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Ligue 1 : La méthode Bielsa a l’air compatible avec l’OM, mais elle ne l’est déjà plus avec Labrune

Florian Maussion

Mis à jour 05/09/2014 à 13:18 GMT+2

Débarqué fin juin à Marseille, Marcelo Bielsa n’a mis que trois mois à consommer la rupture avec Vincent Labrune. Dénonçant les promesses non tenues de son président, l'Argentin se met déjà en porte à faux avec un club qui espérait en avoir terminé avec les conflits internes.

Marcelo Bielsa, Olympique de Marseille

Crédit: AFP

L’ambiance western, l’Olympique de Marseille croyait l’avoir reléguée au placard depuis l’époque où Didier Deschamps et José Anigo rejouaient la scène du duel d’Il était une fois dans l’Ouest dans les couloirs du Vélodrome. Pourtant Marcelo Bielsa et Vincent Labrune n’ont mis que trois mois et quatre matches de Ligue 1 pour ressortir les colt. En poste depuis fin juin sur le banc de l’OM, le technicien argentin n’hésite plus à flinguer son président, actuellement en vacances, devant les journalistes.
Sur le terrain, la mayonnaise commence tout juste à prendre.  Après un match nul à Bastia (3-3), et une défaite au Vélodrome contre Montpellier (0-2) pour démarrer la saison, Marseille s’est repris à Guingamp (0-1) avant d’écraser Nice (4-0) pour pointer à la quatrième place de Ligue 1. Au moment de l’arrivée de Bielsa à l’OM, le débat portait sur la compatibilité de l'Argentin avec les joueurs. Ça n’a pas été sans remous, notamment une altercation avec Morgan Amalfitano, mais ça a l’air, pour l’instant, de fonctionner. Avec son président en revanche, le doute n’est plus permis : Marcelo Bielsa et Vincent Labrune vont avoir beaucoup de mal à travailler ensemble.
Quand il veut me dire quelque chose, il envoie son traducteur dans mon bureau
Depuis le début, les deux hommes ne s’adressent presque pas la parole. "C’est simple, je ne le vois jamais, confiait le patron de l’OM à L’Equipe en juillet. Quand il veut me dire quelque chose, il envoie son traducteur ou Diego Reyes dans mon bureau." De froide, les relations sont devenues glaciales. Pourtant chacun savait à quoi s’en tenir quand ils ont signé le contrat qui les liait l’un à l’autre pour trois ans.
Vincent Labrune ne pouvait ignorer les antécédents de l'Argentin. Si d’aventure il ne s’était pas renseigné auparavant, son surnom, "El Loco", suffisait à résumer un personnage capable d’accueillir les supporters mécontents des Newell’s Old Boys avec une grenade à la main au début des années 1990, ou d’en venir aux mains avec le responsable des travaux du centre d’entraînement de l’Athletic Bilbao en 2012. Preuve que le président olympien savait à quoi s’attendre, il a écarté une figure du club, José Anigo, pour faire de la place à l’égo de son nouvel entraîneur. Marcelo Bielsa savait aussi où il mettait les pieds. Il a observé minutieusement le club, pendant près de deux mois, avant de donner son accord.
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Pour faire de la place à Marcelo Bielsa, Vincent Labrune a écarté José Anigo.

Crédit: AFP

Déjà le point de non-retour ?

À ce moment, le technicien argentin pouvait-il prévoir que le club n’allait pas pouvoir tenir tous ses engagements, ce qu’il ne cesse de dénoncer en conférence de presse ? Sans doute pas. Vincent Labrune pouvait-il anticiper l’explosion en vol de son entraîneur ? Certainement. Bielsa voulait Alderweireld, Stambouli, Manquillo ou Ocampos. Il a eu Alessandrini, Barrada, Batshuayi et Doria. Non pas que le niveau de ces joueurs soit en cause, mais ce n’est pas exactement le standing des recrues espérées par l'Argentin.
"Déçu par le fonctionnement du club", Bielsa a franchi une ligne jaune jeudi. Depuis son lieu de vacances, Vincent Labrune est sorti du mutisme qu’il semblait décidé à conserver face aux missiles que lui lançait son employé à chaque sortie devant la presse. "Très surpris" selon ses termes, le patron de l’OM se dédouane des critiques : "Nous avons batti l’effectif en tenant compte le plus possible de la feuille de route de Marcelo. (…) J’aurais une discussion à ce sujet avec le coach à mon retour."
Assumer le challenge avec joie et optimisme
Reste à savoir si les deux hommes pourront encore s’entendre, ou du moins se supporter, pour faire avancer le club. Quand la rupture est consommée entre un entraîneur et son président, il est difficile de faire marche arrière. Dernier exemple en date, Christian Gourcuff n’a pas hésité à quitter Lorient après vingt-cinq années passées sur le banc des Merlus pour ne plus avoir à travailler avec Loïc Féry. Si Bielsa est déjà à bout après à peine trois mois à Marseille, difficile d’envisager qu’il y reste trois ans. Pour le moment l’intéressé n’a pas l’air de vouloir partir, se disant prêt à "assumer avec joie et optimisme le challenge" marseillais. Même Vincent Labrune ne devrait pas lui signifier le contraire. Un départ d’"El Loco" dès le début de saison porterait un coup formidable aux ambitions de l’OM qui, au lieu de rêver d’Europe, devrait reprendre sa révolution à zéro.
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L'entraîneur de l'OM, Marcelo Bielsa, lors de la victoire de Marseille face à Nice

Crédit: Panoramic

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