Excédentaire et qualitatif, le mercato de l'OL est (pour l'instant) une réussite

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Lyon a perdu 4 joueurs cet été et en a récupéré 5. Pourtant, ses ventes lui ont rapporté plus, beaucoup plus que ses achats : 101 millions d'euros arrivés dans les caisses contre 39,5 millions d'euros qui en sont sortis. Une opération fructueuse pour l'OL qui réalise en plus de jolies plus-values.

Formés au club, Tolisso et Lacazette sont partis contre de coquettes sommes, respectivement 41,5 et 53 millions d'euros. Enfant de Tola Vologe lui aussi, Gonalons a rapporté 5 millions d'euros à son club. Il n'y a que sur Valbuena que l'OL a perdu au change : acheté 6 millions en 2015, il a été vendu 1,5 millions seulement.

Dans le sens des arrivées, Lyon s'en est bien sorti en ne déboursant que 39,5 millions d'euros pour cinq joueurs. Voilà pour la quantité. Mais sur le plan qualitatif, l'OL n'est pas en reste non plus. D'abord sur sa filière française, qui faiblissait un peu ces dernières saisons. Cet été, comme avec Pjanic, Lloris ou Bastos en leur temps, Lyon a su être attractif pour des talents d'autres clubs français.

Exemple parfait avec le poste de latéral gauche, où l'OL a recruté Marçal, brillant la saison passée à Guingamp, et Ferland Mendy, jeune révélation de la saison du côté du Havre en L2. Fort de son attractivité mais aussi de ses bonnes relations avec la plupart des clubs français, Lyon parvient très souvent à ses fins lorsqu'il veut se renforcer en Ligue 1 ou en Ligue 2.

Mais là où Lyon a clairement progressé, c'est dans la détection et le recrutement de talents à l'étranger. La venue de Bertrand Traoré et Kenny Tete l'illustre au mieux. En attirant deux titulaires prometteurs d'un tout frais finaliste de la Ligue Europa (qui l'a éliminé en demie…), Lyon a frappé fort sur le marché des transferts. Traoré et Tete auraient tous les deux pu signer ailleurs, y compris dans des plus grands championnats que le nôtre.

Le fait qu'ils choisissent Lyon, comme le Madrilène Mariano Diaz, est significatif. Parce qu'il révèle les progrès de l'OL dans le domaine du scouting (sous l'impulsion de Florian Maurice et de son équipe). Aujourd'hui, Lyon identifie des profils intéressants mais se montre aussi attractif pour eux. Grâce à son projet, grâce à ses résultats et grâce à la compétitivité retrouvée de la Ligue 1. C'est ce qu'exprimait récemment Jason Denayer, dans une interview où il regrettait que Manchester City ait refusé de le prêter à l'OL.

S'il fallait faire le bilan de ce mercato, on dirait donc qu'il est presque parfait. Parfait parce qu'il a permis à Lyon de renouveler un effectif qui arrivait pour partie en fin de cycle ; de se renforcer avec des jeunes talents venus d'ailleurs ; de construire une équipe compétitive sans bouleverser son ossature ; et de ne pas empiler les postes au point de barrer la route aux jeunes du centre de formation. Mais seulement "presque", car il n'a pas permis à l'OL de remplacer l'immense perte causée par le départ d'Alexandre Lacazette.

Et ce n'est pas l'arrivée de Diaz qui suffira à pallier ce manque. A 23 ans, le Dominicain n'a quasiment jamais été utilisé par Zinedine Zidane au Real Madrid et présente trop peu de références au plus haut-niveau. Il y a bien des jeunes talentueux à ce poste (Maolida, Dzabana, Gouiri, Geubbels) au centre de formation de l'OL, mais ils semblent encore un poil trop jeunes pour s'imposer en équipe première. La meilleure solution pour Lyon serait donc, semble-t-il, de recruter un attaquant de pointe confirmé. Il a le temps (un mois et demi), l'argent (Aulas ne le cesse de le répéter) et l'attractivité pour ça.