L1 - Notre débat : imaginer que Paris ne soit pas champion, est-ce bien raisonnable ?

Voilà déjà plusieurs saisons que le débat sur l'identité du champion de France est tué dans l'oeuf par le mercato du PSG. Cet été encore, Di Maria a musclé ses ambitions et les triples champions de France sont les immenses favoris à leur succession. Peut-on imaginer que le PSG ne soit pas champion en mai prochain ? Deux journalistes de notre rédaction ne sont pas d'accord sur la question. Débat.

Paris sera champion. Penser le contraire est malheureusement une utopie. Pourquoi malheureusement ? Pour le suspense et l'intérêt de notre bonne vieille L1 bien entendu.  Je ne jette évidemment pas la pierre au PSG en disant cela. Mais il serait appréciable d'avoir des équipes aptes à vraiment lutter avec l'armada parisienne dans notre championnat. Alors oui, je vous entends déjà : Lyon a bien résisté la saison passée.  C'est vrai et c'était une bonne surprise. Mais la saison passée, l'OL n'a pas joué de Coupe d'Europe et a vite bâclé les coupes nationales. Et quand Paris a décidé de mettre le pied sur l'accélérateur, la différence s'est vite fait sentir.

Au final, le PSG finit avec combien de points d'avance lors du dernier exercice ? Huit ! Un matelas encore bien confortable. Or, le triple champion de France s'est encore renforcé cet été avec Angel Di Maria. Et s'il parvient à convaincre Thiago Motta de rester, tous les voyants sont au vert pour cette équipe parisienne. L'équipe est rôdée. Le duo Cavani-Ibrahimovic vit aujourd'hui en bonne entente, à la grande joie de l'Uruguayen qui profite des décrochages du Suédois. Surtout, la concurrence n'est toujours pas au niveau.

A l'image de Marseille qui a perdu nombre de ses cadres, la L1, pillée par la Premier League, a pris un coup de jeune. Lyon a résisté pour le moment mais va être confronté à de nouveau souci avec la Ligue des champions. En parlant de C1, on pourrait penser que Paris va se consacrer à sa conquête. Mais les joueurs parisiens sont suffisamment professionnels pour ne pas laisser filer la L1. Les Coupes nationales peut-être, mais pas la L1 où ils ont trop de marge. Oui, penser le contraire ne serait pas raisonnable ! 

Loin de moi l'idée de penser que le PSG ne sera pas champion. Par son histoire récente, l'épaisseur de son effectif et son mercato musclé, il est l'immense favori du championnat qui s'ouvre ce vendredi. Comment pourrait-il en être autrement ? Mais sa saison en L1 ne sera pas une autoroute, Di Maria et ses nouveaux amis ne déboucheront pas le champagne au soir de la 30e journée. D'abord parce que ses principaux concurrents, ceux qui l'ont fait suer jusqu'à la 37e journée, se sont globalement renforcés. C'est le cas de Lyon et Monaco. L'intersaison de l'OM est plus fragile mais si Diaby et Diarra enchaînent les matches, Marseille aura son mot à dire. Le PSG aussi s'est renforcé mais pas franchement dans des proportions démentielles. L'arrivée de Di Maria est un atout supplémentaire, c'est le seul.

Paris a légèrement musclé son banc, suffisant pour s’éviter les quelques sueurs froides de l'an passé à Bordeaux ou Bastia ? Je ne suis pas certain. Paris a perdu Cabaye pour Stambouli, le gain qualitatif ne saute pas aux yeux. Alors oui l’absence de Coupe du monde cet été fait du bien au PSG durant l’intersaison. Mais la Copa America a mobilisé les énergies de cinq de ses titulaires et personne ne sait dans quel état de fraîcheur se trouve Di Maria aujourd'hui. Cette intersaison n'a pas résolu le problème Zlatan Ibrahimovic - Edinson Cavani. L'an passé, l'aura du Suédois a été mise à mal et son impact fut moindre. Une baisse de régime qui a logiquement aiguisé les appétits de Cavani qui revendique toujours sa place en pointe. Paris est clairement assis sur une poudrière qui pourrait lui jouer des tours, même en Ligue 1.

Plus les saisons avancent, plus l'objectif numéro un de QSI se concentre sur la Ligue des champions et plus un faux-pas en C1 serait mal vécu. L'an passé, la Coupe d'Europe a clairement coûté des points au PSG, à Bordeaux par exemple, quatre jours après le déplacement à Chelsea. Depuis trois ans, Paris a toujours eu des périodes, plus ou moins longues, durant lesquelles il s’économisait, consciemment ou non en L1. Il n'y a pas de raison que ça change cette saison.