L'OL s'est trouvé une défense

Du côté de l'OL, il y a un avant et un après coup franc décisif de Nabil Fekir. Marqué en fin de match contre Monaco (3-2), lors de la neuvième journée, ce coup franc a complètement changé la face de la saison lyonnaise. Avant cette réalisation, Lyon avait encaissé la bagatelle de quinze buts en onze rencontres. Depuis, Anthony Lopes n'a ramassé qu'une seule fois le ballon au fond de ses filets lors des sept dernières parties.

Invaincu depuis un peu plus de six matches, soit 561 minutes, le gardien lyonnais entend évidemment prolonger cette performance. "C'est vraiment toute l'équipe qui fait le boulot défensif et qui est récompensée par cette série qui doit durer le plus longtemps possible", a glissé l'international portugais.

Après une saison 2016-2017 terminée avec 21 défaites toutes compétitions confondues et 48 buts encaissés en championnat, Lyon a passé l'été à travailler sa défense. D'abord avec le mercato. Exit Christophe Jallet, Emanuel Mammana, Nicolas N'Koulou, et Maciej Rybus. Et bonjour Marcelo Guedes, Kenny Tete, Ferland Mendy et Fernando Marçal. Jérémy Morel a lui été repositionné dans l'axe alors que Mapou Yanga Mbiwa a été relégué très loin dans la hiérarchie.

"Dès la reprise, on a surtout travaillé sur le principe du replacement collectif", ne cesse de répéter Bruno Genesio. Le message a mis un peu de temps à passer mais il paraît désormais totalement maîtrisé par ses hommes, notamment par les attaquants qui ne font (presque) plus jamais semblant de revenir à la perte de balle. L'illustration la plus marquante étant le nouvel état d'esprit de Memphis Depay depuis sa mise à l'écart fin septembre avant le match face à Dijon.

"Le travail défensif, ce n'est pas seulement les défenseurs, c'est tout un bloc'', a encore rappelé cette semaine sur OL TV Claudio Caçapa, l'adjoint de Genesio en charge du secteur défensif. L'apport du Brésilien a été salué par son compatriote Marcelo. "Les dialogues avec lui sont très importants''. Sur ses propres excellentes performances, Marcelo a fait plus sobre : "Ce n'est pas à moi de commenter mes prestations. Mais c'est vrai que j'ai un rôle d'organisateur (sic) en défense''.

C'est en effet surtout pour son leadership que l'OL avait débauché le colosse brésilien (1,91 m) du Besiktas Istanbul. "C'est un patron naturel par son charisme et la confiance qu'il inspire à ses coéquipiers, il est très sérieux et rassurant", relate Bruno Genesio. S'il avait été interrogé sur Lucas Tousart, le coach aurait sans doute également tenu des propos dithyrambiques : titularisé dix-sept fois sur dix-huit, le "charognard" assure l'équilibre grâce à son immense volume de jeu et son formidable sens de l'anticipation.

Curieusement, ce n'est pas en installant pour de bon un quatuor défensif que l'OL a trouvé l'équilibre. Au contraire. Au cours des six derniers matchs, seul Marcelo a été systématiquement titularisé. A droite, Tete et Rafael ont débuté trois matchs chacun. A gauche, Marcal "mène" 4-2 devant Mendy. Même avantage dans l'axe pour Morel aux dépens de Mouctar Diakhaby. "A chaque fois qu'ils en ont l'occasion, les joueurs veulent montrer qu'ils peuvent jouer plus souvent'', commente Caçapa. Lequel n'oublie pas de saluer le rôle du gardien. "Antho [Anthony Lopes, ndlr] est très bon, c'est parfois surtout grâce à lui que nous n'avons pas encaissé de but."

A 27 ans, après un dernier exercice éreintant, l'international portugais paraît lui aussi gagné par le calme diffusé par Marcelo. Ceci en dépit de l'annonce du départ cet hiver de Joël Bats. "C'est très difficile", a commenté l'intéressé. "Je perds mon mentor. Pour moi, c'était mon papa au sein de l'OL, cela va faire bizarre de ne plus le voir. Je lui dois énormément de choses, quasiment tout." Notamment cette série de "clean-sheet" qui pourrait devenir historique. Jamais, dans l'ère moderne, l'Olympique Lyonnais n'a gardé sa cage inviolée pendant sept matches d'affilée. Cette barre pourrait être atteinte dimanche après-midi, si Nice ne parvient pas à trouver la faille dans la muraille rhodanienne.