé l’importance de ces incontournables, tant le jeu parisien s’est délité dans le dernier quart d’heure. La perspective de l’échéance européenne a aussi certainement contribué à cette grosse baisse de régime.

Après trois entrées en jeu, Yohan Cabaye a profité de la rotation effectuée par Laurent Blanc pour fêter sa première titularisation sous le maillot parisien. Et l’ancien joueur de Newcastle a livré une prestation semblable à celles de ses compagnons de l’entrejeu Thiago Motta ou Marco Verratti, aspirateurs à ballons. L’international français a été la première rampe de lancement de l’équipe de Laurent Blanc puisqu’il pointe en tête des joueurs ayant touché le plus de ballons (111). Il a assuré ses transmissions avec 92% de passes réussies (95 pour 102 tentées) et déjà une première décisive chanceuse pour Zlatan Ibrahimovic.

A ses côtés, Javier Pastore a aussi livré une prestation intéressante dans un rôle de relayeur qu’il affectionne plus que celle d’ailier gauche où il a terminé la rencontre. En défense, Thiago Silva a livré un match mitigé une semaine après le but contre son camp malheureux à Monaco (1-1). Peu mis à contribution, le défenseur brésilien a mal dégagé un centre qui a failli coûter l’égalisation (31e) avant d’écoper d’un carton jaune en fin de match pour avoir retenu Waris qui venait de le passer d’un petit pont (67e). Inhabituel. Du côté de Valenciennes, Nicolas Penneteau a sauvé les siens à plusieurs reprises. Mais cela n’a pas suffi pour éviter les trois buts, sa défense lâchant sous le poids des attaques parisiennes à l’instar du but contre son camp de Kagelmacher.

En inscrivant son 19e but de la saison en L1, Zlatan Ibrahimovic a porté son total avec le PSG à 67 depuis son arrivée il y a un an et demi. L’international suédois a donc marqué plus de buts avec Paris que dans n’importe quel autre club où il a évolué, battant ainsi son meilleur total réalisé avec l’Inter Milan (66).

31e minute : Valenciennes, mené 1-0 depuis l’ouverture du score de Lavezzi (1-0, 18e), souffre et ne voit pas le jour depuis le début de match. Sur une des rares incursions nordistes dans le camp parisien, Masuaku travaille un centre du gauche vicieux vers Waris. Thiago Silva veille et dégage de la tête… plein axe et directement sur David Ducourtioux, seul au point de penalty. Le milieu valenciennois frappe mais rate le cadre et manque l’égalisation. Dommage pour VA qui n’aura plus d’occasion aussi franche jusqu’à la fin du match.

Les matches de L1 qui précédent ceux de Ligue des Champions ont un côté arrangeant pour les joueurs plus habitués à s’asseoir sur le banc qu’à débuter sur le terrain. Laurent Blanc ne manque en effet jamais de laisser au repos quelques cadres. Cette rotation a aussi un côté frustrant puisque les "coiffeurs" savent habituellement que même une bonne prestation ne redistribuera pas les cartes pour l’échéance européenne où Laurent Blanc fait toujours confiance à son équipe-type. Mais le forfait assuré d’Edinson Cavani pour Leverkusen ouvre une porte sur un côté de l’attaque parisienne en Allemagne. Après avoir fait confiance à Lucas et Javier Pastore à Monaco, l’entraîneur parisien a cette fois aligné Ezequiel Lavezzi et Jérémy Ménez pour soutenir Zlatan Ibrahimovic.

Un choix payant puisque le premier nommé a marqué et délivré la passe qui a poussé Kagelmacher à marquer contre son camp. Après avoir appris le décès de son oncle, tué par balle en début de semaine, Lavezzi a réussi un début de match emballant et tranchant où son envie de bien faire a porté le PSG. Transparent à Nantes en demi-finale de la Coupe de la Ligue, l’Argentin avait fait un petit tour sur le banc à Monaco. Qui lui a visiblement beaucoup servi puisque "El Pocho" était dans tous les bons coups. Il a gratté beaucoup de ballons en gênant considérablement les défenseurs valenciennois dans son style accrocheur si caractéristique. Parfois trop gourmand dans le dernier geste, il a été remplacé sous les acclamations du Parc en quittant la pelouse avec les yeux rougis.

Plus réservé, Jérémy Ménez n’a pas démérité pour autant. Parfois ronchon, l’international français a cette fois proposé en dédoublant combinant avec Van der Wiel dans le côté droit. Habituellement peu concerné par le repli défensif, l’ancien Romain a cette fois affiché un visage plus battant en taclant des ballons perdus. Son slalom dans la surface en première période aurait pu lui permettre de fructifier ces promesses. Mais ses mauvais choix, comme ce surnombre avorté par une passe complètement manquée, ont cristallisé la rancœur d’un Parc des Princes, plus enclin à siffler son joueur qu’à le pousser. Il faut dire aussi que le crédit du joueur formé à Sochaux est entamé depuis un moment. Son repositionnement en pointe en fin de match ne l’a pas non plus aidé.