Après Marseille-Nice (4-0), notre antisèche : La patte Bielsa commence à prendre à l'OM

Marcelo Bielsa aura des raisons de reconduire le 4-2-3-1 qu'il a aligné face à Nice. Avec le retour à une défense à quatre et Alaixys Romao dans un rôle de sentinelle au milieu, le collectif olympien a affiché davantage de solidité que lors de ses dernières sorties. Marseille a été mieux organisé et plus efficace dans le pressing, ce qui lui a permis de récupérer le ballon plus haut. L'OM a aussi eu une meilleure maîtrise du ballon, avec peu de déchet dans les transmissions (83% de passes réussies) et beaucoup d'enchaînements à une touche de balle. Preuve que ses joueurs se trouvaient mieux.

Cela explique en partie la qualité affichée par l'OM dans le secteur offensif (19 tirs, dont 10 cadrés et 4 buts). Mais ce constat doit être relativisé en raison de la faiblesse de la défense de Nice. Les Aiglons n'ont pas été à la hauteur dans le repli défensif, les ailiers laissant souvent leurs latéraux dans des situations d'un contre un ou d'infériorité numérique. Marseille a eu le mérite d'exploiter parfaitement ces espaces grâce à l'apport offensif de ses latéraux et aux mouvements intelligents de ses éléments offensifs. Il lui faudra en faire autant face à des défenses plus rigoureuses.

Auteur d'un doublé et impliqué sur une autre but, Dimitri Payet a été l'homme fort de l'OM face à Nice. L'ancien Lillois a aussi réalisé des choses intéressantes dans le repli défensif et la compensation des montées de Gianelli Imbula, très dangereux par sa capacité à percer les lignes adverses. Benjamin Mendy, passeur décisif sur le premier but, a multiplié les montées et les centres dangereux sur son côté gauche. André-Pierre Gignac, à défaut de marquer, a fait mal à la défense niçoise par la qualité de ses appels. Alaixys Romao, toujours bien placé, a équilibré le collectif olympien.

A Nice, on retiendra l'abattage de Nampalys Mendy, et la justesse de jeu de Niklas Hult. Julien Vercauteren et Eric Bauthéac ont été sans inspiration en attaque, et sans implication en défense. Ils ont abandonné Grégoire Puel et Jordan Amavi, totalement submergés dans les couloirs. Souleymane Diawara et Romain Genevois n'ont pas été plus convaincants en défense centrale, affichant également des lacunes techniques dans la relance. Alexy Bosetti a montré sa volonté habituelle à la pointe de l'attaque, mais ses initiatives sont restées vaines.

16e minute de jeu : Sur l'une des premières offensives niçoises, Niklas Hult adresse une passe courte dans la surface à Alexy Bosetti. Nicolas Nkoulou tente d'intervenir mais l'attaquant des Aiglons protège bien son ballon avant de s'écrouler sur la charge du défenseur marseillais, qui ne touche pas le ballon. Bartolomeu décide de ne pas accorder le penalty malgré les protestations des hommes de Claude Puel. Trois minutes plus tard, Dimitri Payet ouvrira le score et lancera l'OM sur le chemin de la victoire.

Abdelaziz Barrada s'en souviendra. Entré en toute fin de match, le néo-Marseillais n'a mis que 44 secondes pour marquer, et inscrire ainsi son premier but sous ses nouvelles couleurs, pour ses débuts au Stade Vélodrome. Cela faisait quinze ans qu'une recrue n'avait pas été à pareille fête sur la Canebière.

C'est ce que Claude Puel peut souhaiter...

Marseille avait déjà montré du mieux la semaine passée à Guingamp, dans un système à trois défenseurs. On attendait une confirmation face à Nice avec le même schéma, mais Marcelo Bielsa a un peu surpris son monde en choisissant une tactique en 4-2-3-1, dont l'efficacité a été encore plus nette que celle de l'option choisie en Bretagne. Le technicien argentin a rappelé au passage son côté imprévisible. Si l'OM a signé sa meilleure prestation de ce début de saison dans cette configuration face à Nice, cela ne signifie pas que le 3-3-3-1 est à ranger aux oubliettes. Au contraire.

Malgré l'ampleur du score, tout n'a pas été parfait pour Marseille face à Nice. Les Olympiens n'ont pas affiché une grande sérénité défensive sur les attaques niçoises, même s'ils n'ont pas encaissé de but. Bielsa n'a d'ailleurs pas hésité à repasser à un système à trois défenseurs quand Nice a fait rentrer une deuxième pointe à l'heure de jeu. Le technicien argentin jongle entre les tactiques, et la prestation d'ensemble de son équipe, malgré la faiblesse défensive de l'adversaire, lui donne plutôt raison jusqu'ici. C'est peut-être ça la bonne formule pour l'OM.