Nantes dans le vide

La Beaujoire devrait sonner creux vendredi pour la première de la saison de Nantes à domicile, où seulement 14000 spectateurs sont attendus face à Clermont, désormais entraîné par Michel Der Zakarian, ancien de la maison jaune viré après 3 matches la saison dernière. Si le FCN avait grossi à lui seul les affluences de la Ligue 2 voilà deux ans lors de sa précédente relégation, son retour à l'étage inférieur ne s'annonce pas cette fois sous les mêmes auspices. En 2007, Waldemar Kita, tout nouveau propriétaire d'un club en ruines jouissait d'une certaine indulgence auprès des principaux groupes de supporters.

Pour mémoire, la première d'alors des Canaris à la maison avait attiré 27000 personnes à la Beaujoire, et Nantes avait lancé sa saison sur les chapeaux de roue avec un 5-0 face à Reims. Cette fois, les Jaunes ont débuté par une défaite 1-0 à Caen. Le 30 mai dernier, pour le baisser de rideau en L1, en dépit d'une victoire 2-1 contre Auxerre, la Beaujoire fut le théâtre de scène de violences dans un salon VIP, d'une tentative d'envahissement de la tribune présidentielle et pour finir d'affrontements avec les CRS en dehors de l'enceinte.

Vendredi, la Beaujoire ne se fera pas entendre. La tribune Loire d'où proviennent la plupart des encouragements restera vide. La Brigade Loire, FootNantais.com (Collectif de Défense du Football à la Nantaise), les Magic Canaris, Naonediz Da Viken, les Yellow Flight ont annoncé leur intention de boycotter la rencontre. "Malgré notre présence, nous n'assurerons plus aucune animation de soutien, vocale ou visuelle. A domicile, nous organisons à l'occasion du premier match à la Beaujoire contre Clermont une action de boycott pure et simple du stade. Nous invitons d'ailleurs tous les amoureux du club qui, comme nous, ne se reconnaissent plus dans ce qu'est devenu le FC Nantes, à ne pas acheter leur place ou à ne pas rentrer au stade", expliquent-ils.

Fraîchement débarqué à Nantes, Jean-Claude Darcheville a déjà eu l'occasion d'exprimer son point de vue sur la situation. " Les supporters ont leur point de vue, il faut le respecter, comme le travail réalisé par les dirigeants. Il faut donner aux dirigeants et aux joueurs une chance de démontrer qu'ils peuvent obtenir la montée en L1". Face à cette colère, le président Waldemar Kita préfère la discrétion. Il avait même envisagé de ne plus fréquenter le stade. A Caen, il était bien là.