Avant OM-RCL : Comment Bielsa veut remettre l'OM à l'endroit

A une semaine du clasico, le PSG a mis la pression sur l'OM en revenant à un point du leader marseillais. La victoire des Parisiens à Lorient (2-1) oblige les Olympiens à s'imposer devant Lens ce soir. Car en cas de non-succès face aux Nordistes, les hommes de Marcelo Bielsa se retrouveraient à portée de fusil de leur meilleur ennemi dimanche prochain au Parc des Princes. Pour éviter de subir une troisième déconvenue d'affilée après les sorties de route à Lyon (1-0) puis à Rennes en Coupe de la Ligue (2-1) cette semaine, l'entraîneur argentin a décidé de travailler aussi bien sur les aspects psychologiques que tactiques.

Constatant que la confiance commençait à s'effriter dans les rangs de l'effectif olympien, Bielsa a opéré un changement de management de ses troupes. "Je vais être plus affectif avec mes joueurs, explique El Loco. Quand ils souffrent après une défaite, je dois être à leurs côtés. Je change ma façon de fonctionner. Je me rapproche plus d'eux." Cette volonté de se montrer plus paternaliste s'est déjà traduite dans les faits. L'entraîneur olympien a été confronté à une querelle interne entre Brice Dja Djédjé et André-Pierre Gignac. Les deux hommes ont eu un très vif échange jeudi à La Commanderie après s'être déjà houspillés la veille sur le terrain à Rennes.

Si le coach de l'OM ne nie pas les problèmes qui ont opposé les deux joueurs, il ne souhaite pas punir les fauteurs de trouble. "Oui, il y a bien eu un différend entre eux, confirme Bielsa. C'est un épisode qui a régulièrement lieu au sein des équipes professionnelles. Mais je ne vais pas sanctionner un joueur. Je n'ai jamais pris une sanction disciplinaire à l'encontre d'un de mes joueurs au cours de ma carrière. Je crois beaucoup plus dans le pardon que dans le châtiment." Cette main tendue vers les pauvres pécheurs montre que l'apôtre Bielsa relativise l'ampleur de l'événement. "Ce n'est pas si grave que ça, estime l'entraîneur olympien. Car cela ne compromet pas l'union de l'équipe et encore moins la stabilité de la convivialité. Quand l'union du groupe sera menacée, alors une intervention sera indispensable. Dans le cas présent, le groupe peut régler ses problèmes."

Le traitement du conflit Dja Djédjé-Gignac rappelle l'épisode Amalfitano en tout début de saison. A l'époque, Bielsa avait déjà dit que ce n'était pas dans sa nature de sanctionner un joueur pour un écart de comportement. "Je me situe toujours du côté des joueurs", avait-il ajouté lors du coup de sang de l'ancien Marseillais à l'entraînement. Ce rapprochement avec ses joueurs passe aussi aujourd'hui par un concert de louanges. Soutenir les Marseillais dans cette période délicate, c'est leur rappeler qu'ils doivent continuer de pratiquer le football qui les a conduits tout en haut de la Ligue 1.

De retour dans le onze de départ de l'OM depuis deux matchs, Rod Fanni détaille le plan de Bielsa pour redonner de la sérénité à l'équipe. "Le coach a cherché à nous rassurer, explique le défenseur marseillais. Il a regardé nos statistiques, le nombre d'occasions mais aussi nos courses. Finalement, tous les détails des joueurs ont été analysés. On s'est rendu compte que nous courions beaucoup plus que l'adversaire. Même si nous avons perdu, ce fut aussi le cas face à Lyon et à Rennes. On garde toujours des opportunités de marquer."

S'il souhaite voir son effectif prendre conscience de toutes ses possibilités, Bielsa ne nie pas que l'OM possède des points faibles. "On doit faire des corrections, concède-t-il. A Rennes, on a connu des difficultés sur les coups de pieds arrêtés contre nous. Cela s'explique parce que nous avons aligné une équipe qui n'était pas la formation habituelle. On a manque de repères sur ces actions-là. Pour y remédier, on observe nos adversaires mais aussi nos entraînements à la vidéo. On planifie de manière théorique le positionnement pour chaque équipe sur chaque coup de pied arrêté." L'Argentin pointe aussi du doigt une récupération du ballon moins efficace qu'auparavant.

En essayant de regonfler ses troupes avec un discours très protecteur tout en soulignant les manques actuels, Marcelo Bielsa tente de trouver la bonne stratégie pour faire rebondir son groupe. Si l'OM parvient à se ressaisir devant Lens, il s'offrira un bonne bouffée d'oxygène avant de se rendre dans l'air suffoquant de la capitale pour disputer un clasico très attendu.