La question qui fâche : 8 joueurs du PSG dans l'équipe-type, n’est-ce pas un peu trop ?

C'était, à en écouter les réactions ici et là, les "PSG Awards". La cérémonie des trophées de l'UNFP a laissé un arrière-goût de monopole. Le champion de France a raflé la quasi-totalité des récompenses, à commencer par celles, ô combien importantes, du meilleur joueur et du meilleur entraîneur. Pire encore, l'équipe-type des 20 clubs de Ligue 1 a couronné, sur onze joueurs au total, huit Parisiens.

C'est beaucoup ? Oui. Trop ? Pour certains, oui, et cela se comprend. D'abord sur le plan symbolique. Dans un championnat qui compte vingt équipes, plus de 400 joueurs, des espoirs et des talents à la pelle, quoi qu'on en dise, cela donne l'impression pas toujours agréable que la Ligue 1 n'est pas grand-chose sans son ogre parisien.

Assurément, voir Verratti et ses onze titularisations cette saison prendre place dans ce onze-type peut surprendre. Mais qui peut contester que le talent de l'Italien le fait survoler toute concurrence à son poste en championnat ? Quoi qu’on pense de l'écart de conduite d'Aurier, ses performances jusqu'au mois de février ont montré qu'il était deux ou trois crans au-dessus des Corchia, Jallet ou Fabinho. Idem pour David Luiz, titulaire au sein d'une charnière centrale qui n'a pris que 18 buts en 37 journées de Ligue 1.

Et puis, il faut rappeler que ce onze-type n'a été décerné ni par le public ni par les journalistes mais par les joueurs eux-mêmes. En terme de légitimité, difficile de faire mieux qu'un footballeur qui juge un autre footballeur. Si les joueurs de Ligue 1 ont jugé, pour la majorité d'entre eux, qu'à l'exception de Mandanda, Diarra et Ben Arfa, aucune individualité ne pouvait remplacer celles du PSG dans ce onze, c'est probablement qu'ils ont leurs raisons de le faire.

Comme ils ont probablement eu des raisons de préférer Di Maria à Ghezzal, Matuidi à Koziello ou David Luiz à Umtiti. Tous ont affronté l'armada parisienne et vu de près sa supériorité technique, tactique, mentale. Peut-on vraiment leur reprocher de mettre sur orbite une équipe championne depuis mars, qui compte près de trente points d'écart sur son premier poursuivant ? C'est un fait, Paris évolue dans une autre galaxie que les dix-neuf autres clubs de Ligue 1.

Un état de fait qui ne date pas et d'hier et dont semblent s'être accommodés les acteurs du championnat : ils avaient placé 7 joueurs du PSG dans leur onze en 2013, 6 en 2014 et 6 en 2015. Cette année, le chiffre est passé à 8. La progression est infime mais elle a suffi à déclencher une vague de protestations sur le thème : "La Ligue 1 ne se résume pas qu'au PSG".

C'est faux. Certes, les individualités les plus talentueuses de Ligue 1 se trouvent souvent au PSG. Mais la saison de football, en France, en Angleterre et ailleurs, a encore montré que ce sport était une ode à l'alchimie collective, à l'énergie, à la tactique, aux interactions... Bref, à tout ce que cette équipe-type ne pouvait pas montrer. Le plus simple est donc bel et bien de la prendre pour ce qu'elle est : une photographie à l'instant T des plus belles individualités de notre championnat. Rien de plus.