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Marseille est à sa place

Eurosport
ParEurosport

Publié 09/12/2009 à 11:43 GMT+1

Incapable de remporter un seul des quatre matches qu'il a disputés face au Real Madrid et au Milan AC, l'Olympique de Marseille a logiquement été éliminé de la Ligue des champions. Le club phocéen a manqué à la fois de talents individuels et de vécu collectif pour aller plus haut.

2010 Ligue des champions Marseille Diawara

Crédit: Eurosport

On pourra toujours dire, "ah si Lucho n'avait pas raté son penalty", "si Inzaghi n'avait pas mis deux buts en une demi-occasion au Vélodrome", "si Brandao était aussi lucide devant le but qu'il est ardent dans l'effort". Oui, on pourra dire tout ça. Mais à vrai dire, l'Olympique de Marseille doit-il vraiment nourrir des regrets à l'heure du bilan? Sans doute pas. Ponctuellement, sur certains matches, oui. Mais il suffit de porter une vue d'ensemble lucide sur ce groupe C pour constater que le club phocéen est à sa place au troisième rang.
Sur une rencontre, il est possible de parler de manque de réussite, d'évoquer des circonstances, un fait de jeu précis. Mais sur quatre matches, c'est tout de même compliqué. Or, en quatre confrontations avec le Real Madrid et le Milan AC, l'OM n'a engrangé qu'un seul point, s'inclinant à trois reprises, dont deux fois à domicile. Face aux Merengue, il n'y a pas eu photo (6-1 sur l'ensemble des deux matches). Les caractéristiques des Lombards convenaient mieux aux aptitudes phocéennes. Mais le match aller, au Vélodrome, a étalé au grand jour chez les Marseillais une forme de naïveté, contrastant de manière saisissante avec le côté animal à sang froid des Rossoneri. Dans un cas, les Marseillais ont donc accusé un déficit de talent. Dans l'autre, un manque d'expérience. La première qualité s'acquiert, surtout, avec des moyens. La seconde avec du temps.
Apprendre à gagner
Mardi soir, à chaud, la déception primait évidemment chez les joueurs. D'autant que, dans le même temps, le FC Zurich a filé un petit coup de main en tenant Milan en échec en Suisse (1-1). "A la mi-temps, raconte Steve Mandanda, on y croit fortement, parce que Milan est mené 1-0 à Zurich et qu'on est à 1-1." Il n'était effectivement  plus nécessaire de battre le Real par trois buts d'écart pour rallier les huitièmes de finale. Une victoire minimale aurait suffi. Mais peu importe. 1-0 ou 3-0, l'OM n'avait de toute façon pas les moyens de battre la bande à Cristiano Ronaldo. "Il faut être réaliste aussi. Entre Marseille et Madrid, il y a encore beaucoup de différences. On peut dire ce que l'on veut, mais il y a quand même une certaine forme de logique sportive qui est respectée dans le classement du groupe", concède Didier Deschamps. Un avis confirmé de manière subtilement diplomatique par son confrère, Manuel Pellegrini: "C'est difficile de comparer les deux équipes, mais il semble qu'à l'heure actuelle le Real, qui a remporté les deux matches contre Marseille, soit un cran au-dessus". Voilà, on dira ça.
Quand on lui demande ce qui a manqué à son équipe sur cette première phase, Deschamps évoque le tirage. "Ne pas avoir le Real Madrid et le Milan AC en face", voilà ce qui a manqué aux Phocéens, pour l'ancien capitaine des Bleus. "Notre groupe était très difficile, ajoute-t-il. C'était la pire des situations pour nous." Dans une poule moins relevée, l'OM serait très certainement passé. Mais faute de résultats récents probants au plus haut niveau européen, les Marseillais ne peuvent bénéficier d'un statut de tête de série. Et il n'y a pas d'Afrique du Sud dans le chapeau 1 en Ligue des champions. Tant qu'ils n'auront pas franchi le cap, les Marseillais s'exposeront donc à ce genre de tirage. Jusqu'au jour où ils auront ce soupçon de maturité en plus qui fait toute la différence.
Il n'y a pas de fatalité. Il y a un an, Bordeaux terminait à la troisième place de son groupe derrière Chelsea et la Roma. Comme les Marseillais, les Girondins étaient à leur place. Comme eux, pourtant, ils avaient le sentiment de ne pas être si loin. 12 mois plus tard, Bordeaux sort de cette phase de poules avec un bilan exemplaire, en prenant 10 points face à la Juventus et au Bayern. L'effectif bordelais n'a pourtant pas drastiquement évolué. Mais collectivement et individuellement, un cap a été franchi. En 2009, via son doublé Championnat-Coupe de la Ligue, il a aussi appris à gagner. C'est peut-être ce qui manque à Marseille, toujours sevré de titres depuis plus de 15 ans. La réussite future de l'OM passe donc peut-être par un titre de champion de France. En attendant, l'OM trouvera en Ligue Europa un terrain jeu certes moins exaltant, mais loin d'être déprimant, et davantage adaptés aux gens de son rang. Il aurait tort de le galvauder.
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