Comme une fatalité

Pas de regret, un constat limpide et lucide. L'OM n'a pas franchement espérer ramener quelque chose de son déplacement à Londres. Parce qu'un monde séparait les deux formations mardi soir. Après sept minutes et l'ouverture du score de Chelsea, les hommes de Didier Deschamps ont rapidement compris que leur soirée s'apparenterait à un long chemin de croix. Dans les couloirs de Stamford Bridge, les mots traduisaient une certaine fatalité dans le scénario du match mais aussi toute la clairvoyance des Phocéens : "Il n'y a pas eu photo entre le Chelsea et l'OM de ce soir, même si nous avons essayé de changer les choses en 2e mi-temps, où nous aurions, cela dit, pu prendre d'autres buts.... Je ne suis ni en colère, ni résigné, je suis réaliste", synthétisait Didier Deschamps.

Ses joueurs traçaient le même sillon, conscient que cet OM-là ne joue définitivement pas dans la même cour que Chelsea : "Il y a une énorme différence. Eux, ils ont déjà joué la Ligue des Champions, nous, on essaye simplement de passer la phase de poules", constate simplement Edouard Cissé. "Sur le premier but, le corner est court, il y a une déviation juste devant moi qui passe dans un trou de souris. Il y a un écart entre Chelsea et nous au niveau de l'efficacité. On a vu une classe d'écart", confirme Benoît Cheyrou.

Le talent individuel a fait clairement penché la balance côté Blues. Comme le collectif expérimenté et parfaitement rôdé d'Ancelotti composé de joueurs qui se connaissent par coeur. Et comme l'OM est toujours à la recherche de certitudes dans le jeu, difficile de soutenir la comparaison : "Nous avions plein d'ambition et d'espoir, mais nous avons affronté l'une des équipes favorites au titre, composée de nombreux internationaux, alors que, par exemple, nos attaquants Gignac et Rémy débutaient pour la première fois un match de C1".

La défaite ne souffre d'aucune contestation mais, sur le plan comptable, l'OM est clairement à la traîne. Comme la saison passée, Marseille n'a pas accroché le moindre point après 180 minutes en C1 et déjà la qualification s'inscrit en pointillés. Plus que le revers en Angleterre, c'est la défaite face au Spartak qui hante encore les esprits. Car celle-ci n'était pas franchement programmée sur le carnet de route : "Ce n'est pas ce match qui nous porte préjudice. Chelsea est une équipe bâtie pour gagner la Ligue des champions. C'est plutôt au premier, contre Moscou, qu'on a perdu des points. On n'est pas dans la meilleure position, mais on n'a pas envie de baisser les bras", promet Edouard Cissé.

"On va tout faire pour réaliser un sans-faute. On est dos au mur", lance Mathieu Valbuena. Le moindre accroc face aux modestes Slovaques de Zilina, corrigés mardi sur la pelouse du Spartak (3-0), enterrerait définitivement les rêves de 8e de Marseille. Ensuite, si l'OM signe un résultat en Russie... Deschamps : "Il faudra prendre ses 6 points devant Zilina, pour garder espoir." Mais cette fois, pas de doute, il s'agit de la dernière branche à laquelle se raccrocher.